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Suzanne V. Mayoux (Traducteur)
EAN : 9782070385270
704 pages
Gallimard (12/06/1992)
4.3/5   50 notes
Résumé :
Célèbre metteur en scène et acteur britannique, Charles Arrowby, la soixantaine, couvert de femmes, vient de tourner le dos à Londres, à sa vie brillante pour se retirer face à la mer, loin de tout, dans une petite maison isolée sur les rochers. A l'écart des artifices, il s'agit, dans son esprit, d'un retour à la simplicité, à l'innocence perdue, à la solitude. Divers incidents viennent bientôt troubler la sérénité de ses bains quotidiens dans la mer, «son élément ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai trouvé ce livre dans mes vagabondages sur le site de Babelio et me disais que, au vu du résumé et des critiques, ce livre pourrait bien me plaire. Etonnement de ma libraire : comment avez-vous pensé à ce livre ? Plus personne ne lit Iris Murdoch et c'est bien dommage ! Se précipitant vers le rayon de littérature anglaise, à la lettre M, elle me trouva immédiatement le livre et je vis plusieurs autres titres de l'auteure.

Et c'est vrai que c'est surprenant, car ce livre a été primé du Booker Prize. Il faudrait peut-être organiser un challenge des prix anglo-saxons à côté du challenge Goncourt pour faire redécouvrir cette auteure et ce livre ? Bien sûr c'est écrit en petits caractères et ce, sur plus de cinq cent pages. Ce n'est pas un « page turner » comme on dit aujourd'hui ; Iris Murdoch vous invite plutôt à savourer lentement, mais cela devrait plaire à pas mal de Babélionautes quand même non ?

L'histoire est celle d'un directeur de théâtre qui se retire dans une maison biscornue au bord de la mer. Des fantômes plus ou moins réels de sa vie passée vont se rappeler à son bon souvenir. Qu'il est dur de ne plus être le centre du monde, ou plutôt d'un monde.

C'est cruel, sarcastique, tendre et poétique à la fois.

Et si ce n'était qu'une comédie où les portes claquent sans cesse comme dans une pièce de boulevard ?

Une très belle découverte, vous l'aurez compris.
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Charles Arrowby, metteur en scène à succès, au soir de sa vie, a décidé de larguer les amarres. Il s'est installé dans une demeure face à la mer, dans un village retiré, à l'abri de l'agitation et des mondanités qui ont marqué son existence. D'un naturel actif, cette retraite lui a inspiré le désir d'écrire ses Mémoires.

Ce bilan écrit de sa vie, de tout ce qui a précédé dans son existence, et qui a forgé son identité, est entrecoupé d'observations diverses sur la nature qui l'environne, d'affirmations péremptoires sur ses goûts en matières culinaires, de remarques sur les femmes où une certaine misogynie affleure, une certaine vanité … Ainsi c'est un mélange d'autobiographie, de considérations sur la création dramatique et littéraire, et de journal intime qui se déroule au gré des réminiscences, des rencontres, des petits incidents qui jalonnent la vie de cet homme hédoniste, plutôt cynique, non exempt de ces petites lâchetés masculines, mais néanmoins critique envers lui-même. Cependant on n'échappe pas facilement aux fantômes de sa vie, surtout quand il s'agit de femmes; et lorsque son premier amour, amour déçu, réapparaît miraculeusement dans sa vie, tout ce bel ordonnancement va peu à peu se dérégler singulièrement. Ainsi les traits les moins avouables de la nature de Charles vont sourdre peu à peu : tempérament tyrannique, tendance à la manipulation, nature égoïste, réactions puériles face à la contrariété, révélant une certaine propension à un narcissisme pervers…


Les dialogues permettent de saisir les déformations conscientes ou non, les inflexions opérées par le souvenir émaillant l'autobiographie, produit du regard subjectif de l'auteur. Iris Murdoch est très habile à créer une ambiance de tension progressive, de calme avant la tempête.
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"Booker Prize" 1978, peu mérité à mon avis pour l'auteur d'"Une Tête Coupée".

Des femmes du passé d'un ancien acteur retiré au bord de la mer, loin du succès, gravitent autour de ce personnage central, narrateur du roman.

Faut-il voir de l'humour dans sa poursuite de son premier amour qu'il rencontre par le plus grand des hasards dans ce village battu par les vagues? Dans cet amour insensé pour cette femme devenue laide et qui lui échappe? Sans aucun doute.

Mais quand on se lance dans la lecture d'un "pavé", on peut espérer ne pas attendre le 2° tiers du roman avant d'y trouver quelque action. le retour à une vie simple ponctuée de bains de mer et d'achats au bistrot du coin éveille notre intérêt qui prend malheureusement fin (en ce qui me concerne) avec l'écriture ce ses "Mémoires".

J'ai réussi à le lire jusqu'au bout, mais quel ennui!

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C'est un livre multi-facettes qu'il est difficile de décrire en peu de mots.

Pour la forme, l'histoire, écrite à la première personne par le narrateur, est à mi-chemin entre le roman, l'autobiographie fictive, et le journal intime. D'ailleurs le narrateur se confie sur ses hésitations de forme.

Pour l'atmosphère, on pense aux Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent), mais en un peu moins cynique/sombre. La Mer (et ses habitants réels ou imaginés) est un véritable personnage dans ce livre.

Pour l'intrigue, on pourrait penser au début qu'il ne va rien se passer pendant la retraite de cet homme âgé devenu un peu misanthrope, dans un coin de Grande Bretagne pas très touristique. Mais ses attachements londoniens (amis, ex) et les « casseroles » laissées là-bas vont vite le rattraper. L'histoire est également ponctuée de rebondissements « à l'anglaise » (oui, il est question de meurtre ou de tentatives de meurtres, à quelques reprises). Mais curieusement, le noeud de l'intrigue du livre est une histoire d'amour, platonique (on est à mille lieux du roman à l'eau de rose ou du livre érotique), mais qui devient obsessionnelle, aux marges de la folie.

Techniquement, le livre fait 500 pages écrit petit. Il faut bien 20 pages pour entrer dedans, et la tension monte tout, tout doucement. Donc accrochez-vous, la récompense vient en milieu/fin de livre. En V.O. c'est bien, et pas trop dur à lire (pas besoin du dictionnaire en permanence), mais ça reste plus costaud qu'un nanard américain, débutants s'abstenir.

Mais ce qui caractérise le plus ce livre, c'est la vision unique de son auteur, qui va toujours là où on ne l'attend pas. Pour résumer, Iris Murdoch aime l'imperfection. C'est pour elle, non pas une fatalité dont il faudrait s'accommoder, mais une vertu à cultiver et entretenir, et cela s'applique non seulement aux personnages (leurs personnalités et leurs choix de vie), mais également à la structure du livre et à sa narration qui se doivent d'être imparfaits eux aussi !
Vous l'aurez compris, il n'y a aucun manichéisme dans le livre, personne n'est définitivement gentil ou méchant, et les rebondissements de points de vue et de jugement sont permanents. le personnage central, présenté d'abord comme un vieux dandy misogyne, se révèle plus tard un ascète (féru de nage), un idéaliste au coeur resté à l'état de l'adolescence (voir de l'enfance), unet personne altruiste… mais tout bien réfléchi, cet altruisme ne pourrait-il pas être un égoïsme ?
Même les événements sont malmenés par le narrateur (et l'auteure derrière, donc) : certains événements surnaturels trouvent plus tard une explication rationnelle, presque décevante, tandis que certains événements normaux se voient réinterprétés comme des actes de magie orientale ! Idem pour les sentiments et intentions des personnages : le narrateur ne cesse de changer son jugement au grès des événements, de ses humeurs, de la météo, et du temps qui passe. Ces aller-retours enrichissent énormément l'intrigue, et on peut donc terminer le livre en ayant des théories différentes sur ce qu'il s'est vraiment passé.
Il y a même une interprétation mystico-bouddhique du livre (si, si) !
C'est l'aspect le plus intéressant du livre et je n'avais jamais vu ça avant, à ce point.
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Le narrateur, un ancien acteur, se retire dans une maison isolée en bordure de mer, pour s'éloigner du tumulte de Londres. de manière invraisemblable, il recroise son amour de jeunesse dont il avait perdu la trace des décennies auparavant. Toute l'intrigue tourne autour de ce fantôme plus ou moins vivant du passé, sur la pérennité de l'amour ou de l'idée que l'on s'en fait malgré les évolutions qu'une personne et sa personnalité ont pu connaître tout au long d'une vie. le narrateur voit intervenir tout au long du récit de nombreuses anciennes connaissances qui tentent de le raisonner, de le faire revenir à Londres ou de renouer une relation passée. le roman est assez original (malgré la mauvaise description que je viens d'en faire), même s'il y a quelques longueurs.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Chacun se délectait de la compagnie de l'autre, sans jamais en être rassasié. C'est là le véritable test, plus que la dévotion, l'admiration, la passion. Si l'on a toujours faim de la compagnie de quelqu'un, c'est qu'on aime.
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Même si les lecteurs affirment qu'ils ne prennent pas tout pour argent comptant, ce n'est pas vrai. Ils ont le désir de croire, et ils croient, parce que la foi est plus facile que le scepticisme, et parce que tout ce qui est écrit a des chances d'être vrai "en un sens".
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Vers la fin de l'après-midi, les nuages s'amassèrent, le soleil se cacha et il se mit à pleuvoir. Cet écervelé de climat anglais, qui s'était livré jusque-là à une imitation plausible du mois de juin, se mit soudain en tête d'interpréter mars.
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Si le pouvoir absolu corrompt absolument, alors je dois être le plus corrompu des hommes. Un directeur de théâtre est un dictateur. (Sinon, il ne fait pas son métier.)
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La tendresse, la confiance absolue, la communication et la sincérité : ces choses-là comptent de plus en plus à mesure qu'on vieillit.
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Videos de Iris Murdoch (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iris Murdoch
Iris Murdoch est une inconnue. Ou plutôt, on la connaît en tant que romancière, mais pas en tant que philosophe. On ne trouve aucune entrée à son nom dans les dictionnaires et les encyclopédies de philosophie en français. Et pourtant, son nom figure au programme de philosophie depuis la rentrée 2020. Alors qui est-elle ? Que pense-t-elle ? Peut-elle nous intéresser du point de la philosophie de la religion ? Petit spoiler : la réponse est « oui ».
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