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Critique de litolff


A Madrid en 1936, Ignacio Abel, architecte socialiste, fils de maçon et fruit de l'ascension sociale républicaine, n'a connu de la vie conjugale que de ternes émois avec Adela, grande bourgeoise madrilène. Lorsqu'il rencontre Judith Biely, jeune américaine de passage à Madrid, sa perception du monde extérieur s'effiloche au point que la guerre inévitable lui semble une abstraction et que seule sa passion dévorante pour Judith donne sens à sa vie.
« Dans la grande nuit des temps », c'est une oeuvre tentaculaire dans laquelle Antonio Muñoz Molina dissèque les errements de l'âme humaine et sur le plan passionnel comme sur le plan politique.
Avec un luxe inouï de détails, il analyse le comportement erratique d'un homme dans la tourmente de la guerre, aveuglé par une passion qui le paralyse dans ses actions et ses jugements ; s'il est socialiste, Ignacio a une famille qui penche plutôt de l'autre bord, et son beau-frère, lui, est phalangiste. L'auteur expose ainsi sans manichéisme la complexité de la situation espagnole en 1936, lorsque la République peine à réformer l'Espagne que les révolutionnaires impatients viennent se substituer aux socialistes, et que le fascisme gronde.
Dans ce contexte complexe et dangereux, Ignacio oublie tout ce qui n'est pas Judith et se noie sans état d'âme dans une passion coupable.
La structure du livre, complexe, multiplie les allers-retours dans le passé, l'écriture, absolument sublime, décrypte avec un talent incomparable la complexité de l'âme humaine, comme l'émerveillement amoureux, la pauvreté de Madrid ou la beauté des paysages américains.
Alors oui, c'est très gros, 750 pages denses, riches et puissantes que j'ai mis 3 semaines à lire ! Mais ce sont 750 pages certainement inoubliables !
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