Émilien a quinze ans. Sa mère décide qu'il a besoin d'un modèle "identificatoire" masculin et l'envoie chez son oncle Marc. Mais elle le fait vite revenir, son père qu'il n'a jamais vu, vient de mourir. Et apparemment, il lui a laisser un héritage...
Un petit livre qui se lit vite et bien mais j'ai eu du mal avec les tics des oncles, l'un à appeler son chien, l'autre à chantonner la même chanson. Un peu déçue aussi par la fin et le comportement d'Émilien. Bien envie de continuer à suivre ce drôle d'Émilien quand même !
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Je dois me situer dans une créneau-cible qui est resté dans le blue, qui n'a pas su prendre le bus, parce que je n'ai pas du tout été embarqué dans cette histoire.
Je pense que le choix de la forme, des grandes lettres, a dû jouer. J'ai eu l'impression que j'allais avoir affaire à un livre pour enfants assez jeunes, et en fait pas tant que ça. le héros est censé avoir 15 ans, mais je lui en prêtais 7. du coup, décalage total. Et ce jusqu'au bout.
Rien de spécial à dire sur le style, la langue ou ce genre de considérations.
Bref, bof, passé à côté.
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Nous retrouvons Emilien adolescent. Sa mère cherche a lui trouver en son frère qu'il ne connais pas une figure paternelle lorsqu'il apprend la mort de son père. C'est d'abord à reculons qu'il va à l'enterrement, mais il y apprend (à ces dépends...) que son père lui a gardé un trésor. Il part à sa recherche accompagné de son oncle Valentin, peintre de profession.
On se prend au jeu au fil de la lecture malgré une histoire d'héritage un peu farfelue!
On retrouve une jeune têtu qui étonne parfois dans ses réactions mais on prend plaisir à le suivre malgré tout.
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- Allez, j'écrase la petite vieille. Tut ! Tut ! Ah, ah !
Un coup d’œil sur son compteur. 90. En ville. Il déconne ce type.
- Je vais te dire un truc, Marc.
- Ouais ?
- Plus je vieillis, moins je me sens immortel.
90, 80, 70.
- Hein ?
- Je n'ai pas envie de me péter la gueule en Méhari.
70, 60.
- Ah, ah ! Ça ne craint pas. Tu as peur des voitures ?
- Non. Des conducteurs.
60, 50. Feu rouge. On se calme.
- Et vous n'avez aucune idée de la serrure qui va avec ? demandai-je.
- On peut essayer le pendule, nous suggéra Dieudonné, c'est sûrement une maison de la région.
- On va faire tout le coin avec un pendule à la main ! m'exclamai-je, en pâlissant au souvenir des deux Dupondt dans "Le Temple du Soleil".
[...]
Je m'apprête à prendre congé. Dieudonné me dévisage comme s'il me découvrait. À nouveau, il est brusque et tendu.
- Au bord de l'eau, dit-il.
- Pardon ?
Il ne m'entend pas.
Il continue :
- Une maison. L'eau entre. Elle monte, elle monte. Tout le premier étage est inondé.
Il parle comme s'il décrivait une scène qui passe à la télé. Ce n'est plus les Dupondt, c'est le lama volant dans "Tintin au Tibet".
Je n'ai jamais prié. On ne m'a pas appris. Je sais qu'il y a des prières qu'on récite par coeur. Martine-Marie m'en a récité une, un jour, une assez bizarre qui commençait comme ça: "Notre Père qui es aux cieux." Alors j'ai prié:
"- Mon père qui êtes au ciel, je ne sais pas quelle touche vous aviez. Sur la photo, c'était pas net. Mais votre jardin, je l'aime. Même si c'est tout ce que vous m'avez laissé, les fleurs d'un rosier, merci. Ce jardin-là, je sais que vous l'avez planté pour moi. Amen." (C'est comme ça qu'on dit quand la communication est terminée. "Amen", c'est l'équivalent de "over" pour les avions.)
- Bon débarras, hein ? lui dis-je sur le quai.
- Mais non ! Qu'est-ce que tu racontes ? Mazout, aux pieds !
- Je sais que je suis chiant. Mais toi, comme modèle identificatoire, tu repasseras en septembre.
- Modèle quoi ?
J'ai secoué la tête :
- Laisse tomber. La différence entre nous deux, c'est que toi, tu es le père de personne et moi, je suis le fils de quelqu'un.
J'ai réfléchi deux secondes puis j'ai remarqué :
- C'est profond ce que je viens de dire.
- Eh bien ,j'essaierai de méditer dessus, m'a répondu Marc. Comme ça, on aura peut-être quelque chose à se dire, la prochaine fois.
J'ai pris un livre. Au bout de dix minutes, je me suis aperçu que je le tenais à l'envers. Je l'ai jeté. J'ai pris ma parka et j'ai dévalé l'escalier. J'ai couru jusqu'à la gare. J'ai attrapé un train. 10h 40. Je n'y serai pas. Le métro. Les rues. Je cours. C'est où, cette bordel d'église ?
- Vous prenez la rue de Turenne, vous remontez un peu. C'est sur votre droite.
- Merci, madame.
Il me regarde, un peu étonné. Normal, c'est un homme. Pardon, un modèle identificatoire masculin. J'ai l'impression que j'ai de la fièvre. J'ai dû prendre froid sur cette bordel de plage.
"Sauveur & fils", saison 1, Marie-Aude Murail, l'école des loisirs
Quand on s'appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d'affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s'évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…
Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien.
Mais à toujours s'occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?
Entretien mené aux éditions Petit à Petit.
Vidéo : Paris Normandie
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