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EAN : 9782072718496
320 pages
Gallimard (09/03/2017)
3.85/5   72 notes
Résumé :
Le génocide voilé
Enquête historique
Cette étude éclaire un drame passé à peu près inaperçu : la traite des Noirs d'Afrique par le monde arabo-musulman. Cette traite a concerné dix-sept millions de victimes tuées, castrées ou asservies, pendant plus de treize siècles sans interruption. Les razziés étaient contraints de traverser le désert à pied pour rejoindre le Maghreb, l'Égypte ou la péninsule Arabique via Zanzibar, par bateaux... Pourtant, cette tr... >Voir plus
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L'esclavage en Afrique peut se décomposer en trois parties : un esclavage internet, assimilé par l'auteur au servage, la traite transatlantique occidentale, et la traite arabo-musulmane.

C'est cette dernière partie que Tidiane N'Diaye va développer dans son essai. Paradoxalement elle est la moins connue et la moins étudiée, alors qu'elle a été la plus meurtrière, et que ses effets se font toujours sentir de nos jours (pays du golfe, Mauritanie, Darfour, ...).

Les prélèvements de populations, envoyées vers l'Ottoman se font de plus en plus fréquents avec l'expansion de l'islam : dès le 7ème siècle, les vaincus s'engagent à verser au vainqueur un certain nombre d'habitants en bonne santé. L'islam a d'ailleurs une relation ambiguë avec l'esclavage : si plusieurs versets du Coran et des hadiths montrent bien que la pratique en était répandue à l'époque du prophète, d'autres rapportent qu'aucun musulman ne peut être réduit en esclavage. Ceci dit, pour un esclave converti, ce n'est pas rétroactif : à lui de prouver qu'il était bien musulman au moment de sa capture. L'auteur explique l'absence de population noire dans les pays du golfe à notre époque par la pratique de la castration systématique des captifs, pratique réalisée dans des conditions d'hygiène inexistante, ce qui vient encore gonfler le nombre de cadavres.

Plusieurs points me laissent sceptiques cependant : l'absence de documents pour les périodes plus lointaines, et le recours à la tradition orale africaine pour combler les trous, ce qui ne me paraît pas particulièrement fiable. L'emploi du terme « génocide » est aussi contestable, puisqu'il implique une extermination intentionnelle d'un groupe, et il me semble que les esclavagistes avaient tout intérêt à conserver malgré tout un réservoir de main-d'oeuvre bon marché sous la main.

J'ai trouvé la structure un peu confuse également, et j'ai un peu de mal à me faire une idée d'ensemble du phénomène. de nombreuses anecdotes viennent couper les explications, pas inintéressantes en soi (j'ai appris que les nubiens avaient conquis l'Égypte et donné naissance à une dynastie de pharaons noirs par exemple), mais qui ne concernent pas vraiment l'esclavage.

L'essai vient secouer les mentalités, mais il me semble plus politique qu'historique. Il a au moins le mérite de relancer les débats. On peut toutefois regretter que les premières réactions qui ont accueilli la sortie du livre ne brillent pas par leur intelligence, les uns s'estimant exonérés de toute responsabilité puisqu'il y a eu pire ailleurs, les autres criant à l'islamophobie.
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Le Génocide voilé dont il est ici question, se rapporte à la traite négrière menée par les arabes lors les conquêtes arabo-musulmanes de l'Arabie et de l'Afrique subsaharienne du Moyen-Âge jusqu'au début du XXème siècle. S'il est vrai que l'esclavagisme a sévi dans toutes les civilisations depuis des temps immémoriaux (on parlera plutôt de servage dans les civilisations d'Afrique noire ou en Égypte avant les conquêtes arabo-musulmanes), cette "enquête historique" de Tidiane N'Diaye (expression utilisée par l'éditeur), nous apprend que l'expansion à grande échelle, voire industrielle de la traite négrière en revient sous couvert d'une islamisation aux desseins civilisateurs, aux arabes. L'idée n'étant pas de dédouaner les horreurs du commerce triangulaire mais de démontrer que l'esclavage n'est pas une exclusivité européenne, l'auteur met l'accent sur le trafic d'humains que les arabes ont initié et entrepris de façon commerciale pendant près de treize siècles au delà même de l'abolition de l'esclavage liées aux traites occidentales. Ainsi, les razzias organisées par les peuples arabo-musulmans dans les tribus africaines concernaient non seulement les biens matériels comme le bétail, les récoltes, etc., mais également les populations qui étaient ensuite vendues comme esclaves. Fondée sur des théories raciales, la traite négrière transsaharienne est mal connue, presque occultée par ce que l'auteur désigne comme le "Syndrome de Stockholm à l'africaine"...


La traite négrière transsaharienne, un génocide voilé ?

Souhaitant ouvrir la voie vers de nouvelles études sur le sujet, Tidiane N'Diaye déclare au sujet de la traite transsaharienne "qu'il est donc difficile de ne pas qualifier cette traite de génocide de peuples noirs par massacre, razzias sanglantes puis castration massive. Chose curieuse pourtant, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient la voir recouverte à jamais du voile de l'oubli, souvent au nom d'une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C'est en fait un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux qui aboutit à ce déni." (p. 271). Lourdes de sens, ces conclusions qui s'appuient sur un riche travail de documentation, sur d'importants travaux de recherches, sur une bibliographie fouillée et sur des témoignages, questionnent. Pour la lectrice "naïve" que je suis, il m'a été difficile de passer sur cette lecture sans être bousculée par mon ignorance du sujet. Pour peu, on penserait "presque" que la traite transatlantique a été "moins pire" que celle des arabes et c'est là toute l’ambiguïté du propos : si la démarche reste intéressante, la liberté de ton de l'auteur dérange car le discours (audacieux et polémique s'il en est) frise plus d'une fois le règlement de comptes et s'éloigne de l'essai historique. Dommage, car ce livre est riche de contenus historiques. Dans tous les cas, il mérite de relancer le débat et offre de belles pistes de lectures pour approfondir les connaissances sur le sujet. À découvrir pour vous faire votre propre avis sur la question !
Lien : https://embuscades-alcapone...
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Ce livre dérange car il remet en cause bon nombre d'idées reçues sur un sujet encore sensible : l'esclavage en Afrique, principalement vu du côté arabo-musulman.

Son auteur, Tidiane N'Diaye, est un anthropologue et un économiste de renom franco-sénégalais travaillant pour l'INSEE et auteur de nombreuses études et publications scientifiques.

Son ouvrage au titre sulfureux et intrigant, paru en 2008, ne pouvait que présenter une vérité forte et troublante.

Tout commence en 652, date à laquelle un traité de paix, connu sous le nom de Bakht, entre l'émir Abdallah ben Saïd et le roi de Nubie Khalidurat stipule, entre autres avantages, la livraison chaque année de 360 esclaves des deux sexes en échange de l'absence de guerre.

Ce fut le début d'un long processus pendant lequel l'Afrique fut mis à sac, ponctionné par des prélèvements réguliers de populations emmenées en esclavage dans les pays du Golfe jusque dans l'empire Ottoman.

Cette traite des noirs par des arabo-musulmans ne s'acheva - officiellement - qu'au XXe siècle, ce qui nous donne l'ampleur du massacre.

Car massacre il y eût. Il fut de taille et toute tentative de le quantifier s'avère impressionnante : « du VIIe au XVI siècle, pendant près de mille ans, … , [furent déportés] près de dix millions d'Africains avant l'entrée en scène des Européens. ».

Le poids de ces captures fut lourd. Stanley, le tristement célèbre explorateur, le constata lors de ses voyages : « La capture des 10 000 esclaves par cinq expéditions d'Arabes n'a pas coûté la vie à moins de 33 000 personnes ».
Il s'agit là de personne qui périrent en se défendant et en protégeant leur village lors des razias. Il faut y ajouter celles qui moururent sur le bord de la route de la captivité faute de soin et de nourriture, route balisée, selon les dires, par les ossements des laissés pour compte et de tous ceux qui n'étaient pas jugés suffisamment intéressant commercialement parlant.

Selon l'auteur, du VIIe au XXe siècle, l'une des études les plus sérieuses estime à plus de 9 millions le nombre d'individus déportés à travers le Sahara auxquels il faut ajouter 8 autres millions de personnes déportées en Afrique de l'Est (Mer Rouge et Océan Indien) soit un total de 17 millions d'individus.

Une question se pose alors. Compte tenu de l'importance de ces flux, comment se fait-il que l'on ne conserve pas trace aujourd'hui dans les pays arabes de descendants de ces esclaves comme cela est le cas en Amérique ?

On peut estimer à 13 millions le nombre d'esclaves déportés outre-atlantique entre 1451 et 1870. le résultat est aujourd'hui une diaspora noire dynamique et forte de plus de 70 millions de personnes aux États-Unis, dans les Caraïbes et au Brésil.

Comment se fait-il que l'on ne retrouve pas l'équivalent dans les pays arabo-musulmans ?

La réponse est à la fois simple et terrifiante : les esclaves mâles étaient systématiquement émasculés afin d'empêcher toute procréation. Compte tenu des soins et de l'hygiène de l'époque, il s'agissait là encore d'un vrai massacre car on estime que seuls 30% de ces torturés restaient en vie.

Quant aux femmes – qui jouaient le rôle de servantes et d'objets sexuels – il était facile de faire en sorte que leur progéniture ait une espérance de vie très limitée.

C'est en cela qu'il s'agit d'un véritable génocide : un massacre délibéré de populations noires en grande quantité et, ce, pendant plusieurs siècles afin de profiter d'une main d'oeuvre économique.

Si l'Occident a reconnu la traite négrière comme étant un crime contre l'humanité, un grand silence règne dans le même temps du côté arabe. D'autant que ces exactions ne sont pas aujourd'hui totalement éradiquées mais adoptent d'autres formes de traite plus contemporaines.

C'est le sens de ce livre que de continuer de lutter et de dénoncer ces pratiques inhumaines en espérant que la triste formule de l'historien arabe du XIVe siècle, Ibn-Khaldum, finisse par être définitivement abolie : "Les seuls peuples à accepter l'esclavage sont les nègres, en raison d'un degré inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade animal."
Lien : https://www.africavivre.com/..
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« Coran d'une main, le couteau à eunuque de l'autre, menant hypocritement une « vie de prière », ne prononçant pas une parole sans invoquer Allah et les hadiths de son Prophète. Beaux et nobles principes en vérité, mais que foulèrent aux pieds – avec quelle allégresse, quelle indignité et quelle mauvaise foi! – ces négriers arabes, qui mettaient l'Afrique à feu et à sang ». Car, derrière ce prétexte religieux, ils commettaient les crimes les plus révoltants et les cruautés les plus atroces «
Tout est dit, l'arrivée des négriers en terre Africaine et le malheur qui s'installe et perdure, la domination de l'homme par l'homme une des caractéristiques de l'histoire de l'humanité, un véritable génocide de l'homme noir que l'on castra en masse dans le but d'exterminer sa race durant quatorze siècles, puis la violence de cette traite arabo-musulmane et orientale avec les témoignages accablants d'européens voyageurs au cours du temps, et toujours un parallèle avec la traite négrière transatlantique dont on parle bien davantage.

Le raciste envers les Noirs a la peau dure, ainsi que la pratique de l'esclavage des Noirs en Libye, en Syrie, en Arabie Saoudite… et que dire de la négrophobie au Maroc et des actes de violences… Une lecture fort intéressante que je conseille vivement, une enquête documentée et courageuse qui déclenchera ou déclenche déjà la polémique, c'est certain…


Lien : https://chroniquesaigues.com..
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La critique de ce livre n'est en rien une sinécure pour plusieurs raisons.

La première étant que N'Diaye est un très mauvais écrivain: sa façon de s‘exprimer est chaotique, très désordonnée, peu rigoureuse, peu scientifique et peu didactique. le lecteur doit se dépatouiller avec un fatras d'informations
Sur la forme des phrases et sujets répétitifs, redites, de la grandiloquence parfois, de la poésie (peu), lamentations (beaucoup) des phrases égarées pleines de componction. Chronologie malmenée.
Sur le fond scientifique des imprécisions, approximations, mélanges géographiques, historiques, de populations, détails surabondants de micro peuplades totalement inconnues, de « lieux dits » difficilement repérables et de faits dont beaucoup sont d'ordre oraux donc invérifiables cela fait très « copier-coller anarchiques » mis bouts à bouts : au lecteur de faire le tri !
Ensuite on peut se demander si N'Diaye est anthropologue et sociologue
En cause la mise à égalité des sources écrites citées de voyageurs européens du XVIe et XVIIe siècle, et arabes avec la tradition orale des négro-africains (griots?) Les affirmations négro-africaines sont issues de l'oralité et donc on peut se demander d'où il les tire mais aucune explication. le lecteur, pris en otage, doit les prendre pour argent comptant. Des affirmations distillées avec des formules «comme tout le monde le sait»
de plus N'Diaye fais preuve d'une partialité, certes compréhensible mais déplorable: minoration des comportements négro-africains. Il définit la période pré arabo-musulmane et précoloniale européenne comme un âge d'âge d'or du « servage négro-africain heureux» minimise la captivité des noirs par les négro- africains alors qu'elle représente le quart de la population noire et l' appelle par euphémisme servage. Il différencie les travaux forcés, servage, captivité domestique, agricole, militaire et esclavage, leur attribue de fait une hiérarchie la moins acceptable l'esclavage étant réservé aux coloniaux et arabo-musulmans. Il laisse entendre que celui d'africains à africains est «moins pire» c'est à dire plus sain que celui d'européens à africains mais celui d'arabo-musulmans est considéré comme intolérable.

Un sacrifice de centaines de captifs par des négro-africains est qualifié d'exceptionnel et n'est pas un traitement meurtrier comparé aux traitements meurtriers, mutilants des arabo-musulmans. Il explique sérieusement qu'il existe des liens d'affection entre maîtres négro-africains et serfs, que le servage « s'est intégré dans leurs moeurs», qu'il n'y pas de «droit de cuissage» chez le négro-africain mais que «l'intéressée se prêtre volontiers» à la chose «pour améliorer son sort»! Ni putes ni soumises mais librement consentantes car éclairées: on comprend mieux aujourd'hui les camionnettes le longs des routes.

Par contre l'esclavage arabo-musulman est détaillé dans toutes ces formes. Pourtant, sans vouloir le minorer, certains faits semblent peu crédibles
- Une révolte de noirs dans le sud de L'Irak en l'an IX fait des centaines de milliers de morts, dit N'Diaye, voire 2 millions! Dans une région de marais inaccessible! Combien de combattants noirs et arabes pour une telle hécatombe! Et qui a tenu le décompte ?
- Stanley passe dans une région d'Afrique et estime la population à 1 millions d'autochtones il repasse quelques années après il en reste 5 mille. Comment des esclavagistes ont-ils pu faire disparaître 995000 en si peu de temps? Combien d'esclavagistes pour cela, combien de caravanes? sur 3 ans il aurait fallut faire une caravane de 1000 personnes par jour aidé par bison futé? Si 1/4 des captifs survivent cela fait 250 esclaves par jour par caravane. Embouteillage sur des pistes peu nombreuses

On n'a pas l'impression d'avoir à faire à un scientifique éclairé donnant à entendre son raisonnement mais à un marabout mal embouché et revanchard qui distribue les bons et mauvais points. Toutefois le mérite de son livre est une meilleur connaissance des faits, une désignations des auteurs « oubliés » de cet esclavage négro-africains : les arabo-musulmans mais N'draye ne va pas jusqu'à condamner les négro-africains car ceux, esclavagistes, sont considérés comme des minorités corrompues. Cela exempte de fait l'ensemble du peuple noir ce qui fait beaucoup d'innocents et peu de coupables

Ce n'est pas le jugement qui est important ici mais la connaissance des faits car l'Afrique a toujours été une grande inconnue et quand les auteurs africains prennent en mains leur histoire on leur demande des faits, des faits et des arguments, pas des plaidoyers pour négro-africains.
le lecteur est tout à fait capable de porter un jugement sévère sur cette abomination qu'est l'esclavagisme et ressentir de l'empathie pour le peuple noir.

Ce livre est perturbant car sa construction est tellement mauvaise qu'on ne voit que les maladresses et qu'on en oublie le sujet. N'Diaye ne sait pas écrire. Ce sujet fort aurait mérité un meilleur traitement. Il a été saccagé par un vouloir «trop bien faire», une exhaustivité insupportable, une partialité envers les négro-africains, une précipitation maladive à ne désigner que quelques coupables et des données, étayées d'estimations, souvent improuvables.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Stanley constatera que dans certaines régions d' Afrique, après leur passage, il ne subsistait guère plus de 1 % de la population. Dans le Tanganyika, les images des horreurs de la traite étaient partout visibles. Nachtigal, qui ne connaissait pas encore la région, voulut s'avancer jusqu'au bord du lac. Mais à la vue des nombreux cadavres semés le long du sentier, à moitié dévorés par les hyènes ou les oiseaux de proie, il recula d'épouvante. Il demanda à un Arabe pourquoi les cadavres étaient si nombreux aux environs d'Oujiji et pourquoi on les laissait aussi près de la ville, au risque d'une infection générale. L'Arabe lui répondit sur un ton tout naturel, comme s' il se fût agi de la chose la plus simple du monde: « Autrefois nous étions habitués à jeter en cet endroit les cadavres de nos esclaves morts et chaque nuit les hyènes venaient les emporter: mais, cette année, le nombre des morts a été si considérable que ces animaux ne suffisent plus à les dévorer. Ils se sont dégoûtés de la chair humaine. »
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les Anglais se sont toujours posés en champions de l'abolition. Mais on oublie trop souvent que leur abolition de l'esclavage devait plus à l'économie qu'à la morale. Ils pensaient qu'il était plus avantageux de réduire en esclavage les Africains chez eux que de les exporter vers le Nouveau Monde. Non seulement ils n'y étaient plus si rentables, étant donné les évolutions industrielles du moment, mais ils coûtaient cher (il fallait quand même les nourrir !). Si le discours officiel plaçait l'abolition sur un plan moral, nul n'était dupe. Le système esclavagiste était de plus en plus inefficace et improductif, comme le notait l'économiste Adam Smith. l'Angleterre avait tout simplement su anticiper tous ces bouleversements.
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Longtemps appréhendée comme un désert inhabitable et stérile, parce qu'on en jugeait d'après les terres du littoral, où le climat était malsain et souvent fatal aux étrangers, l'Afrique noire, que les négriers arabo-musulmans allaient mettre à feu et à sang, n'était ni aride ni stérile et inhabitée, comme pouvait le laisser penser le Sahara. Nombre de voyageurs en témoignent. Ils rencontraient d'abord des steppes couvertes de grandes herbes, puis des contrées boisées et des champs cultivés où le bétail s'élevait sans soin, dans un univers riche et luxuriant. Sur cette terre aussi douce que la soie à certains endroits, de petites chaînes de montagnes s'allongeaient entre les cours d'eau.
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Il est donc difficile de ne pas qualifier cette traite de génocide de peuples noirs par massacre, razzias sanglantes puis castration massive. Chose curieuse pourtant, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient la voir recouverte à jamais du voile de l'oubli, souvent au nom d'une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C'est en fait un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux qui aboutit à ce déni. (p. 271)
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Dans l'histoire de la résistance de captifs africains, l'insurrection la plus dure et la plus meurtrière fut celle des Zendjs déportés dans le monde arabo-musulman. Les hommes arrachés à leurs terres ne se laissèrent pas toujours mener à l'abattoir sans réagir. Arrivés sur les lieux de leur calvaire, ils se sont souvent révoltés.
L'une des sources historiques les plus anciennes connues sur cette revolte des Zendjs est celle d'Alexandre Popovic. Ce chercheur nous révèle qu'en 689, 690 et 694, les esclaves africains s'étaient insurgés en Mésopotamie.
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Vidéo de Tidiane N'Diaye
"Le voile qui entoure la traite arabo-musulmane est due à une sorte de solidarité religieuse"
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