Je me suis lancée dans la lecture du vent dans mes mollets suite au conseil d'une amie qui aime plus que tout le roman et la bande-dessinée.
Du vent dans mes mollets parle sans complaisance de l'histoire d'une petite fille de neuf ans, Rachel. Depuis la rentrée scolaire, elle a décidé de dormir habillée avec son cartable. Ses parents l'envoient alors en consultation chez madame Trebla, pédopsychiatre. Rachel y parle avec sa voix d'enfant de ses craintes, de ses ennuis avec innocence et humour.
J'ai beaucoup apprécié ce ton. Les illustrations de Mam'zelle Roüge s'allient parfaitement à la plume poétique de Raphaële Moussafir. Je me suis attachée à cette petite fille qui est très touchante. Pour moi, du vent dans mes mollets est un de ces romans graphiques qu'on n'oublie pas et qui nous rappelle notre âme d'enfant...
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Rachel a 9 ans et ne veut plus quitter ses vêtements ni son cartable avant de se mettre au lit le soir, de peur de ne pas être prête le matin pour partir à l'école. Ses parents, ni une ni deux, l'envoie consulter le Dr Trebla, gentille psy qui va essayer de dérouler les fils de l'existence pas si tranquille de Rachel...
Mi album, mi BD, cet objet littéraire non-identifié est une petite merveille d'humour, de férocité et de tendresse. Rachel n'a pas la langue dans sa poche (tant mieux pour sa psy), beaucoup d'imagination et on comprend que certaines choses chez elle ont laissé une trace profonde. Chronique douce-amère d'une enfance qui se termine, le récit est encore plus mis en valeur par les illustrations très soignées. Je me demande ce qu'on penseront les 12-13 ans... En tout cas, moi, j'ai adoré ! ;-)
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Ce n'est pas parce qu'on a seulement neuf ans qu'on n'est pas torturée par la vie. Rachel en sait quelque chose : elle dort toute habillée dans son lit avec son cartable sur le dos. Ses parents ont décidé de l'envoyer chez Mme Trebla, une pédopsychiatre. Elle va lui livrer tout à tract au cours de 10 séances le récit de sa petite vie : son amitié avec la fantasque Hortense, les jeux cruels de l'enfance, ses différences, son horripilante maitresse, ses ruses pour s'inscrire au club Barbie, la mort de sa grand-mère…
On s'offre avec cette lecture une petite plongée dans l'enfance avec cette fillette de neuf ans qui se révèle espiègle, fantasque, machiavélique, insupportable. C'est juste et drôle. Et puis derrière les enfantillages, les blagues de petites potaches, il y a l'enfant qui suspecte, s'inquiète, s'interroge sur des sujets aussi variés et graves que la mort, l'antisémitisme, et même la politique. Un beau texte à découvrir. Et pour suivre les réflexions de la demoiselle ont a le choix entre 3 versions de ce texte : une pièce de théâtre, un roman et un très bel album….
"Comme ça fait une semaine que j'ai des mauvaises notes, mal à la tête et que je dors tout habillée avec mon cartable et mes affaires de gym pour pas être en retard à l'école, maman m'a proposé d'aller voir madame Trebla, une dame qui parle avec les enfants et qui après quelques dessins, arrive à les convaincre de se mettre en pyjama le soir, d'enlever leurs chaussures avant d'aller se coucher à l'intérieur de leurs couvertures."
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Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Rachel a neuf ans et, depuis une semaine, elle dort tout habillée, avec cartable et affaires de gym pour ne pas être en retard à l'école. Alors sa mère l'envoie chez Mme Trebla, « une dame qui parle avec les enfants et qui, après quelques dessins, arrive à les convaincre de se mettre en pyjama le soir, d'enlever leur cartable et leurs chaussures avant de se coucher à l'intérieur des couvertures. » Suivent neuf séances désopilantes chez la psychologue au cours desquelles Rachel médite sur l'amour, la mort, Barbie et la politique, avant qu'un triste épilogue ne vienne frapper le lecteur qui ne s'attendait pas à voir la mort s'introduire dans ce récit faussement naïf et vraiment hilarant. Raphaële Moussafir a toujours souhaité que son texte devienne une bande dessinée. Elle a choisi elle-même l'illustratrice, qui dessine une Rachel à la fois expressive et dynamique, oscillant entre rire et désarroi, caprice et cruauté. Si le trait est parfois un peu caricatural, il n'est jamais redondant par rapport au récit et il acquiert, dans les dernières pages, une plus grande subtilité, jouant habilement du cadrage et de l'échelle pour accentuer la fragilité de l'enfant, éprouvée par le deuil. Perdue dans une page tapissée d'herbes vertes, une petite silhouette résiste au chagrin, debout. Et plus loin, les poings serrés, recroquevillée, isolée dans un noir chagrin, l'enfant semble minuscule et sans défense, parmi les fleurs tendres d'un tissu Liberty. « Je suis restée longtemps sans rien dire, la tête posée sur les genoux de maman, en regardant le tissu de sa jupe qui restait le même alors qu'Hortense était morte. Je me suis dit que j'aurais bien aimé être un morceau de tissu », confie Rachel, dans une page où illustration et narration se mêlent pour souligner avec finesse le fil psychanalytique du récit. Charlotte Plat
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
J’ai remarqué que quand on est triste ou qu’il y a une mauvaise nouvelle, la vie autour ne change pas. Comme le jour où mamie est morte, j’étais dehors, et il y avait du vent, et quand on m’a dit que mamie était morte, il a quand même continué à y avoir du vent dans mes mollets. Quand on est triste, les objets ne sont pas tristes et ils font comme si de rien n’était, et ça, ça me rend encore plus triste.
Madame Trebla m’a donné un bonbon et un mouchoir et elle m’a dit de me sauver.
Là, dans ses bras, j'ai laissé mon regard se sauver par la fenêtre. Et j'ai remarqué que quand on est triste ou qu'on vous annonce une mauvaise nouvelle, la vie autour ne change pas.
Les gens, les objets, font comme si rien n'était. Et ça, ça me rend encore plus triste.
Comme le jour où mamie est morte. J'étais dehors, et il y avait du vent.
Quand on m'a dit que mamie était morte, il a quand même continué à y avoir du vent dans mes mollets.
Je précise que je suis très étonnée, ma chérie, d’apprendre que tu es prête à payer pour entrer au club des amies d’une fille en plastique avec des cheveux en nylon filasse
Comme dit papa, c'est que si on tient à la vie, il y a des valeurs sures auxquelles on touche pas. Par exemple, la Pape, même si on est juif. Ou l'inventeur du hachis parmentier, même si y en a marre des patates.
Heureusement que les adultes ne filent pas dans leur chambre chaque fois qu’ils sont à côté de la plaque, sinon il ne resterait plus grand monde à table
Bande annonce de l'adaptation cinématographique du roman et de la bande dessinée éponymes de Raphaële Moussafir. L'auteur a collaboré à l'écriture du scénario et des dialogues du film avec la réalisatrice, Carine Tardieu.