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Critique de Gruizzli


Purée, il est fort, le Munoz !

Je le connais grâce aux Fluide Glacial de ma copine, ayant pu apprécier son travail sur "Annik Tamaire" et j'ai été vite admiratif de son ton, oscillant entre un humour noir, un ton toujours acide mais jamais gratuit, une sympathie sincère dans ses personnages, mais aussi une touche d'émotion qui transparait toujours dans son oeuvre. C'est à la fois cruel mais beau, et j'ai le sentiment qu'il est toujours dans une démarche qui ne se moque pas mais préfère en rire. Même si on rit plus jaune que franchement.

Je me devais de commencer par une petite présentation de son univers, parce qu'il réunit ici, à mon sens, une sorte de quintessence de son oeuvre. Et je dis cela autant parce que je connaissais déjà une partie des histoires que parce qu'il a réussit à me surprendre avec celles-ci. Et ça, c'est franchement fort.
La plupart des histoires étaient déjà parues dans Fluide Glacial au cours de l'année passée, ce qui me faisait hésiter à l'acheter. Mais au détour du rayon librairie, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une impression qui a ajouté un liant de l'ensemble. Et ce liant est d'autant plus génial : en ajoutant Dara, inconnue d'un bar sans grande clientèle qui intrigue le serveur, les histoires deviennent interne au récit. Les protagonistes s'interrogent sur celles-ci, les dissèquent et tentent d'analyser le récit, comme si Munoz voulait expliquer ses histoires. Je ne ferais pas dans la facilité en estimant qu'il voulait contextualiser et analyser ses histoires, j'aurais plutôt l'impression que Munoz s'en sert comme d'un prétexte pour la trame principale, utilisant ses récits comme des possibilités narratives. Et ça, déjà, c'est fort.

Mais surtout, le récit global conserve un ton que j'apprécie : c'est une question de sentiments non avoués, de rapports entre personnes connues et inconnues, d'amours aussi (eh oui, on ne se refait pas). L'intrigue est franchement touchante, Munoz jouant habilement des silences et des non-dits, mais aussi des visages et expressions de ses protagonistes. le tout semé de quelques piques d'humour qui font mouche presque à chaque fois.
Et là-dessus, les histoires que j'avais déjà eu plaisir à lire dans le magazine mais qui sont toujours aussi bonnes même en album : celle avec les licornes est glaçante et touchante, avec un regard d'enfant sur une réalité sordide. C'est magistralement mis en scène, et ce n'est qu'une des nombreuses histoires qui touche autant qu'elle amuse.

Franchement, je suis carrément emballé et je lui décerne un coup de coeur bien mérité. C'est toujours agréable de voir des auteurs comme lui sortir des écuries Fluide Glacial, prouvant bien qu'il y en a encore sous le capot dans ce magazine. Parce que des Inanna Djoun, des Les Contes ordinaires d'Ersin Karabulut ou des "L'Inconnue du bar (Dans la tête de...)" j'en redemande encore !
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