AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Après l'histoire tome 1 sur 2
EAN : 9782251441429
278 pages
Les Belles Lettres (15/12/2002)
3.7/5   5 notes
Résumé :

Présentation de l'éditeur
Pour comprendre quelque chose à l'époque qui commence, il est indispensable de faire le pari que la métamorphose des hommes a déjà eu lieu.

Ph. M.
Que lire après Après l'histoire, tome 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le propos de Muray consiste à présenter un tableau aussi fidèle que possible d'une époque décadente et infantilisée qui ne pense plus qu'à une chose, faire la fête, s'amuser, se divertir. C'est du moins ce qu'Homo Festivus s'imagine et ce que les médiocres et les néfastes qui sont à l'origine de cette dérive veulent qu'ils pensent alors qu'eux ne songent qu'à tout détruire avec une constance acharnée, un totalitarisme borné et un juridisme rabique. le festivisme est un abrutissement généralisé, voulu, organisé et souhaité par la masse qui ne se rend même pas compte dans quelle impasse on l'entraine. Les jugements de Muray ont la sévérité d'une condamnation sans appel. Ainsi écrit-il : « L'époque hyperfestive permet de se passer de raisonner » ou « Le festivisme est une épuration et une réanimalisation, bien plus encore qu'un programme continu et minutieux de divertissement. » En réalité, on ne divertit pas vraiment, on pervertit, on subvertit et on invertit avant liquidation générale et définitive de ce qui reste d'humain !
Pour illustrer son propos, Muray se sert des évènements marquants de ces deux années-charnière, la Gay Pride, la Coupe du monde de football 98, les raves-parties, la Techno-Parade, le théâtre de rue, les dîners de quartier, l'art contemporain qu'il vomit pour la nocivité de créations qui n'en sont pas, le cyclone de 99 ou les ridicules roues de l'an 2000 sur les Champs-Elysées. A chaque événement, à chaque page, il dénonce « un monde qui se passe du réel et ne s'en porte que mieux » et nous met en garde contre l'éradication du masculin l'emportant sur le féminin qui n'amènera qu'à la neutralisation des êtres humains et contre tout ce qu'on nous présente comme « moderne » et « dérangeant » qui n'est en réalité « qu'une guerre morbide livrée à ce qu'il reste de liberté ».
D'aucuns le taxeront de « nouveau réactionnaire », d' « anar conservateur » ou de « pamphlétaire désopilant », définitions que Muray récuse, lui qui se veut d'abord et avant tout romancier et également simple témoin de son époque. Un témoin plein de dégoût devant la vision du champ de ruines qui s'étale devant lui, ce monde insignifiant, sans consistance, sans Histoire, d'après L Histoire. Ce temps de la fin que seules une description aussi horrifique que celle-ci et de grands éclats de rire devant son ridicule pourraient peut-être arrêter. D'un pessimisme absolu, cette analyse implacable de notre époque est néanmoins très drôle et très amusante en raison de l'ironie grinçante et de l'esprit mordant que le lecteur y trouve. Comme dans ses autres ouvrages, Muray use et abuse de néologismes soigneusement ciselés (« rebellocrate », « juvénocrate » ou « art contemporien »), de calembours (« Âge tendre et tête de noeuds ») et de jeux de mots (« mutins de Panurge », « l'empoté du bocal », « la nullité du bocal » ou « l'exalté du bocal »). Un petit chef d'oeuvre d'intelligence et d'humour noir à déconseiller quand même aux Bisounours et autres Tartuffe de la pensée unique qui pourraient le prendre pour une giclée de vitriol et ne jamais s'en remettre.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          60
On aurait tort de réduire Philippe Muray à un pamphlétaire et à un faiseur de bons mots : même si l'auteur est drôle, le rire qu'il provoque est celui de l'intelligence et non celui du divertissement qui abrutit. Il se propose dans ce volume de tendre à l'époque, les années 1998-2000, un miroir où elle puisse se voir : ce qui manque en effet à nos ridicules, c'est la conscience de soi, le regard détaché sur soi, l'auto-critique, la honte. Que ces ridicules et ces monstruosités idéologiques soient le fait de la gauche médiatique ne fait pas de Muray un penseur "de droite" : son objet étant les médias, ceux-ci étant entièrement au service d'une idéologie et d'un discours unilatéraux, il est logique que Libération, Jospin et le Monde en prennent pour leur grade, qui est à la mesure de leur omniprésence dans le "PAF" du temps.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
... Pasolini, il y a 28 ans, osait encore écrire de cette "forme d'antifascisme archéologique qui est en somme un bon prétexte pour se voir décerner un brevet d'antifascisme réel"... Le vrai fascisme nouveau, continuait-il, c'est "ce que les sociologues ont gentiment nommé 'la société de consommation'" ; dont les résultats, à les bien examiner, étaient ceux "d'une dictature, d'un fascisme pur et simple' en train de transformer les êtres humains jusqu'au fond de l'âme, et si savamment qu'ils ne s'en rendent même pas compte... "Le fascisme est fini (et donc l'antifascisme rendu vain) parce que quelque chose de pire le remplace : le pouvoir de la consommation et son idéologie hédoniste."

pp. 110-111, mai 1998.
Commenter  J’apprécie          40
Le festivisme est une épuration et une réanimalisation, bien plus encore qu'un programme continu et minutieux de divertissement.
Commenter  J’apprécie          30
Et il s'étonnait : comment expliquer, disait-il, que le sentiment victimaire envahisse des sociétés où les dommages sont objectivement de moins en moins nombreux ?

p. 137
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Philippe Muray (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Muray
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Philipe Muray n'a pas eu droit de son vivant à l'attention que son talent aurait justifiée. Mais un comédien a contribué à le venger. Savez-vous de qui il s'agit ?
« Exorcismes spirituels » de Philippe Muray, c'est à lire en poche chez Tempus.
autres livres classés : médiologieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}