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EAN : 9782211079693
208 pages
L'Ecole des loisirs (01/10/2005)
3.84/5   29 notes
Résumé :
Pourquoi Wafa a-t-elle quitté la maison brusquement en emmenant Makeda, sa petite soeur de bientôt six ans ?
Pourquoi, elle qui est honnête, sérieuse et travailleuse, a-t-elle volé toutes les économies familiales à la veille de passer son brevet ?
Pourquoi les femmes somali sont-elles toujours tristes ?
Pourquoi les hommes sont-ils tenus à l'écart des hitoires de femmes ?
Pourquoi faut-il éternellement se taire, se résigner, se sacrifier ... >Voir plus
Que lire après Pourquoi ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Voilà des années que je rechignais à lire ce titre. En raison du thème de ce récit: l'excision et l'infibulation des jeunes filles. Je craignais les descriptions trop réalistes de ces mutilations génitales pratiquées pour empêcher le plaisir et garentir la virginité. de ce côté-là, l'auteur reste sobre mais les quelques lignes qui l'évoquent resteront, je pense, gravées à jamais.

Tout au long du récit, on est assaillis de "pourquoi"? Aux interrogations de Cali et d'Abdourahim sur ce qui a poussé leurs soeurs à s'enfuir font écho nos propres questions quant au pourquoi de telles pratiques, interdites tant par la religion que par la loi.

L'auteure, sans se permettre le moindre jugement, y répond avec beaucoup de justesse.

"Pas étrangère, pas africaine, pas nègre, pas black, pas noire. Française! C'était ça, ce qu'elle n'avait jamais eu le courage de crier à ses parents: je ne vous juge pas, je ne vous en veux pas, mais je ne suis pas comme vous, je suis française."

Wafa, comme ses deux frères, est tiraillée entre deux mondes: d'une part, le monde de ses aïeux, celui de sa grand-mère en particulier, avec ses impératifs économiques particuliers, et, d'autre part, le monde dans lequel elle s'est insérée, un monde dont elle envie la liberté et l'insouciance. Il leur faudra faire un choix!

Ce choix constitue tout le suspense du livre et il vous sera bien difficile de le déposer avant la fin. Mais, comme on dit: "Choisir, c'est renoncer"! Aussi, l'issue elle-même, suscite de nombreuses nouvelles questions...

Dernier point qui risque de surprendre quelques lecteurs, l'auteur prend son temps pour répondre à la question de savoir pourquoi les femmes somali ont toujours l'air triste. Un temps en suspens pour, peut-être, reculer quelque peu l'inéluctable... Cette façon de faire prépare le jeune lecteur aux révélations de la tante Halimo (le lecteur aguerri aura lui compris depuis le début quasi) mais permet également de suivre Wafa et sa petite soeur dans leur périple parisien. Celui-ci m'a fait penser quelque peu au Zazie dans le métro de Queneau! En effet, toutes deux, visiteront la Tour Eiffel et feront des rencontres truculentes... L'occasion pour Moka de nous parler aussi d'un autre sujet d'actualité, celui des SDF... A ce propos, la signification de ces lettres proposée par l'auteure est bien plus criante de vérité que le "sans domicile fixe" usuel:

"Wafa ne savait pas encore ce que SDF signifiait: Solitude - Désespoir - Faim. La rue allait vite le lui apprendre."

En conclusion: un titre que j'ai lu sous la contrainte mais qui, en définitive, valait vraiment qu'on s'y arrête!

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Wafa, 14 ans, petite fille raisonnable et obéissante prend la fuite de sa ville bretonne natale et emmene avec elle sa petite soeur Makeda dont c'est bientôt le 6eme anniversaire.
Pourquoi?
Pourquoi les femmes de leur famille ont-elles toujours ce regard triste?
Faut-il parler à quelqu'un de la disparition de Wafa et Makéda?
Ce sont les questions que se posent Cali et Abdourahim les petits frères de Wafa.
D'autant que leurs parents refusent d'en informer la police. Faut-il parler? se taire? Au risque de rendre très en colère leur grand-mère qui vit avec eux et qui se trouve être le chef de famille.
Un Moka différent des précédents puisque la peur n'est pas au rendez-vous. On veut juste comprendre ce qui se passe!
On suit Wafa et Makeda dans leur escapade à Paris et en même temps, les questions de plus en plus nombreuses que se posent leurs frères.
Personnellement, j'ai été très surprise par la fin et j'ai beaucoup aimé ce roman qui aborde des sujets de sociétés qui sont très importants encore et toujours dans notre monde contemporain.
Encore une fois, bravo!
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Moka aborde sans concessions un thème délicat : l'écartèlement entre deux cultures. La parole est donnée à tous les protagonistes, ce qui apporte un large éventail de points de vue, tandis que le récit alterne entre l'escapade de Wafa et Makeda à Paris et l'angoisse des autres membres de la famille à la maison.

Les trois garçons ne comprennent rien à la situation mais pressentent que les adultes leur cachent des choses... Pour Abdourahim, le plus véhément, ce sont "des histoires de bonnes femmes, comme d'hab", et il est vrai que dans cette famille, tout est régi par une grand-mère despote et que les hommes, complètement effacés, semblent bien faibles ! Pourtant le père assume pleinement sa décision d'avoir émigré et ne regrette rien. de même, Wafa a "misé sur la France" et s'investit à fond dans ses études - son avenir !

Mais le mariage forcé n'est pas ce qui l'inquiète en réalité. On devine que Nawal a une autre coutume africaine en tête... Une coutume à l'origine du décès de la grande soeur de Wafa. La tante a bien essayé de se rebeller, notamment en portant du parfum ou des foulards colorés, mais elle a fini par se résigner, comme toutes les femmes...

Curieusement le salut viendra d'un marabout, qui saura semer une graine de réflexion chez l'un des jeunes frères... Car l'espoir réside bel et bien dans la nouvelle génération, celle qui est née en France, et qui sait faire la différence entre la croyance et la loi... grâce à "l'école et la télévision" !
Lien : https://www.takalirsa.fr/pou..
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J'étais petite quand j'ai lu ce livre et je n'avais pas trop compris le résumé mais j'aimais les livres de Moka alors j'ai tenté. Je ne peut pas dire que je regrette de l'avoir lu mais je peux dire qu'il m'a vraiment marqué.
Il est super bien, mais il vous fait pleurer et réfléchir à plusieurs choses auxquelles on ne pensait pas avant.
Je le conseille vraiment même si il est très triste et dur.
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Pourquoi? Tant de choses sous entendues par cette simple question, suspendue à ce mot. Cette question ce sont toutes les femmes d'afrique et d'ailleurs qui nous la pose à travers Wafa, jeune fille si sage qui décide de fuguer avec sa petite soeur de tout juste 6 ans pour la protéger de ce qu'elle même à vécu.
Ce Pourquoi, c'est le pourquoi de l'excision, et de toutes ces mutilations imposées au femmes. Et ce Pourquoi n'a pas de réponse, juste des conséquences.
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critiques presse (2)
Lecturejeune
01 mars 2006
Lecture jeune, n°117 - Si Wafa est partie pour Paris en emportant les économies de la famille, est-ce bien pour offrir une surprise à sa petite soeur pour ses six ans ? D’ordinaire studieuse, la jeune fille est l’aînée d’une famille africaine. Elle surprend un jour une conversation réveillant un traumatisme ancien qu’elle refuse de voir infligé à sa cadette. Tremblante de peur mais déterminée, elle entraîne la petite dans une aventure périlleuse. Bien racontée – même si quelquefois on frôle l’invraisemblance – cette fugue pose au lecteur la question du «pourquoi ?». Si le lecteur adulte peut deviner, il n’en est rien pour le lecteur adolescent. Comme les non-initiés aux traditions africaines, les frères de l’héroïne ne découvrent d’ailleurs qu’à la fin le mobile de Wafa : le refus de cette pratique appelée excision. La réaction des garçons, hésitant alors entre rester en dehors de cette affaire de femmes et réagir contre une mutilation, est très plausible. La responsabilité entière de cet acte odieux incombe en fait à la grandmère, une femme néfaste. Il aurait fallu que ce roman intéressant, qui ne manquera pas de faire débat, soit plus explicite. Pour ce titre, on regrette que la collection ne présente pas de dossier thématique ou de postface documentée sur les mutilations rituelles. Réseau de lecture : A des lecteurs matures, on peut conseiller sur le même sujet : Mutilée de Khady Koita et Marie-Thérèse Cuny (Oh éditions, 2005), Fleur du désert : Du désert de Somalie à l’univers des top-models de Waris Dirie et Cathleen Miller (J’ai Lu, 2000) et Rebelle de Fatou Keita (Nouvelles Editions Ivoiriennes d’Abidjan / Présence Africaine, 1999). Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Lecturejeune
01 mars 2006
Lecture jeune, n°117 - Dans ce livre, Moka s’intéresse au délicat problème de l’excision en représentant l’affrontement des différentes générations, la difficulté pour les enfants de vivre entre deux cultures et, pour tous, de concilier pratiques ancestrales et croyances religieuses. A travers cette thématique difficile, elle pose la question essentielle de l’identité des populations immigrées. Si ce roman peut paraître parfois un peu fabriqué, il est l’un des seuls sur le sujet à s’adresser véritablement aux adolescents. Juliette Buzelin
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
A la cantine, Abdourahim prit l'assiette de saucisson. Il alla s'asseoir en face de son frère et mordit dans une rondelle. Il fit la grimace car il ne trouva pas ça bon.
- Tu te crois malin ? demanda Cali.
- Va chier, répondit Abdourahim. Moi, je suis libre.
Cali regarda le saucisson et ressentit un trouble, presque un malaise.
( p 196)
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- On est françaises, répondit Wafa sèchement.
Pas étrangère, pas africaine, pas nègre, pas black, pas noire. Française! C'était ça, ce qu'elle n'avait jamais eu le courage de crier à ses parents: je ne vous juge pas, je ne vous en veux pas, mais je ne suis pas comme vous, je suis française.
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Wafa pensa à Halimo. Toujours souffrir...Devait-elle aussi se résigner, se sacrifier et se taire éternellement ? Était-ce cela, le destin des femmes?
( p174)
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Il n'y a point de bonheur, sans libérté, ni de liberté sans courage. Périclès
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Wafa avait misé sur la France. En vain. Ses parents pensaient toujours en Africain. Et le pire c'est que dans un sens, c'était qu'elle ne leur en voulait pas. Ce n'était pas leur faute mais celle de leur éducation.

Son père était un homme bon et elle aimait. Si Nawal n'était pas là, il écouterait son cœur. Il suivrait la loi française plutôt que les droits coutumiers d'un autre âge.
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