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EAN : 9782081347762
96 pages
Flammarion (09/09/2015)
2.63/5   38 notes
Résumé :
Un inventaire humoristique et poétique des livres que l'auteure a pu apercevoir dans le métro parisien, composant un parcours dans le monde du livre de poche, de la littérature populaire et des classiques.
Que lire après Flaubert à la Motte-PicquetVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Emprunté en médiathèque le 11 février 2022

Une petite lecture amusante et plaisante...qui me rappelle une de mes petites manies liée à la curiosité et à la déformation professionnelle (libraire plusieurs décennies !!): repérer ,deviner les lectures des passagers dans les transports en commun,à l'esthétique des couvertures,aux formats ( lorsque je suis trop éloignée..)....C'est donc dans cet état d'esprit que Laure Murat s'est décidée de faire une enquête sans prétention sur les lecteurs du métro...

(:...)Alternance surprenante, incohérente. Comment peut-il passer de l'un à l'autre de ces livres si différents avec autant d'indifférence ? le titre qu'il ajoute à son énumération me livre la réponse :-Les Souffrances du jeune Werther-.Ce ne sont pas ses lectures personnelles qu'il consigne mais celles des usagers du métro.

De cet instant, comme frappée par une épiphanie,je décide ni plus ni moins de lui piquer son idée et de profiter de tous les trajets pour essayer de dresser une cartographie de la lecture souterraine. Cartographie aléatoire, non scientifique, récit impressionniste mieux qu'étude sociologique. (...)
La lecture,activité underground.(p.11)

Observations diverses...dont une très large présence du "Livre de poche" dans les mains de nos lecteurs "underground"....un bref passage en deuxième partie des lecteurs dans le métro américain, nettement plus rares; les passagers étant plus addicts à leur téléphone portable et aux jeux,etc.

Une idée très sympathique, offrant des surprises...Néanmoins très frustrée...car l'ensemble reste succinct .On reste franchement sur sa faim !!!!....
Dans une autre exigence,j'avais été très intéressée par son essai "Relire..."
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Laure Murat, née en 1967 à Paris, est une historienne et écrivain française. Son champ d'études s'étend à l'histoire de la culture, l'histoire de la psychiatrie, les études de genre. Elle est actuellement professeure au « Département d'études françaises et francophones » de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA).
Flaubert à la Motte-Picquet, paru à l'automne dernier, est un très court essai sous forme de récit, consacré aux livres lus par les usagers du métro. En moins de cent pages Laure Murat ne peut pas nous offrir une analyse extrêmement pointue mais elle réussit parfaitement à ouvrir des pistes de réflexions diverses, livrer quelques informations instructives en quelques mots ou phrases et tout du long, nous faire sourire et même – mais ce n'est qu'une impression personnelle – se peindre en creux, à savoir qu'elle doit être une femme énergique et possédant son petit caractère, comme on dit…
Laure Murat a donc sillonné le réseau métropolitain parisien durant plusieurs mois pour des raisons professionnelles, en profitant pour noter dans un calepin, les livres que lisaient les gens pour en tirer une synthèse : le lectorat est majoritairement féminin, il lit des romans et surtout étrangers.
On sourit à imaginer l'auteure se tortiller sur son siège pour découvrir ce que lit son voisin, on tique un peu d'étonnement parfois (la religieuse ou la rencontre avec François Bégaudeau), n'est-ce pas une astuce pour mieux servir son propos ? On s'étonne aussi de cette attaque en règle et incongrue sur David Foenkinos ou ses propos mi-figue mi-raisin sur Eric-Emmanuel Schmitt, mais d'un autre côté je n'ai rien contre un peu de méchanceté gratuite envers les écrivains établis, ça nous change un peu des discours lénifiants. On peut aussi ne pas être d'accord avec elle sur tout (le livre numérique) mais se réjouir à la lecture du chapitre sur les livres de poche qui « ne rentrent dans aucune poche » ! Enfin on s'instruit, du moins je m'instruis en apprenant que les lignes de métro 2 et 6 reproduisent « sous terre, le tracé du mur des fermiers généraux, élevé à partir de 1784 ».
Bon j'arrête là, vous le voyez, un bouquin minuscule en pagination mais délectable à lire et plein de petites choses très intéressantes ou demandant à être développées. Un livre idéal pour la lecture dans le métro et qui plus est, n'en déplaise à l'auteure, dans un format permettant de le glisser dans une poche (j'ai essayé, il rentre dans la poche arrière de mon jean !).
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Pendant son travail de recherche sur la relecture, Laure Murat en a profité pour piquer la lubie d'un passager du métro, lubie qui consiste à l'établissement de liste des livres lus dans le métro, justement. Ainsi, parallèlement à son livre intitulé Relire, enquête sur une passion littéraire, parait ce petit livre, Flaubert à la Motte-Picquet, d'à peine 96 pages et qui relate ses découvertes. C'est léger, c'est amusant, et je ne dis pas ça uniquement par que moi aussi je lis tous les jours dans les transports en public.

Dans ce livre on y croise Bégaudeau et François Bon - en vrai ! et des livres, parfois peu, parfois beaucoup, selon les lignes, les lieux - Paris, New-York, Los Angeles -, et aussi, bien sûr, des lecteurs, dont l'auteure tente dans quelques chapitres de dévoiler la personnalité à travers leur lecture. À la fin on trouve aussi une liste des livres vus durant cette petite enquête ludique : La vérité sur l'affaire Harry Québert, de Joël Dicker, lu par une jeune femme, alors que lors d'un autre voyage en métro c'est un homme, la trentaine, qui lit Bel-Ami de Maupassant, et un autre homme encore, lors d'un autre parcours, est lui plongé dans Comment parler des lieux où l'on a pas été ? de Pierre Bayard - presque une mise en abîme. Mais comme le sujet s'épuise vite, Laure Murat passe aussi en revue les publicités sur les livres qu'on voit dans le métro, dont elle dit que "l'indigence le dispute à la débilité" (page 39). On trouvera aussi un hilarant chapitre consacré à Foenkinos - peu apprécié de Laure Murat qui confesse toutefois ne pas l'avoir lu - qui décrit une séance de signature où l'auteur de la délicatesse discute avec son voisin de table dans le seul but de rallonger sa queue de fans pour dépasser celle d'Annie Ernaux qui signe aussi à une dizaine de mètres de lui... Ce passage du livre de Laure Murat ramène d'ailleurs à celui de François Bégaudeau, La politesse (dont je parlais il y a quelques mois, voir là).

Belle éloge de la lecture dans le métro, et de la lecture tout court, qui est devenue un phénomène presque underground, ce livre se lit avec grand plaisir, et donne, bien sûr, mille et une envies de (re)lecture.
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Ce livre part d'une rencontre dans le métro, celle de Laure Murat avec un homme qui relève les titres des ouvrages lus dans les moyens de transport collectifs. L'auteure décide alors de faire la même chose durant quelques mois.

Cette enquête est devenue un récit autobiographique très sympathique, où elle raconte sans fard ses investigations (et les conditions parfois compliquées dans lesquels elles ont lieu : pas toujours facile de découvrir le titre de l'ouvrage lu par un autre voyageur sans devenir indiscret), les coïncidences surprenantes auxquelles elles donnent lieu, les réflexions que cela lui inspire. C'est souvent drôle (l'auteure ne cherchant absolument pas à se prendre au sérieux), juste, et toujours bourré de charme.

Un livre sans doute peu scientifique mais très agréable à lire, et dans lequel une lectrice curieuse (accessoirement volontiers adepte du métro) comme moi ne peut manquer de se reconnaître !
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Alors qu'elle écrivait un ouvrage sérieux, sinon universitaire, sur la notion de relecture, Laure Dumat a profité des trajets dans le métropolitain parisien, et un peu américain, occasionnés par ce travail, pour écrire un ouvrage récréatif mais intellectuellement stimulant..

Pour "Flaubert à la Motte-Picquet", elle s'est contentée de noter les lectures de ses co-passagers, les accompagnant de ses réflexions. Cela donnne un essai de sociologie culturelle, critique littéraire, psychologie, etc.. sauvages. Cela me parait aussi une occasion pour exprimer ses amours et ses haines littéraires (elle parait vraiment détester Foenkinos). Elle ne se prend pas au sérieux, et je ne prends pas son ouvrage au sérieux; mais elle offre des pistes de réflexion, au gré de ses lectures de couvertures.

La meilleure partie du livre est dans les listes des livres qu'elle a notés dans le métro; comme toutes les listes de lectures, elles incitent à la découverte.

En gros, un ouvrage léger et court, qu'on peut lire en un trajet de ligne de métro, mais qui incite à réfléchir et surtout à lire.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(...)Alternance surprenante, incohérente. Comment peut-il passer de l'un à l'autre de ces livres si différents avec autant d'indifférence ? Le titre qu'il ajoute à son énumération me livre la réponse :-Les Souffrances du jeune Werther-.Ce ne sont pas ses lectures personnelles qu'il consigne mais celles des usagers du métro.
De cet instant, comme frappée p(...)Alternance surprenante, incohérente. Comment peut-il passer de l'un à l'autre de ces livres si différents avec autant d'indifférence ? Le titre qu'il ajoute à son énumération me livre la réponse :-Les Souffrances du jeune Werther-.Ce ne sont pas ses lectures personnelles qu'il consigne mais celles des usagers du métro.
De cet instant, comme frappée par une épiphanie,je décide ni plus ni moins de lui piquer son idée et de profiter de tous les trajets pour essayer de dresser une cartographie de la lecture souterraine. Cartographie aléatoire, non scientifique, récit impressionniste mieux qu'étude sociologique. (...)
La lecture,activité underground.(p.11)ar une épiphanie,je décide ni plus ni moins de lui piquer son idée et de profiter de tous les trajets pour essayer de dresser une cartographie de la lecture souterraine. Cartographie aléatoire, non scientifique, récit impressionniste mieux qu'étude sociologique. (...)
La lecture,activité underground.(p.11)
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"de près, de loin, en profondeur, en surface ou à distance, y a-t-il non pas une méthode mais un style metroreading - comme on a inventé la figure du metrosexual, cet hétéro dandy des grandes villes ? Comment lit-on quand on lit dans le métro ? Que ressent-on du texte, qu'en retire-t-on ? Lecture refuge, de type walkman, destinée à s'isoler, lecture forcément bringuebalante et hachée par la faute du trajet à Paris n'est jamais bien long, la metroreading est d'abord une activité vagabonde, associée au déplacement d'un monde à l'autre. Riccardo Piglia, dans ce très bel essai qu'est Le Dernier Lecteur, parce de la spécificité du lien entre la littérature et le voyage en train, dont Walter Benjamin disait : "Mais qu'Est-ce que le voyage procure au lecteur ? Quand donc est-il pris à ce point par la lecture et sert-il l'existence de son héros mêlée à la sienne propre avec autant de certitude ? Son corps n'est-il pas la navette qui, à la cadence des roues, passe inlassablement à travers la chaîne, le livre du destin de son héros ? On ne lisait pas en diligence et on ne lit pas en auto. La lecture de voyage est tout aussi inséparable du déplacement en chemin de fer que l'arrêt dans les gares."
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La difficulté résidait dans l'efficacité de la combinaison entre un auteur connu et une station de métro immédiatement identifiable comme telle, en respectant l'écart entre les deux pour créer un effet de surprise.Il y avait bien Mry Higgins Clark à Créteil- Préfecture ,Voltaire à Javel- André Citroën ou Gabriel-Marquez à Mouton - Duvernet,mais il convient de respecter un minimum les oreilles de ses lecteurs.Claudel à Pigalle m'eût bien plu,n'était le risque sérieux de m'attirer les foudres des héritiers, qui sont sévères. (...) Et pourquoi pas Queneau dans le métro ?
Ce sera finalement Flaubert à La Motte-Picquet.C'est sobre et ça sonne bien.(p.28)
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Le lecteur du volume spirite, un homme d'une cinquantaine d'années, cheveux gris et lunettes métalliques, s'attarde dans les notes, qui sont copieuses. Il est nerveux, sec, recroquevillé. On dirait son corps comme hanté.

Il faudrait que je fasse plus attention aux lectrices et aux lecteurs. Dans mon obsession à deviner les titres, j'en oublie les visages concentrés et les mains qui feuillettent. Or il suffit de faire un peu attention pour se rendre compte que le corps du lecteur ressemble souvent, littéralement ou par métaphore, à son livre - effet de projection, bien sûr, mais pas seulement. (p. 58)
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A rebours de toutes les prévisions sinistres du XXIe siècle, la lecture augmentera selon une courbe sûre et régulière. La télévision n’existera plus (ça, c’est déjà quasiment réglé). Les libraires, libérés de la manutention, des retours, des offices, des bordereaux, de la comptabilité, des classements, de la paperasse et de l’ordre alphabétique au profit du tout-numérique, se consacreront exclusivement à leur activité de conseillers et de passeurs. Les auteurs toucheront 90% des droits qui leur reviennent naturellement, et en reverseront 10% à l’éditeur, qui dira merci. Ce sera une époque formidable.
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Videos de Laure Murat (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laure Murat
À l'occasion de la publication de l'ouvrage : "Proust, roman familial" de Laure Murat (Robert Laffont)
Modération: Nathalie CROM, journaliste littéraire, directrice du service «Livres » à Télérama Intervenante: Laure MURAT, écrivaine et professeure à l'université de Californie
Avec "Proust, roman familial" (2023), l'historienne et professeure de littérature, autrice notamment de "Passage de l'Odéon" (2003), "La Loi du genre : une histoire culturelle du troisième sexe" (2006) ou "Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein" (2018), invente une déclinaison inédite de l'égo-histoire, en relisant son histoire familiale à la lumière de la Recherche du temps perdu.
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