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Isabelle Rosselin (Traducteur)
EAN : 9782070418879
1143 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.17/5   156 notes
Résumé :
Lorsque dans la nuit du 13 février 1967, Max Delius prend en stop Onno Quist sur la route d'Amsterdam, il ne sait pas que cette rencontre changera le cours de son existence. En apparence, tout sépare les deux hommes : l'un est astronome, coureur de jupons, extraverti et jouisseur, l'autre spécialiste des langues anciennes indéchiffrables, plutôt timide et solitaire. Tandis que Max est orphelin d'une mère juive déportée et d'un père collaborateur, Onno vient d'une gr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà, je tourne la dernière page de ce livre et se pose la pertinence d'écrire une critique supplémentaire pour Babélio...
Et pourtant, j'ai envie de parler de cet épais roman pour peut-être vous donner l'envie d'y jeter un oeil. Impossible de le raconter et puis, il ne faut pas, il faut se laisser envoûter par le tissage du récit.


Disons pour juste dessiner quelques lignes, qu'il s'agit au départ de la rencontre de deux jeunes gens à la fin des années soixante : un spécialiste des langues anciennes, un passionné, fils de ministre hollandais calviniste et un astronome, tout aussi passionné de ses sciences, orphelin, né d'un père nazi responsable de la mort de sa mère, juive, à Auschwitz.

De cette rencontre fortuite - mais elle ne l'est pas tant que cela si l'on regarde avec les yeux de la Destinée...- naît une amitié profonde faite de respect, de curiosité : la découverte de l'alter ego, celui avec qui on peut tout évoquer y compris "ce qu'on ne voudrait dire à personne".
Un troisième personnage s'invite dans ce roman, après l'écriture, les mots, les étoiles, le Big Bang, s'invite la musique à travers Ada violoncelliste que rencontrent les deux amis.
Et il y a aussi le personnage de Quinten mais de celui-ci, je ne vous parlerai pas, il vous faudra le rencontrer...

Cette amitié va être "auscultée" durant deux décennies...


Pour le lecteur, c'est un récit brillant, passionnant, questionnant, enrichissant : l'origine du monde, les galaxies, puis les langues anciennes, les relations entre les différentes écritures et puis la musique et sa liaison avec les mathématiques et à l'architecture...Et l'Histoire de ce siècle, l'horreur de la première et de la seconde guerre mondiale, l'Holocauste et de là, des réflexions sur les trois religions monothéistes et les implications des rapports humains qu'elles écrivent ou articulent. Religions qui baignent si l'on veut bien s'y arrêter tous les arts et toutes les sciences...
Tout cela pour parler de l'Homme mais aussi du Mal... et du Bien auquel vous donnerez le visage que vous voulez selon votre croyance. Curieux de remarquer que l'image du "Mal infini" fait consensus pour sa représentation quand celle du Bien, s'éparpille entre quelques visages "meneurs", instigateurs des idées pour harmoniser les rapports entre les peuples sans finalement y réussir vraiment : L Histoire est une roue qui tourne et ainsi, le Mal joue sa carte à intervalles réguliers, s'incarnant périodiquement, jetant les hommes dans des guerres atroces, fratricides, dans des génocides perpétrés à l'encontre de ceux avec lesquels ils vivaient encore en toute quiétude une décennie plus tôt… les laissant toujours sans solution pour leur permettre de vivre ensemble pour l'éternité.

Alors c'est une réflexion sur tous les niveaux des rapports humains de la famille à la politique, de la religion à la science et finalement pour arriver au constat que l'homme ne sait vivre que dans le rapport de force même s'il s'en défend : le désir de puissance comme seul guide des existences dans tous les domaines...

Curieusement, le ton du livre sait être plein d'humour à certains moments et extrêmement sombre à d'autres.
J'ai pensé à "La danse Sacrale" d'Alejo Carpentier qui voisinerait "Les Disparus" de Daniel Adam Mendelsohn pour les connaissances qui nous sont ici partagées et pour la curiosité qu'elles ne cessent d'alimenter, comme un feu qui consume...
Les fils qui relient tous les thèmes du récit entraînent le lecteur vers l'avant, vers la question sous-tendue par ces lignes. Que l'astronome soit nommé dans un observatoire construit sur les lieux du camp de transit hollandais , Westerbork, celui-là même d'où est partie sa mère, que les étoiles soient écoutées sur les lieux où d'autres ont pleuré pour la dernière fois, que les écritures anciennes fassent lire la Bible et la Torah pour les articuler l'une par rapport à l'autre et amener le lecteur à Jérusalem pour fondre son regard dans celui des trois grandes religions finalement si proches et si opposées, lieu déclaré de l'Alliance de Dieu - quel que soit le nom que vous lui donnez - avec les hommes...
Il n'en reste pas moins que le personnage victorieux de ce livre pourrait être le Mal - c'est ainsi que j'ai lu ce livre, vous le lirez peut-être autrement...- qui s'infiltre dans toutes les actes humains, celui que les hommes aiment vénérer de façons différentes à différentes époques, celui qui leur tient lieu d'excuses pour anéantir et assassiner, celui que ces mêmes hommes sont en train de construire pour se supprimer eux-mêmes, dans un avenir peut-être pas si lointain,et si la science ne les détruit pas, le peu de respect qu'ils ont pour la terre les fera disparaître…
Il y a peut-être longtemps que l'Alliance a été rompue…

Encore un mot, ne soyez pas trop cartésien pour ouvrir ce livre, sinon les dernières pages risquent de vous déplaire et ce serait dommage : comme une parabole pleine de sens qu'on refuse.
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Titre : La découverte du ciel
Auteur : Harry Mulisch
Editeur : Gallimard
Année : 1998
Résumé : Onno Quist et Max Delius se rencontrent fortuitement dans la nuit du 13 février 1967. L'un est astronome, coureur de jupons et jouisseur tandis que l'autre est timoré, spécialiste des langues anciennes indéchiffrables. Leur amitié est immédiate et va changer leur destin à jamais, mais leur rencontre est-elle vraiment le fruit du hasard ou fait-elle partie d'un plan ourdi par des forces supérieures ?
Mon humble avis : Un mois. Un mois entier pour arriver au bout de ce roman fleuve, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Non pas que cette lecture fut ennuyeuse, bien au contraire, mais La découverte du ciel fait partie de ces romans dont on se délecte, l'un de ces romans rares, précieux, qui aborde des sujets aussi essentiels que la création du monde, le destin, les sciences, la politique, l'identité ou encore la famille, les arts ou les religions. Evidemment, je ne suis pas certain d'avoir saisi toutes les nuances, tous les concepts exposés par l'écrivain Néerlandais, mais peu importe, quel plaisir de lire un auteur aussi érudit, quel plaisir de lire un roman aussi ambitieux. Les deux héros de ce roman sont des intellectuels, des hommes complexes, manipulés par une force supérieure dont les desseins se dévoilent au fil de la lecture. Oui, il est question d'anges, de Lucifer et de Dieu, mais il est aussi question de la révolution Cubaine, d'une chute de météorite et d'amitié indéfectible, tout cela savamment orchestré pour faire des cent dernières pages de ce livre l'une des grandes réussites qu'il m'ait été donné de lire. Mulisch ne laisse rien au hasard, la construction de son texte est d'une précision diabolique et d'une virtuosité impressionnante. L'ensemble du savoir humain est abordé dans La découverte du ciel. Un pari complètement fou quand on y pense et même si tout n'est parfait, même si certaines théories sont un peu opaques, le plaisir est là, à chaque page et c'est un tour de force.
J'achète ? : Evidemment ce n'est pas une lecture facile - au moins pour le lecteur lambda que je suis - , mais il faut parfois s'accrocher pour apprécier un tel texte. Érudit, passionnant, La découverte du ciel est un grand, un immense roman. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Pour continuer dans les pavés..
Ce gros roman sommeillait sur une de mes étagères depuis un bon nombre d'années.. Il en est tombé un jour, il fallait faire de la place, j'ai tenté . Et n'ai pas regretté.
Il est très difficile à commenter tant, c'est vrai, il est foisonnant et on sent que Mulisch a voulu y mettre tout ce qui lui tenait à coeur. En particulier, ce n'est qu'un petit aspect mais il m'a frappée, un règlement de comptes à sa manière avec son histoire familiale personnelle.En effet, son père était , pendant la guerre, nettement sympathisant nazi, et sa mère était juive. le père a fait 3 ans de prison après guerre, mais.." Harry et sa mère ont pu éviter la déportation dans un camp de concentration grâce aux contacts de son père avec les Nazis." ( source: Wikipédia).
Il le transforme dans ce roman en personnage qui a envoyé sa femme en camp de concentration, et a été exécuté après la guerre.. Il a du être content, Papa Mulisch.

Alors.. le Prologue est un dialogue entre deux personnages, et, quand on le relit , on s'aperçoit que déjà beaucoup de choses sont dites. Et que le chemin est tracé. Sauf qu'il y aura des détours, et beaucoup.
Le Chef n'est pas content,il roupillait tranquille depuis des siècles, mais ça y est, il se réveille et il en a marre .Il veut rompre l'alliance qu'il a conclue avec ses créatures, les hommes, devenus incontrôlables, ce qu'il n'avait pas prévu. Donc ce Chef charge ses sbires d'une mission .Récupérer un objet confié il y a bien longtemps..
Ils sont deux, donc, celui qui transmet les ordres, et celui qui est chargé de les mener à bien et qui raconte comment il a procédé, c'était loin d'être facile. Ces deux personnages reviennent à des intervalles réguliers dans le roman, nous donner quelques éléments supplémentaires de compréhension.

Cette mission sur terre ne pouvait être accomplie que par un humain , mais pas n'importe lequel. Cet humain, il va falloir le créer et assez rapidement, tout doit être réglé avant le passage en l'an 2000 .
Efficacité, car les premiers ordres datent d'avril 1914, ce qui aurait nécessité quatre générations ne va finalement en prendre que trois, grâce au grand ménage humain de la guerre de 14-18. Il faut ce qu'il faut.
Et après, il faudra une rencontre, essentielle.Programmée. Celle de deux Prométhées modernes, un spécialiste des langues anciennes cherchant à comprendre les origines de la civilisation, et un astronome génial qui recherche, lui, le secret de la naissance de l'univers.
Et c'est parti pour l'aventure! Car c'est un roman d'aventure , mais quelle aventure, dans le temps, l'espace, les sciences, la philosophie et surtout L Histoire.

J'ai trouvé ce roman très bien construit, avec certes quelques longueurs, surtout à la fin, passionnant et.. très drôle. Enfin, drôle.. Sarcastique.
Tout y passe, c'est très ironique, et rien n'est épargné. L'amitié, la famille, l'Homme bien sûr , les religions et ce personnage du Chef. le mot de la fin est d'ailleurs un formidable pied de nez final , très amusante conclusion!
Et la politique.. alors là!
"La politique est l'affaire de gangsters sublimés.."
"La politique serait absolument impossible sans la mauvaise mémoire de l'humanité )etc..

L'écriture est limpide, on ne se perd jamais, on ne s'ennuie jamais.
C'est en fait une réflexion brillante, noire mais pleine d'humour, dont le thème me semble être finalement: : Foi et connaissances sont-elles compatibles?
Vaste sujet.. auquel Harry Mulisch ne répond pas bien sûr, écrivant:" La tâche première des écrivains , c'est de défendre une forme, pas de donner des réponses ni même d'exprimer des sentiments. Après, c'est au lecteur de jouer."

Un extrait:
".. la politique, ça ne signifie rien. Il y a toujours eu des naissances et des déclins d'empires mondiaux. La politique, c'est la ride sur les vagues dans la tempête, laquelle n'a aucune influence sur les vagues, car elles sont dues à tout autre chose-elles sont dues à la lune. Indépendamment des catastrophes anciennes surgissent désormais les raz-de-marée dévastateurs de la modernité: en contrôlant la nature de façon toute baconienne, les hommes vont finir par se consumer dans une explosion nucléaire, par brûler sous le trou qu'ils auront fait dans la couche d'ozone, par se dissoudre dans les pluies acides, par rôtir sous l'effet de serre, par étouffer sous leur propre nombre, se pendre à la double hélice de l'ADN, s'asphyxier dans leurs propres déchets: dans la merde de Satan , car ce n'est par amour de l'humanité que ce salaud a conclu son pacte avec elle, mais par pure haine de nous. L'enfer se déchaînera sur terre et les hommes se rappelleront parfois le bon vieux temps où ils nous écoutaient encore-mais plus probablement, ils l'auront oublié aussi. Ce ne sera même plus tragique, seulement misérable. C'est sans espoir. Laisse tomber."




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Le désarroi des anges.

« La découverte du ciel », voilà un magnifique roman écrit par un écrivain néerlandais, Mulisch, très connu dans son pays et qui vient à juste titre d'être traduit en français. Une jolie couverture, un titre prometteur, et la perspective gourmande de m'enfoncer dans les profondeurs moelleuse d'un roman de plus de mille pages (en édition de poche !) : voilà qui a suffi à me donner envie de le lire.

C'est un livre ample, généreux, écrit avec un esprit à l'espièglerie toute socratique. Comme Socrate, Mulisch titille sans cesse l'esprit du lecteur et le pousse à se poser ces questions essentielles sur la vie, la mort et notre devenir d'être humains tel qu'il s'est douloureusement posé au XXe siècle.

Un athéisme de plus en plus répandu et des progrès techniques qui font de l'homme de plus en plus l'égal de Dieu mettent au désespoir deux anges qui dialoguent entre eux, ponctuant le récit comme un choeur antique. L'un des personnages principaux est un astronome qui s'interroge sur les débuts de l'univers, la création, Dieu, le sens du monde. Un soir qu'il est ivre mort (!) il parvient presque à résoudre la question du Big Bang.

J'imagine tout à fait Socrate comme un homme qui aimait l'amour et la bonne chère, et rire en bonne compagnie. Tout cela se retrouve aussi chez Mulisch – certaines intrigues amoureuses ou situations sexuelles sont aussi tordues qu'amusantes !

Ce qui est magnifique, c'est que ces sujets plus ou moins graves sont amenés avec finesse, intelligence, de sorte à apprendre au lecteur ce qu'il ne sait pas, en toute discrétion. Et puis la construction de l'intrigue centrale est magistrale. Les dialogues fusent et sont plein de bons mots, on rit souvent, on est ému et on est pris dans les filets d'un suspens sans faille.

Le rythme du récit est très bien maîtrisé, tout est amené avec douceur, on a le temps de souffler, mais jamais de s'assoupir car l'intrigue est foisonnante et surtout passionnante.

Le thème qui m'a le plus touché est celui de l'identité, à travers l'exemple de la judéité, car "qu'est-ce qu'être juif ?" est une question toujours d'actualité. On devine que c'est une préoccupation personnelle de l'auteur car une brève notice biographique nous indique que qu'il est né de mère juive et d'un père qui est devenu pendant la guère un collaborateur des nazis. J'ai beaucoup apprécié la description de Jérusalem : c'est une ville où j'ai vécu et j'ai bel et bien retrouvé son atmosphère si particulière sous la plume de Mulisch. Enfin, il est rare de tomber sur un livre écrit dans une langue européenne qui cite de l'hébreu (que je parle couramment) sans déformer les mots ou faire d'erreur !

Voilà un roman qui place la barre très haut pour le romancier tandis qu'il déroule un moelleux tapis rouge de mille pages sous les pieds du lecteur. Il n'y a plus qu'à se laisser faire !
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Max et Onno se recontrent par hasard par une nuit d'hiver. Les deux n'ont rien en commun mais vont développer une amitié indéfectible. Par hasard, on a dit ? En fait pas vraiment, car là-haut des anges ont une certaine mission qu'ils doivent mener à bien. Et pour ce faire, ils s'y prennent plusieurs générations à l'avance...

J'ai bien peur que ce livre qui ne reçoit majoritairement que des louanges depuis sa sortie soit en réalité l'oeuvre d'une vie un peu fourre-tout. Ça y est, je l'ai dit.
Ça partait pourtant très bien, avec cette amitié instantanée que nul ne saurait vraiment expliquer ; on a aussi des représentants "angéliques" qui tergiversent sur la race humaine : l'intérêt est éveillé. Sauf que quand je dis "fourre-tout", je le fais vraiment avec un grand F. L'intégralité des personnages principaux s'interroge sans arrêt philosophiquement sur des domaines infiniment variés aussi bien profonds que plus futiles qui partent dans tous les sens, sur des centaines et des centaines de pages, allant de l'aspect historique du traitement des Juifs à la place de la religion sur Terre, en passant par des drames familiaux freudo-oedipiens et des considérations politico-astronomiques. Rien que ça.
On dirait que l'auteur a voulu mettre tout ce qui lui importait dans la vie, sans rien oublier, le tout caché derrière une intrigue quand même tirée par les cheveux relativement insatisfaisante sur la longue durée. La "fin" (je mets entre guillements parce qu'elle fait 250 pages sur 730 en anglais), d'une lenteur cruelle, se concentre sur les symboles et histoires aux origines des principales religions monothéistes du monde. Et si on ne connaît pas le sujet ou qu'on s'en fout royalement ou qu'on est athée à 1000%, ce sont des pages hyper fatigantes qui mènent à un développement final assurément décevant après un voyage aussi long.
Ça s'envole tellement partout qu'on a du mal à se voir captivé par tous les sujets et toutes les situations, tant elles sont nombreuses. Pléthore de détails, d'érudition sur certains sujets qu'on n'était pas forcément venu chercher. Un sentiment de trop plein nous enveloppe à la lecture et au bout du compte on se lasse vite.
L'histoire aurait pu prendre de nombreux autres tournants pour rendre les choses plus picotantes, mais la conversation ne s'arrête presque jamais, l'action la vraie étant très rare. Celle-ci d'ailleurs se passe presque toujours exclusivement en un voire deux parapgraphes, tout ce qui entoure se révélant généralement être des questionnements et réflexions sous forme de dialogues ou de récit. Je pense notamment aux moments où Quinten est conçu, où Ada a son accident, où Max décède, où Quinten remet les Tables de la Loi à leur "place"... Tout ce qui crée l'intrigue vertébrale du roman, ce qui fait avancer les choses, est narré rapidement, parfois même à mots couverts.
A force, ce livre m'a perdue, à trop vouloir dire, étudier, réfléchir, mettre en abyme et questionner l'univers naturel/surréel/irréel, la science opposée au divin et l'impact de l'histoire sur l'identité de chacun.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Sans plus détacher son regard de son but, il reprit sa marche le cœur battant, traversa le pont et vit le camp se rapprocher à chaque pas : un Trou noir, d'où rien ne pouvait s'échapper. C'était l'autel, la véritable centrale électrique du fascisme. Existait-il quelque part sur terre un endroit où on avait fait le bien dans les mêmes proportions que le mal ici ? Si l'enfer avait cette filiale sur terre, où donc était celle du ciel ? Elle n'existait pas, car seul l'enfer existait, pas le ciel. Cet endroit était exactement l'opposé du paradis, même si le paradis n'avait jamais existé.

(Auschwitz 1967)
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Pourquoi existait-il quoi que ce soit, au lieu de rien ? Puisque de toute façon tout venait à passer, quel sens y avait-il à ce que cela se soit produit ? Cela s'était-il vraiment produit ? Si un jour il n'y avait plus d'êtres humains, personne pour se souvenir de rien, pouvait-on alors dire que quelque chose s'était passé un jour ? Autrement dit, pouvait-on dire "maintenant" qu'on pourrait dire "alors" qu'il s'était produit quelque chose un jour, alors que plus personne ne serait là pour en témoigner ? Non, alors rien ne se serait jamais produit - même si c'était pourtant le cas.
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-"Dis-lui que pour moi, le tziganes sont sacrés, parce qu'ils sont le seul peuple sur terre qui n'ait jamais fait la guerre.
(...)
Dis-lui que, puisqu'ils sont les seuls à ne pas être des assassins, tous les autres les traitent de voleurs, mais que nous, nous leur avons dérobé jusqu'à leur mort. (...)
Qu'ils ont été gazés et exterminés au même titre que les juifs mais qu'on escamote le fait pour pouvoir continuer à les brimer, aux Pays-Bas comme ailleurs."
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Quand j’étais petit, j’assimilais le pouvoir à la possession. Mes livres étaient à moi, mais ensuite, à un plus haut niveau, à vous, et à un niveau encore plus haut, au maire ; puis tout était encore une fois à vous, en tant que Premier ministre, mais au bout du compte, tout aux Pays-Bas appartenait à la reine. Une fois adjoint au maire, je pensais que le pouvoir politique était uniquement le pouvoir de la parole. Celui qui avait les meilleures idées et savait le mieux les exprimer avait le plus grand pouvoir. Maintenant je sais que les idées et les mots ne viennent qu’en troisième position, et que celui qui mes exprime, la personne, ne vient qu’en deuxième position. Ce que la plupart des gens jugent déjà terriblement antidémocratique, mais la réalité est encore bien pire. Le pouvoir est le pouvoir de la chair. Le pouvoir est purement physique. Personne n’a encore jamais essayé d’affronter cette réalité. Nul n’acquiert le pouvoir par la parole, son programme politique est accessoire, de même que la personne qu’il est ; un autre peut se présenter avec le même programme et rien ne se produit. Une personne acquiert le pouvoir parce qu’elle a la constitution charnelle d’une personne qui acquiert le pouvoir. Si elle disait autre chose, le contraire par exemple, dans un autre parti ou mouvement, elle obtiendrait tout autant le pouvoir.
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Il se frappait la poitrine de ses poings, lorsque la porte s'ouvrit pour livrer passage à un petit troupeau d'enfants pieds nus, mené par une fillette de sept ou huit ans. Elle portait une chemise de nuit qui lui tombait jusqu'à ses orteils et s'écria:
"Qui s'est, cet homme soûl ?"
Entendant ces mots, Otto posa son verre et entreprit de se frayer un chemin jusqu'au salon de devant.
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