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EAN : 9782092555477
144 pages
Nathan (18/09/2014)
2.97/5   18 notes
Résumé :
" Le petit train des quatrièmes s'est formé. Je frappe à quelques dos au hasard. - Eh ! les gars, vous avez vu ? Chanthou et Malik et Tamara et Mahmut et... vous les avez vus, dans le minibus ? Ils sont virés pour de bon... hé ! vous m'écoutez ? Pas seulement du bahut. Virés de chez nous. De la France, de la Gaule, de l'hexagone, du territoire national... la patrie ! Vous n'avez pas vu ? Ils n'ont pas vu. "
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Un peu facho, la mémé d'Arno. Persuadée que "tous ces problèmes au collège" (insultes et rixes) sont la faute des étrangers nouvellement arrivés dans leur toute petite ville, elle met son petit-fils en garde contre "l'invasion". Elle fait même circuler une pétition pour que ces enfants venus d'ailleurs soient exclus du collège et convainc le père d'Arno de la signer. Lâche (ou intéressé par l'héritage ? paraît que la mémé aurait des lingots !), il s'exécute. Pas vraiment de sa faute, à la grand-mère : elle relaie la paranoïa ambiante sur l'insécurité, émanant de quelques politiques et entretenue par les medias.

Hélas, cette pétition va avoir des conséquences désastreuses : les dix élèves étrangers sont effectivement exclus du collège, renvoyés dans leurs pays, et les cours subissent un "recentrage" franchouillard - livres étrangers brûlés, enseignement revu en géo, en histoire, en sport (exit le handball, le foot, place à la pétanque) et même en maths puisqu'on abandonne les chiffres arabes - bon courage pour résoudre un problème en chiffres romains, sans le zéro... Quant à la cantine, adieu le couscous, on va manger du porc, et encore du porc.

Fable intéressante sur les dangers du racisme, animée de bonnes intentions mais qui paraît caricaturale sur une bonne partie - c'est le charcutier qui est à l'initiative de la pétition, par exemple. On accepte mieux quelques uns des raccourcis lorsqu'on comprend peu à peu que ce 'recentrage' pratiqué au collège est une mise en scène à l'initiative de quelques adultes pour sensibiliser les enfants au problème de l'intolérance, de la xénophobie, pour leur démontrer que les populations se sont construites à partir de brassages culturels et que c'est ce qui fait leur richesse.

Dès onze-douze ans.
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Arno élève de 4ème dans une toute petite ville et y fréquente un petit collège. « Si on excepte les Espagnols, les Italiens, les anglais, enfin les autres qui sont presque comme les français », il y vraiment très peu d'étrangers ! Mais cela n'empêche pas «le collectif Sauvons notre Collège » présidé par le charcutier Livio, de voir le jour. La raison, l'arrivée imminente de « Romanichels » qu'il va falloir scolariser dans le même collège !
La direction du collège ne voit pas cette intrusion d'un bon oeil non plus, les 10 étrangers les plus typés, sont priés, non, poussés à s'en aller, où ? Comment ? Ne sont-ils pas français aussi ?
Le programme change, les cours d'allemands sont suspendus jusqu'à nouvel ordre, la mappemonde pourquoi faire ? Notre bonne vieille France nous suffit. Les mathématiques : et bien les romains nous ont légué leur système numéral, pourquoi irait-on utiliser des chiffres arabes ! On est bien d'accord : « -I-ixe fois vé-deuxi font… eueueuhhh… el-ixe-troisi ? »
A la cantine, à la place du fameux Couscous du jeudi, dorénavant ce sera langue de boeuf…
Arno, secrètement amoureux d'une petite cambodgienne, Chanthou, ne sais plus où donner de la tête,. Demander de l'aide à ses parents ? “Mes parents ne sont ni mauvais ni racistes, je le sais. Un peu lâches, sans doute »
Mais petit à petit, les consciences s'éveillent…
Ce livre se veut moraliste, des clichés il y en a, mais on ne tombe pas dans le pathos. La fin est in-« attendue », tout dépend de l'âge du lecteur. Mais Lorris Murail s'adresse aux enfants à travers ce livre. le thème principal étant la xénophobie, comme vous l'avez bien évidemment compris, sa démarche est franche, et le message peut passer facilement aux jeunes lecteurs. Il ne reste qu'à l'appliquer !
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L'image choisie pour la couverture de ce livre est assez explicative, tandis que le titre reste assez vague, voire ambigu à bien des égards.

Ce petit roman pour jeunes enfants se veut moraliste. Dans ce petit collège aux élèves venus de divers horizons, la classe de 4ème2 d'Arno voit se dérouler sous ses yeux une scène épouvantable de la vie. Les professeurs chagent du tout au tout leurs programmes scolaires pour se recentrer sur l'histoire de la France, ses origines, son économie... de plus, bien plus grave au niveau de l'éthique, les quelques élèves au prénom oriental - Farid, Chanthou... -, se voient exclus du collège, renvoyés chez eux. Pour Arno, cette ségrégation est inadmissible. Mais que peut faire un enfant face à la dure réalité des faits, le racisme ?

C'est ce que Lorris Murail tente d'expliquer à travers son roman. de nombreuses personnes originaires de toutes parts se cotoient quotidiennement. Sans s'en rendre compte, sans le voir sur le visage de son voisin, nous avons tous des origines différentes qui circulent dans nos veines. L'auteur essaie d'initier les enfants à la monstruosité que peut engendrer l'être humain. Classer les personnes par ordre de nationalité, quoi de plus dérangeant ? Arno l'a bien compris et se révolte tant bien que mal contre cette injustice raciale.

Le dénouement de ce livre est inattendu, et prouve bien l'envie d'initiation que veulent transmettre les professeurs à leurs jeunes élèves. Un roman surprenant, révolutionnaire dans tous les sens du termes, didactique et moraliste. Lorris Murail a fait du bon boulot, elle ouvre les yeux aux générations futures sur la complexité de la vie en communauté, l'injuste ségrégation qu'opère la race humaine. Elle accentue les différences pour ensuite les dévaloriser, les réduire à néant. Un bon roman, très bien écrit, frais, qui se lit facilement, en un rien de temps.

Je recommande ce livre à tous les enfants, quels qu'ils soient. Les adultes peuvent aussi le lire. Une histoire passe partout, qui s'adresse à tout type de public et fait passer un vrai message, rempli d'intelligence et d'audace. Félicitations à l'auteure, qui j'espère, arrivera à faire changer d'avis certains de ses lecteurs grâce à ce message enchanteur.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Lundi, couscous, met en scène le racisme au sein d'un établissement au travers cette histoire déstabilisante. Lorris Murail pose des questions intéressantes aux lecteurs comme : Qu'est-ce qu'être Français ? Qu'est-ce que la mixité ? Comment les cultures étrangères sont inscrites dans notre quotidien ?
Un roman un peu court et au ton parfois moralisateur mais qui interroge. Un dénouement final qui redore l'image des personnels de l'établissement, et surprendra.

Chronique complète sur Lirado
Lien : http://www.lirado.fr/lundi-c..
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Pourquoi un homme serait-il supérieur à un autre? Pourquoi maître et esclaves? Lois Murail répond sur le mode de la dérision puisque la déraison résiste à la raison...Il se passe de drôles de choses dans le collège d'Arno: sa grand-mère accuse les "étrangers" et participe à une pétition pour les reconduire "chez eux"; Arno est révolté de voir que son père la signe!
Mais une bien étrange journée se déroule au collège: on chasse les livres exotiques du CDI, on emmène les "étrangers" en minibus vers une destination inconnue, on supprime les cours de langue et cerise sur le gâteau, on ne peut plus utiliser les chiffres arabes; le pire, c'est à la cantine: tous les produits exotiques ont disparu et le couscous est remplacé par de la langue mal accommodée...Mais le Principal va remettre les pendules à l'heure...
Jusque là, le texte était léger et drôle malgré le sérieux du sujet; là le discours moralisateur me paraît lourdingue.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quelles différences y a-t-il entre le Petit Chaperon Rouge de chez nous et celui des Tibétains ? Aucune ou presque. Juste cet éclat particulier qui fait que deux choses ne sont jamais parfaitement identiques. Ogres, sorcières et diables semblent partout nés d'une seule et unique imagination. Il en va ainsi de bien des domaines. Conclusion : repousser l'étranger, l'exclure, c'est nous bannir nous-mêmes, c'est nous rendre aveugles à cette part de nous qui se trouve en chacun des autres. (p. 120-121)
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"Des souvenirs, oui. Le passé, notre passé commun, est fait des empreintes que nous lèguent les hommes qui nous ont précédés et qu’impriment l’une après l’autre les générations qui se succèdent. Ces traces, le temps pourrait les effacer, le vent les emporter. Voilà pourquoi on a inventé l’écriture. Pour graver ce que la poussière des siècles risquerait de perdre, et l’esprit humain d’oublier. Le livre, mes jeunes amis, c’est la mémoire des hommes. Voilà pourquoi, quand on a chassé ceux que nos yeux ne voulaient plus contempler, on s’attaque aux mots qui racontent comment ils pensaient, ce qu’ils croyaient, à quoi ils rêvaient. Ces livres que l’on trie, ces livres que l’on brûle, ce sont les hommes qu’on élimine une seconde fois. Les cendres ne parlent pas. Avec elles s’envole le souvenir. C’est, voyez-vous, ainsi qu’on a procédé de tout temps. Les bibliothèques ont toujours suivi les hommes sur le chemin du bûcher."
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Repousser l'étranger, l'exclure, c'est nous bannir nous-mêmes, c'est nous rendre aveugles à cette part de nous qui se trouve en chacun des autres.
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Mes chers enfants, sachez-le, chaque parcelle de notre corps, chaque cellule de notre chair est composée d'une mosaïque de molécules issues du fond des âges.
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Qu'est-ce qu'un Français ? Plus que jamais, je me sens incapable de le dire. Mais une chose est sûre : à midi, le Français a faim.
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Vidéo de Lorris Murail
Marie-Aude et Lorris Murail ont choisi Le Havre pour décor de leur nouveau diptyque "Angie !". Une comédie policière haletante, joyeuse et terriblement contemporaine que les ados (et les autres) vont dévorer. Marie-Aude Murail sera donc notre invitée pour cette rencontre virtuelle diffusée en direct sur notre page Facebook et notre chaîne YouTube.
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