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Mauvaise pioche ! Emprunté à la bibliothèque parce qu'exposé sur une table plutôt que d'être dans les rayonnages, le livre semblait relativement neuf en tout cas en très bon état, voilà sans doute les raisons principales de ce choix. Enfin la couverture sobre de Gallimard, souvent un gage de qualité, a fini par l'emporter. Krout était pressé et contrairement à son habitude il n'a pas pris le temps de lire un ou l'autre court passage, c'était sa seule excuse et il se le reproche encore aujourd'hui. Pourquoi avoir dérogé à sa manière bien rodée de procéder qui a si souvent porté ses fruits ?

Quelle force extérieure, plus forte que sa volonté a pu le pousser à cet instant précis et quelle puissance occulte avait donc mis bien en évidence Ladivine plutôt que bien d'autres titres ? Et pourtant, ayant enfourché le vieux vélo de son père, il avait vu ce chien de l'autre coté de la route.
Le chien le suivait et ne semblait pas vouloir traverser, Krout en avait la calme certitude intérieure : contre toute attente le chien ne courrait pas après le vélo ni après ses mollets, il l'accompagnait. Et Krout de songer à son vieux père qui ne savait plus lire de livres et qui pour le moindre article devait se munir d'une loupe en plus de ses lunettes. C'est bien difficile de vieillir; Krout, contrairement à Clarisse Rivière qui n'allait voir sa mère Ladivine Sylla qu'une fois par mois avec remords, restait en contact étroit avec ses parents. Que pouvait donc penser son vieux père de cette récente avidité à lire roman après roman qui s'était emparée de son fils ?

Il y en a pour 400 pages dans le style, c'est long, très long et déprimant. Bref en d'autres temps révolus, je vous aurais asséné un cinglant : aussi verbeux qu'un Achille Talon dans ses jours de déprime mais en bien moins comique, j'ai approché le concept jusqu'alors abstrait de la vacuité. Mais cela c'était avant quand j'étais encore jeune et ne m'embarrassais pas de nuances subtiles et peut-être inutiles pour vous dire que je n'ai pas aimé ces longues litanies intérieures empruntes de très nombreuses répétions. Ce besoin perpétuel d'autoflagellation doublé de répétitions, si pas des mêmes phrases au moins des mêmes pensées négatives, plus proches du supplice de la goutte d'eau que des mantras, m'a vraiment ennuyé. Malgré cet étouffement par un trop plein de mots, il y a un fil conducteur, dans cet ennui profond je me suis mis à imaginer que des actes de pédophilies incestueux pouvaient être à l'origine de la destructrice relation mère-fille et du dédoublement de personnalité de Malinka. Mais même un acte aussi affreux ne devrait pas déboucher sur une névrose intergénérationnelle et justifier une telle punition pour le lecteur.
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Je me suis procuré ce livre après avoir écouté le masque et la plume sur France Inter où pour une fois l'ensemble des critiques encensèrent une oeuvre, allant jusqu'à évoquer une expérience littéraire puissante.

Ladivine fait partie de ces livres qui m'ont échappé, je ne suis jamais vraiment rentré dans l'ambiance, les personnages, leurs destins ne m'ont jamais emballé. On suit donc Clarisse Rivière cachant à sa mère avoir changé son prénom au cours de sa vie.
Esuite nous avons la fille, Ladivine et son homme Marko vivant une vie paisible, ordinaire, sans grands soucis ni grande passion. Je me suis ennuyé, il me tardait d'arriver à la dernière page afin de pouvoir entamer un nouveau livre. Pourtant habituellement ces personnages un peu perdu, simpliste, sans grand but dans l'existence ont tendance à me plaire. Ici c'est peut être l'absence d'une petite dose d'humour qui m'a manqué.
La construction de l'histoire est originale, Marie Ndiaye ne cherche pas les coups de théatre, à faire du sensationnalisme. Elle pose rapidement les évolutions de ces personnages. On se marie et on se sépare en 3 pages, on enchaîne avec une nouvelle rencontre 15 lignes après, hop une fille née elle se retrouve à l'âge adulte 2 pages plus loin.
Marie Ndiaye cherche à explorer les pensées de ces personnages avec l'utilisation d'adjectifs successifs toujours par vague de trois.
Et puis il y a ce chien apportant une touche de surnaturel, idée que j'ai trouvé ni grotesque ni formidable. Comme l'ensemble du livre au final. Voila, un livre qui m'a laissé complètement indifférent.
Il a cependant eût le mérite de me faire découvrir un mot, affliction, utilisé à plusieurs reprises et dont j'ignorais la signification.

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Décidément, l'univers de Marie Ndiaye n'est pas pour moi. Avec "Ladivine", j'ai retrouvé le même ennui qui m'avait englué lors de la lecture de "Rosie Carpe". Toujours des portraits de femmes, enfermées dans une solitude poisseuse et qui traversent le monde, invisibles et inaccessibles, déroulant une vie monotone, sans relief apparent.
Dans "Ladivine", elle sont trois, trois générations de femmes au destin sans joie et dépressif. Elles auront toutes les trois une vie morne, empreinte d'une simplicité qui confine à la léthargie. des drames viendront s'immiscer pourtant, les affectant, les questionnant, les bouleversant en faisant voler en éclats leurs maigres certitudes.
Prendre des femmes simples pour héroïnes, les rendre pensantes et complexes, décrypter leurs pensées, fouiller au plus profond d'elles pour leur donner chair et accessoirement interroger le thème de la filiation et de la transmission est indubitablement une démarche littéraire intéressante. Seulement Marie Ndiaye complique les choses à l'envi. Elle aime glisser dans son récit des éléments vaguement fantastiques pour les abandonner très vite (les vêtements volés, ...). Elle use aussi d'une symbolique pas toujours accessible. ( Ce, ces chiens que croise Ladivine, qui sont-ils réellement ? ) D'autres fois, elle introduit des éléments totalement illogiques qui ont perturbé le lecteur rationnel que je suis (le double prénom et la mère morte ne tiennent pas la route une fois l'héroïne passée devant le maire). Mais comme cela ne suffit pas, quand les personnages sont dans l'action, ils vont constamment errer par la pensée dans leur passé, le fouiller au plus profond, le ressasser inlassablement, ralentissant la narration et n'évitant pas toujours la redite. La lecture se fait alors pénible, voire irritante car, malgré tout, il y a une très belle écriture qui n'a pas son pareil pour évoquer les sentiments les plus subtils. Et c'est ainsi qu'apparaissent au détour d'une page, des fulgurances totalement marquantes. Malgré l'ennui éprouvé, je suis sûr qu'il me restera dans la tête, et pour longtemps, des images, des sensations, des lieux, ... C'est assez singulier mais c'était déjà le cas avec "Rosie carpe" dont certaines scènes sont encore bien présentes dans mon esprit, douze après sa lecture. Talent de l'écrivain évidemment mais sensation étrange d'incompréhension et, pour moi, sentiment de gaspillage au profit d'un hermétisme qui confine à la pose.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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C'est un livre que j'ai lu dans le cadre du Prix France Inter organise par ma bibliothèque, je ne l'aurai jamais lu de moi-même sinon. Et je ne m'en serais pas plus mal portée !

/ !\ ATTENTION RISQUE DE SPOILER / !\ (J'ai mis une grosse partie entres balises spoiler mais je préfère prévenir)

Je ressors très déçue de cette lecture, parce que je n'ai pas aimé.

Je reconnais une qualité d'écriture certaine, mais assez lointaine de ce que je lis d'habitude. J'ai trouvé le style trop alambiqué, trop recherché, trop compliqué, trop lourd.
Je ne comprends pas pourquoi l'auteur cherche à faire des longues (vraiment très longues) phrases entrecoupées de virgules faisant la longueur d'un paragraphe, alors qu'utiliser des phrases plus courtes et simples serait plus accrocheur, et on ne se sentirait pas perdu quand on voit arriver le point en fin de phrase. Mais bon puisque l'auteur aime montrer qu'elle connaît toute une palanquée d'adjectifs, il faut bien en mettre deux, trois, quatre là où avec un seul le lecteur arriverait à comprendre ce qu'elle a voulu dire.


A cause du style je n'ai pas accroché non plus ni à l'histoire en elle-même ni aux personnages.
L'histoire est divisée en plusieurs parties, on a tour à tour plusieurs narrateurs.

On commence par Malinka, qui rejette sa mère (ce qu'elle est, ce qu'elle fait) mais qui au fond l'aime quand même. En autres choses elle lui en veut de ne pas avoir de père et de croire qu'il reviendra un jour.
Elle la déprécie en la nommant « la servante ». Cela m'a dérangée. Peu importe qu'elle n'aime pas sa mère mais l'appeler « la servante »… J'ai trouvé cela choquant.
D'ailleurs Malinka va partir trouver du travail, et pour couper les ponts elle sera Clarisse, et non plus Malinka.
Sauf que sa mère va quand même la suivre, et elle décidera de continuer à la voir quand même mais elle la tiendra hors de sa vie de famille. Ainsi elle ne parlera pas de sa mère à Richard Rivière, son mari, ni de Richard Rivière et ensuite de sa fille Ladivine, à sa mère.
Les contradictions de Malinka/Clarisse Rivière ne m'ont pas plu : elle n'aime pas sa mère, mais elle donne son prénom à sa fille ; elle n'aime pas aller chez sa mère, mais elle y va quand même et a un comportement abject ; elle n'aime pas le comportement qu'avait sa mère envers elle, mais elle va avoir un comportement tout aussi étrange avec sa fille…
La narration Malinka/Clarisse Rivière et qu'elle parle d'elle à la troisième personne m'a aussi beaucoup ennuyée…

Puis quand Malinka/Clarisse Rivière se fait tuer, déjà ça m'a soulagée parce que je ne l'aime pas, mais en fait après cela on passe à la narration de Ladivine (sa fille) et là les constantes pensées de celle-ci sur le meurtre de sa mère, son sang, son agonie… je suis pourtant habituée aux thrillers où il y a des détails beaucoup plus gores et sanglants mais là j'en étais presque écoeurée et dérangée. J'ai trouvé cela trop pesant, trop lourd (j'en reviens donc à mon problème majeur : l'écriture).

L'épisode sur la vie quotidienne de Ladivine, son mari Marcus et leurs enfants Daniel et Annika n'était pas trop mal pourtant. Surtout quand leurs « vacances à l'étranger » arrivent… Là ça devient du grand n'importe quoi.
Je ne suis pas contre des évènements fantastiques/surnaturels/inexplicables mais là j'ai trouvé ça en trop.
L'histoire des personnes qui reconnaissent soi-disant Ladivine pour l'avoir aperçue lors d'un mariage vêtue d'une robe vichy jaune qu'elle possède effectivement… mouais pourquoi pas.
Quand ils rencontrent Wellington (un jeune qui leur fait visiter un musée) et qu'ils le suivent chez lui pour partager un repas et que l'histoire du mariage ressort… euh ouais OK ils sont sous psychotropes les gens là-bas ou quoi ?
Quand Marcus tue le même Wellington en le jetant par-dessus le balcon de leur chambre d'hôtel (parce qu'il serait venu les voler bien sûr), et qu'il se rendort avec Ladivine (qui l'a bien aperçu commettre ce meurtre), c'est quand même grotesque. Ou peut-être que tous les gens qui en tuent d'autres veulent juste se recoucher… je ne sais pas…
Et ensuite quand ils revoient Wellington bien en vie quand ils sont chez des amis du père de Ladivine, celle-ci est ravie ! C'est vrai que les morts ça revient travailler le lendemain de leur meurtre, et en pleine forme bien sûr !
Et le pompom c'est peut-être quand Ladivine décide de disparaître, elle part de chez les amis de son père ; son mari et ses enfants rentrent en Allemagne chez eux. Normal non ? C'est vrai que souvent des gens disparaissent, c'est pas si grave, non ?
Mais quand Richard Rivière téléphone à son gendre et que celui-ci l'informe de la disparition, lui aussi trouve ça normal, et pas si grave puisqu'il « sait » qu'elle va revenir… Il continue sa vie, va vendre ses voitures, mène son beau-fils chez le médecin. Normal, non ?
Et ce que je n'ai pas aimé non plus c'est cette histoire de personnes qui se réincarnent sous les peaux des chiens. L'auteur a une vraie obsession pour les chiens dans l'histoire, le chien qui suit et observe Ladivine, le chien qui observe Annika, Daniel et Marcus quand ils rentrent sans Ladivine, le chien qui va chez la mère de Malinka/Clarisse Rivière à la fin…

Bref trop de n'importe quoi, l'histoire part trop dans tous les sens.

J'en ai conclu que je n'avais peut-être (sûrement) rien compris à cette histoire. Ou peut-être que ce n'est juste pas quelque chose que j'aime.
J'ai une vraie impression de perte de temps à la fin de cette lecture.
En tous cas je ne pense pas relire de livres de cet auteur. du moins pas avant quelques décennies.
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Le dernier roman de Marie Ndiaye est, comme toujours, une allégorie des sentiments. L'auteur ne traduit pas ce que voit ou pense le protagoniste, mais ce qu'éprouve son âme. On est donc à mi-chemin entre le réel et le surnaturel. Une lignée de trois mères, trois femmes qui vivent à l'intérieur d'elles-mêmes, avec le poids des regards portés, leurs abandons, leur bonté, leurs malheurs. Trois femmes puissantes, bien sûr, à nouveau, puisque la façon de les mettre en scène suffirait à les rendre puissantes. L'évocation de leur vie est constituée de petits fragments, d'allers et retours dans l'espace et dans le temps, cela s'appelle une destinée, cela finit par construire une vie. Puis une mort. Puis, peut-être, une réincarnation... Au lecteur de voir. Ce n'est pas un roman qui distille une vérité, mais au contraire qui propose au lecteur bâtir celle de sa lecture. Comme toujours chez Marie Ndiaye, l'être le plus important, c'est le lecteur. Et l'écriture est aussi belle, aussi dense et aussi magique que dans ses précédets romans. Un grand bravo pour cette constance!
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malgré la qualité de l'écriture je n'ai tenu que lors de la première partie de l'histoire compliquée à l'extrême et déprimante. j'ai abandonné ladivine à son triste destin ainsi que toute la génération de femmes qui l'entourent.
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Difficile de dire mon ressenti, de dire si j'ai aimé ou pas.
C'est assez triste, sans espoir, angoissant.
C'est l'histoire de trois générations.
La mère, dont la fille a honte et à qui elle cache sa vie, son mariage, son enfant, et qu'elle va voir en cachette une fois par mois.
Fille qui a changé de prénom et se fait appeler Clarisse.
Et Ladivine, la fille de Clarisse.
Tout est chargé de mystère, de défiance, de regrets.
L'ambiance est étrange.
Le ton, lancinant tourne en boucle.
Mais en même temps c'est poétique, presque mystique.
M'en reste pourtant un profond malaise.
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Il me semble que Marie Ndiaye a pris un chemin bien obscur pour montrer que le reniement de ses origines pouvait empêcher l'épanouissement de sa propre personnalité et faire naître un malaise qui perdure au-delà des générations.
Malinka a honte de sa mère qu'elle nomme " la servante" au point de changer de nom, de lui cacher son mari et son enfant et d'aller la voir en cachette une fois par mois. Toutefois, elle vit mal ce reniement ce qui l'empêche d'être heureuse et de s'assumer.
" Mais, pensait-elle la gorge nouée, si votre mère mérite amplement votre amour et que vous ne lui donnez pas, que vous le gardez soigneusement par-devers vous, que penser d'une personne pareille ? Si votre mère vous fait honte et que vous la tenez en dehors de tout ce qui vous concerne, qui êtes-vous donc? "
Si bien que Richard Rivière, le mari de Clarisse ( Malinka) ne pouvant réellement trouver la personnalité de sa femme, décide de la quitter après 25 ans de vie commune.
L'auteur passe ensuite au destin de la fille de Clarisse, Ladivine qui porte le même prénom que sa grand-mère. Pourtant bien établie en Allemagne où elle vit avec son mari et ses deux enfants, son équilibre bascule lors d'un voyage à l'étranger, sûrement ce pays d'Afrique dont est originaire la mère de Malinka.
Marie Ndiaye maintient une distance et un certain mystère pendant la narration. Elle nomme ses personnages avec leurs nom et prénom. le lien malsain entre Malinka et sa mère est longtemps détaillé, des actes étranges surviennent, des personnages troubles interviennent. Peu accrochée par l'histoire et déstabilisée par l'insatisfaction permanente des personnages, j'ai toutefois poursuivi ma lecture pour tenter de comprendre quel sortilège, quelle puissance maléfique pouvaient créer ces situations étranges. Que représente ce chien noir au regard si doux qui semble protéger Ladivine et revient constamment sur plusieurs générations ?
Avec une jolie écriture, l'auteur nous entraîne dans cette histoire mystérieuse de femmes qui vivent mal leur culpabilité vis à vis de leur mère, qui refuse le fardeau d'un héritage trop lourd mais qui inévitablement retombe dans le sortilège de leur lignée.
Ladivine n'est pas une lecture facile qui m'a passionnée ou enchantée mais c'est une approche très personnelle, envoûtante et originale de la transmission entre générations.
Ce n'est pas un roman qui entraînera les foules mais qui saura interpeller les lecteurs qui aiment sortir des constructions et des récits classiques.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Un livre étrange et étonnant qui ne se raconte pas.
Un livre sur la difficulté d'être soi, de donner aux autres le meilleur de nous même, un livre sur les choix impossibles, le poids de la culpabilité, les regrets.
Une écriture un peu ardue, aux phrases longues mais bien rythmées, saturée de circonvolutions et de boucles.
Une aptitude remarquable à choisir les mots qui cernent et nomment avec justesse, les émotions, les ressentis, toute la complexité de l'âme humaine.
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Le livre ayant déjà été présenté par d'autres critiques, je ne vais pas parler du sujet et des personnages. J'avais lu Trois femmes puissantes et j'en étais ressortie impressionnée, me disant que Marie NDiaye était un véritable écrivain à suivre, ce qui n'est pas si fréquent. Avec Ladivine, j'ai d'abord retrouvé ce sentiment. le style assez particulier, comme une sorte de litanie, plonge le lecteur dans l'univers des personnages. On a l'impression que beaucoup d'entre eux ne sont pas conscients de leurs propres méandres psychologiques. C'est comme si l'auteur omniscient décodait les actes d'êtres humains ayant une vie assez « brute », sans beaucoup de recul par rapport à leurs impulsions et leurs actes, et nous les livrait de manière extrêmement subtile, avec toutes les nuances de sentiments simultanés parfois contradictoires (honte, amour-propre, détermination, inconsistance…). C'est assez intéressant comme procédé ça marche bien pour faire ressentir l'enfermement des personnages dans leurs décisions, leur mutisme ou leur destin. Malheureusement l'enchaînement de toutes ces phrases-paragraphes-retour à la ligne, la répétition des prénoms + noms des personnages comme un compte-rendu ou un article finit par être lourd pour le lecteur et lassant à force d'être systématique. Personnellement j'ai « décroché » au moment où l'histoire de Ladivine la fille prend le relai. Autant le côté hypnotique du style s'accordait à la vie assez solitaire et fermée de Ladivine la mère et de Malinka/Clarisse, autant l'arrivée d'éléments « de la vie moderne » (le voyage de la petite famille, les 4x4…) m'a paru jurer avec le début. Probablement il s'agit d'avancer vers le contemporain avec la troisième voire la quatrième génération, mais pour moi ce mode de narration ne va pas du tout. J'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas trop comment finir et rajoutait des péripéties et des personnages (notamment la nouvelle famille du mari de Malinka/Clarisse). L'aspect fantastique m'a paru complètement hors de propos à côté de tout ça alors que je trouvais qu'il passait bien avec le début du livre. Bref, j'aurais préféré que ce soit sous une forme beaucoup plus courte, pas parce que je ne suis pas endurante mais parce que ç'aurait été nettement plus percutant sans la dernière partie.
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