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EAN : 9791094680117
184 pages
Le Serpent à plumes (16/04/2015)
3.5/5   7 notes
Résumé :
Durant des siècles le Maroc, notamment, s’est livré à un terrible trafic d’esclaves, arrachant des populations d’Afrique subsaharienne à leurs pays. Aux razzias sanglantes succédaient le cheminement mortel des caravanes d’esclaves à travers le désert, puis les traitements inhumains réservés à ces populations Noires, considérées comme race inférieure.
Yahya, fils de N’barch, est un rescapé du massacre de la tribu des Raytsoutes. Peu à peu, génération après gé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après le massacre des siens, le jeune Yahya aurait pu être condamné à un long chemin d'errance mais My Seddik Rabbaj a choisi d'en faire un véritable héros capable de se créer un destin à la force du poignet. Issu d'une tribu Noire du Maroc décimée, les Raytsoutes, le jeune garçon investi de la mission de protéger sa famille se voit donc paré de toutes les qualités pour accomplir sa charge. Loyauté, courage, sens exalté de l'honneur... c'est accompagné de toutes ces valeurs que Yahya, projeté dans un tourbillon d'événements, va faire le douloureux apprentissage de la désillusion, grandissant plus vite au contact de quelques tribus arabes voyant en lui un diable malgré la protection d'un cheikh ambitieux.
Le lutteur c'est d'abord une histoire profondément enracinée dans une culture aux milles nuances qui sourd à chaque page. Elle épouse le rythme des nomades, les odeurs du désert, les couleurs ocres de la terre brûlante d'une région aride où certains de ses hommes n'ont que Dieu à la bouche. C'est véritablement une littérature faite pour s'évader dans d'autres temps, d'autres contrées, d'autres moeurs.
La plume trempée dans le romanesque, c'est également un véritable roman d'aventure. On est rapidement absorbé dans la lecture à marcher dans les pas de Yahya, jeune garçon attachant de par son intégrité et sa naïveté, qui se heurte sans cesse à la vanité humaine lorsque ce n'est pas de l'aveuglement. L'auteur marocain n'hésite pas à donner au récit l'apparence de drame épique avec toute la contrariété des désirs qui l'habitent, histoire de donner une certaine résonance au parcours chaotique de Yahya. Mais cela ne se fait pas toujours dans la subtilité. Tout est écrit, très écrit, parfois trop écrit. le récit aurait gagné en puissance avec un peu plus de subtilité.
Sans être un chef d'oeuvre, il y a tout de même des portraits magnifiques, des scènes impressionnantes dont la lecture nous donne l'impression de suspendre le temps au coeur d'une bulle loin du quotidien.
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Jeune homme à la peau d'ébène, Yahya appartient à la tribu nord-africaine des Raytsoutes qui s'épanouit aux portes du Sahara. Les Raytsoutes ont fait jaillir de ces terres désolées un véritable oasis de vie, offrant à leurs héritiers la richesse et la beauté d'un sol fécond. Mais la jalousie les encerclent, les hommes des montagnes qu'ils surnomment « les Singes » – pour leur agressivité et leur agilité hors du commun – fomentent une attaque. Si les Raytsoutes en sont bien conscients, il n'est pas question de reculer face à cet ennemi et chaque homme de la tribu est prêt à mourir pour défendre la terre de ses ancêtres.

Mais la bonté légendaire de ce peuple causera leur perte. Accueillir un étranger, lui fournir assistance et protection alors que celui-ci endosse le rôle du vieillard meurtri, lui accorder sa confiance, se confier à lui. Tout cela pour finalement devoir admettre que ce dernier n'était qu'un comédien émissaire, un traitre envoyé par l'ennemi. L'ensemble du village affaibli par le poison ainsi déversé, voit ses meilleurs combattants contraints au repos. Alors que le peuple Raytsoute est extrêmement affaibli, les hommes des montagnes déferlent sur leur terre. Alors que la mort se déverse sur le village et que le sang des Raytsoutes inonde ce recoin de paradis, Yahya devient l'héritier de cette culture assassinée et se voit à présent chargé de protéger sa mère, sa soeur et son jeune frère. C'est à dos d'âne qu'ils se mettent en route avec pour seule destination, la pointe de l'horizon, à l'exact opposé de leurs racines.

Yahya a fait une promesse à son père sacrifié, celle de toujours prendre soin des siens et de permettre à son frère et à sa soeur d'apprendre à lire afin qu'ils puissent étudier et choisir la vie qu'ils souhaitent mener. Après la rencontre des nomades, majestueux hommes bleus, la famille trouve de nouvelles racines à la Zaouya. Une nouvelle vie pleines de promesses mais aussi de combats pour le jeune Yahya, pour la liberté et l'amour.

La plume de My Seddik Rabbaj est toujours délicate, sans fioriture et très respectueuse. Les paysages grandioses des plaines africaines et de l'hypnotique Sahara s'exposent sous nos yeux enchantés. Les mystérieux hommes bleus sont une belle rencontre littéraire qui me rappelle quelques sublimes passages du grand Le Clézio et de son Désert. La culture marocaine est la source d'inspiration dans laquelle il puise et par laquelle il fait émerger ce récit tel un hommage à tous ces peuples. La diversité est belle au sein du Lutteur et Yahya, figure emblématique de ce texte, incarne des valeurs extrêmement fortes et porteuses, tel que le respect, le courage et l'amour. Une invitation au voyage au coeur d'un très beau récit.
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Le saviez-vous ? On compte près de 200 parutions chaque jour en France, de la part de 7.000 maisons différentes. Chaque année, de nouvelles maisons d'éditions sont créés, mais le secteur reste toute même sinistré et très compétitif et beaucoup disparaissent. Ça notamment été le cas récemment des éditions le Serpent à Plumes, créées en 1988 sous forme de revue littéraire dans un premier temps par Pierre Astier et Claude Tarrène, puis structurées en 1993 comme maison d'édition, elles publiaient jusqu'à 2019 de la littérature contemporaine, française et étrangère de grande qualité avec une charte éditoriale très reconnaissable. C'est notamment le cas du quatrième roman de l'écrivain marocain My Seddik Rabbaj, « le Lutteur ».

On suit le jeune Yahya qui appartient à la tribu nord-africaine des Raytsoutes installée – contre toute attente - aux portes du Sahara: les Raytsoutes ont fait jaillir de ces terres désolées un véritable oasis de vie, offrant à leurs héritiers la richesse d'un sol fécond. Mais la jalousie les encercle, les hommes des montagnes qu'ils surnomment « les Singes » – pour leur agressivité et leur agilité hors du commun – fomentent une attaque. Si les Raytsoutes en sont bien conscients, il n'est pas question de reculer face à cet ennemi et chaque homme de la tribu est prêt à mourir pour défendre la terre de ses ancêtres.

Pourtant, la bonté légendaire de ce peuple causera leur perte. Ils vont accueillir un étranger, lui fournir assistance et protection alors que celui-ci endosse le rôle du vieillard meurtri, lui accorder sa confiance, se confier à lui… tout cela pour finalement devoir admettre que ce dernier n'était qu'un comédien émissaire, un traitre envoyé par l'ennemi qui empoisonnera l'ensemble du village. Affaiblis par le poison ainsi déversé, les meilleurs combattants Raytsoutes sont contraints au repos et les hommes des montagnes en profitent pour déferler sur leur terre et massacrer la tribu.

Yahya sera un des rares rescapés parmi les femmes et enfants qui ont réussi à s'enfuir et c'est à dos d'âne qu'ils se mettent en route avec pour seule destination, la pointe de l'horizon, à l'exact opposé de leurs racines. Après la rencontre des nomades, les « hommes bleus », la famille trouve de nouvelles racines à la Zaouya où ils seront faits esclaves. Une nouvelle vie pleine de promesses mais aussi de combats s'ouvre alors pour le jeune Yahya qui se fait repérer pour ses qualités de lutteur : il va alors se battre pour la liberté et l'amour.

La plume de My Seddik Rabbaj est très délicate, sans fioriture, soucieuse de rendre hommage à ses personnages et les paysages grandioses des plaines africaines et de l'immense Sahara qui s'exposent sous les yeux enchantés du lecteur. L'écrivain marocain a une écriture qui fait ressortir les odeurs, les couleurs et les sons.

Les mystérieux hommes bleus sont une belle rencontre littéraire rappelle quelques sublimes passages du grand J.M.G le Clézio (« Désert », 1980) ou encore l'univers si singulier de Gabriel García Márquez.

Il est évident que la culture marocaine est la source d'inspiration dans laquelle il puise et par laquelle il fait émerger ce récit tel un hommage à tous ces peuples. On soulignera notamment un quatrième chapitre absolument magnifique consacré au moussem : au Maghreb, le moussem est une fête régionale religieuse qui associe la prière, le commerce et des épreuves – ici la lutte pour à la Zaouya (lieu dans lequel vit Yahya) - et un spectacle avec les prouesses de chaque tribu présente. L'auteur décrit toutes les tribus, leurs couleurs de vêtements, leurs particularités physiques et les épreuves qu'elles présentent toutes plus fantastiques les unes que les autres.Tout est tellement beau et fort que Yahya tarde à se rendre compte de la main mise du Cheikh et le poids de l'intégrisme religieux sur leurs vies.

Reste tout de même que la diversité est belle au sein du « Lutteur » et Yahya, héros emblématique de ce texte, incarne des valeurs extrêmement fortes et porteuses, tel que le respect, le courage et l'amour.

Il est évident que la culture marocaine est la source d'inspiration principale dans laquelle il puise pour rendre un tel hommage à tous ces peuples. On soulignera notamment un quatrième chapitre absolument magnifique consacré au moussem : au Maghreb, le moussem est une fête régionale religieuse qui associe la prière, le commerce et des épreuves – ici la lutte pour à la Zaouya (lieu dans lequel vit Yahya) - et un spectacle avec les prouesses de chaque tribu présente. L'auteur décrit toutes les tribus, leurs couleurs de vêtements, leurs particularités physiques et les épreuves qu'elles présentent toutes plus fantastiques les unes que les autres.Tout est tellement beau et fort que Yahya tarde à se rendre compte de la main mise du Cheikh et le poids de l'intégrisme religieux sur leurs vies.

Reste tout de même que la diversité est belle au sein du « Lutteur » et Yahya, héros emblématique de ce texte, incarne des valeurs extrêmement fortes et porteuses, tel que le respect, le courage et l'amour.

Roman initiatique sous forme de conte sur l'appartenance à une tribu, une religion, des convictions, avec des réflexions intéressantes sur les dérives des religions sans le ton polémique souvent lié à la thématique. La vie du jeune Yahya – tout comme la lecture du livre - est rythmée par les prières et prêches incessantes du Cheikh (le lecteur se réservera le droit de sauter ces quelques passages).

Une invitation au voyage au coeur d'un très beau récit porteur de belles valeurs, et sublimé par une plume sublime.
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Ça commence comme une histoire terrible, une guerre entre deux clans, l'extermination de l'un par l'autre et la fuite de Yahya l'adolescent et de sa famille, son père étant resté combattre ; ça continue comme un conte des milles et une nuits, Yahya et sa famille rencontrant enfin un monde de paix où tout le monde vit en apparente harmonie. Et puis, petit à petit, le lecteur prend conscience que ce monde régit par le Cheikh est une sorte de dictature religieuse : tout est dominé par le Coran et son interprétation par le maître des lieux. Yahya réussit à se hisser dans la garde rapprochée du Cheikh grâce à sa stature et son talent mettant ainsi sa famille à l'abri, fort heureusement pour eux, les noirs n'étant pas bien vus dans le pays. D'ailleurs, Yahya faisant preuve d'une bravoure sans pareille pendant les combats est surnommé par ses adversaires, le diable noir, ils le pensent réellement envoûté. Tout est sous le joug du Cheikh et de la religion, le roman est rythmé par les prières, les prêches du Cheikh (ils sont mentionnés, mais My Seddik Rabbaj nous en épargne la plus grande partie ne citant que quelques passages marquants).

Un très beau roman d'aventures, un roman d'initiation et d'amour qui demande une lecture assez lente pour ne rien en perdre. My Seddik Rabbaj a une écriture qui fait ressortir les odeurs, les couleurs et les sons. A ce propos, le quatrième chapitre consacré au moussem est absolument magnifique. le moussem est au Maghreb, une fête régionale religieuse qui associe la prière, le commerce et des épreuves : la lutte pour celui de la Zaouya (lieu dans lequel vit Yahya) et un spectacle avec les prouesses de chaque tribu présente. L'auteur décrit toutes les tribus, leurs couleurs de vêtements, leurs particularités physiques et les épreuves qu'elles présentent toutes plus fantastiques les unes que les autres. Tout est tellement beau et fort que Yahya tarde à se rendre compte de la main mise du Cheikh ; il faudra qu'il tombe amoureux pour que ses yeux s'ouvrent.

Un roman qui traite des thèmes difficiles du racisme et de l'intégrisme religieux par un biais original et qui s'intéresse à ses héros, des petites gens qui n'aspirent qu'à vivre tranquillement et en parfaite harmonie avec les autres. On pourrait presque tomber dans le panneau de cette vie idéale chez le Cheikh, cette sorte d'utopie où tout le monde semble heureux et épanoui, mais My Seddiik Rebbaj sait avec habileté mettre dans son récit toutes les traces de l'intolérance, de la domination et de la soumission.

Le serpent à plumes renaît avec entre autres cet ouvrage, soutenu par les éditions de l'Aube, une bien belle manière de renaître.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Yahya comprend que quelques soient ses efforts, sa couleur de peau fera toujours de lui un marginal.
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Vidéo de My-Seddik Rabbaj
My Seddik Rabbaj vous présente son ouvrage "Nos parents nous blessent avant de mourir" aux éditions du Serpent à plumes.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2197075/my-seddik-rabbaj-nos-parents-nous-blessent-avant-de-mourir
Notes de Musique : Free Music Archive
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