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sur 1804 notes
Abandon.

Très rare en ce qui me concerne, car je mets un point d'honneur à terminer les livres que je commence. Et j'aurais aimé finir "Trois femmes puissantes", ne serait-ce que par respect pour la personne qui me l'a offert. Mais péniblement arrivée au bout de la première des trois parties, j'ai décidé d'écourter mon supplice.

"L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère", annonce la quatrième de couverture... Une belle manière de qualifier l'ambiance glauque et imprécise de ce premier récit. On sent que Norah, la narratrice, est en conflit avec son père, qu'il y a eu un drame avec son frère, mais tout cela reste flou. Marie NDiaye parle par ellipses, fait des effets de style abscons ou des phrases d'un vide déprimant. J'ai lu de nombreux livres sur des sujets difficiles, car on apprend toujours de l'expérience des autres. J'apprécie aussi les audaces de style (celles de Joyce Carol Oates, par exemple) et les écrits teintés d'étrange ou de fantastique. Mais ici, je n'ai pas vu où l'auteur voulait en venir, ni éprouvé la moindre émotion, à part de l'ennui. Et le coup du père qui passe ses nuits perché sur un flamboyant... Est-ce du second, troisième ou quatrième degré ? Je n'ai pas compris.

Quand on sait que ce livre a obtenu le prix Goncourt 2009, là, je comprends encore moins. Cela me fait penser au conte d'Andersen : "Les habits neufs de l'empereur". le monarque n'ose pas dire aux prétendus tailleurs qu'il ne voit pas leur tissu merveilleux, de peur de paraître stupide, et tous ses sujets font de même, s'extasiant sur cette étoffe somptueuse. Jusqu'à ce qu'un enfant dans la foule ose dire la vérité : le roi est nu !

Dans cette lecture, je n'ai pas vu de "prose impeccable et raffinée" et encore moins de puissance. Non, juste une prose alambiquée et un récit sans queue ni tête. Assumant ma stupidité de lectrice vieux jeu aimant les personnages construits et les histoires ayant un début, un milieu et une fin, je ne prétendrai pas avoir apprécié pour me fondre dans la masse, mais crierai comme l'enfant : ce livre est nul !
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Un prix Goncourt suffit-il à sanctifier le Verbe qui impressionne ? La question du fond et de la forme mérite légitimement d'être posée pour ces Trois femmes puissantes. Les pensées exprimées sont-elles forcément profondes parce que ses périodes s'étalent sur un paragraphe et parce que le subjonctif de l'imparfait est utilisé plus souvent que n'importe quel autre mode de conjugaison ? On peut en douter. Il semblerait plus exact de dire que la noblesse d'expression, à la limite de l'ampoulé, place d'emblée l'attente à un niveau élevé. On imagine que Marie N'Diaye, dans une corrélation d'expression et de réflexion, va nous promener de révélation en illumination. Ses récits gravitent autour de trois femmes placées dans des contextes différents et leur destin –le titre du livre ne nous permet pas d'en douter- suit un parcours d'apprentissage archétypique. On imagine alors que les trois récits s'imbriquent et se répondent mutuellement, on cherche des liens permettant de leur conférer une dimension autre que celle, immédiate, qui se dégage de l'expérience de ces femmes, mais Marie N'Diaye ne nous fournit rien d'autre que ce nous voudrons bien trouver à force de persuasion et d'imagination.


Il serait injuste de dire que Marie N'Diaye n'a pas mérité d'être récompensée pour ce livre : les efforts qu'elle a dû déployer pour arranger ses monstruosités de phrases méritent le respect. Toutefois, on peut également se demander si le contenu de ses Trois femmes puissantes est réellement aussi frappant et déstabilisant qu'on aimerait bien nous le faire croire. Aucune fulguration psychologique ne devrait venir foudroyer quiconque a déjà lu d'autres romans avant celui-ci ; en revanche, la perversité appliquée à hisser le langage à un niveau de complexité aussi inutile qu'incompréhensible semble étroitement liée aux efforts tristes et fatigants que déploie Marie N'Diaye lorsqu'elle imagine les relations psychologiques tortueuses de ses personnages. Beaucoup de fatigue pour une puissance qui aurait pu être moins dérisoire si elle n'avait pas voulu être aussi ostentatoire.
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Trois longues nouvelles, pour dire non. Pas n'importe quelle négation, celles de trois femmes droites et fières qui luttent de toutes leurs forces pour gagner leur dignité.
Si la lumière est peut-être au bout du chemin, la noirceur du propos est la couleur dominante. Et l'espoir de ces femmes ne viendra que par leur seule initiative.
Mais le roman de Marie N'Diaye évoque au-delà de ces femmes, des sujets plus universels : la difficulté de l'exil, le poids patriarcal (des hommes bien présents malgré le titre), la lutte au quotidien de la condition féminine. Forcément, ces trois histoires que l'on peut dissocier, n'ont pas la même force, le premier texte est (en tout cas pour moi) le plus réussit avec cette image du père devenu pathétique et misérable alors que Norah porte fièrement sa réussite, pour donner encore plus de force à la haine viscérale du père. Les histoires de Fanta dans le deuxième récit et celui de Khady dans le troisième forment un trio au combien touchant, l'écriture de N'Diaye est d'une force évocatrice assez impressionnante, même si certains moments m'ont paru plus ardus et forcément moins puissant. Un Goncourt au bout de ces trois histoires, on ne peut plus estimable.
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Trois femmes puissantes, roman.
Sauf que ce n'est pas un roman à proprement parler, et que les femmes puissantes, on les cherche. À moins de comprendre « puissant » non dans le sens d' « autoritaire » mais comme « ce qui produit de grands effets ».
Car des effets, elles en produisent, ces femmes, qui transforment les hommes autour d'elles en bourreaux pathétiques, affolés par un misérable sentiment de culpabilité. le père, vrai salaud et vrai coupable, regrette que le mal fait à sa fille l'empêche de réparer le mal fait à son fils. le mari, pauvre type et salaud par omission, craint que le mal fait à sa femme ne le voue à la solitude et la détestation de soi. L'amant, vraie victime, se résout à devenir salaud quand il comprend qu'il a failli dans son rôle de protecteur.
Tous ces êtres, hommes comme femmes, analysent leurs sentiments d'impuissance et de déréliction dans un récit au plus près des sentiments, dans une zone d'infra-conscience... Mais bon sang, c'est bien sûr ! Nathalie Sarraute, sors de ce bouquin, avec tes tics de nouvelle romancière, ton « stream of consciousness », tes « tropismes », ton refus de l'intrigue et tes monologues narrativisés...
Comme c'est le premier roman de Marie NDiaye que je lis, je risque fort de dire des âneries, mais je n'ai pu m'empêcher de faire le lien entre cette écriture très « nouveau roman » et le thème même de ces « Trois femmes puissantes »: j'y vois dans les deux cas une réflexion sur les valeurs de l'Occident.
Car y a-t-il plus occidental que cette remise en cause de la littérature traditionnelle qui mise sur Proust pour critiquer Balzac et réfute l'individu au point de le réduire à sa conscience, bref qui crache dans une soupe à laquelle elle s'est largement abreuvée ? Or, c'est bien la relation à l'Occident qui constitue la trame essentielle de ce que l'auteur a appelé « roman » et non « nouvelles », ce qui oblige le lecteur à trouver une évolution de Norah à Fanta et de Fanta à Khadi. Norah vit en France et se refuse à penser qu'elle ait pu vivre en Afrique. Elle est avocate, a socialement réussi et souffre d'avoir un compagnon qu'elle estime certes aimant mais trop immature. le lecteur doit partager des états d'âme dont l'analyse subtile prend assez peu en compte toute l'ampleur du drame (meurtre et erreur judiciaire) qui se dévoile peu à peu. Fanta a quitté l'Afrique, épousant un Français qui l'entraîne dans son déclassement. Elle n'existe que dans le monologue intérieur de son époux. Khadi, sans famille, veut rallier l'Europe et connaît les affres et souffrances d'une migrante dont personne ne veut. Et son périple est transcrit de façon beaucoup plus factuelle que les histoires précédentes.
Je vois dans ce livre une double progression: vers l'extériorité, de l'auto-analyse apitoyée à l'affirmation de soi; vers la gravité, des problèmes de couples fantasmés à la perte de tout. Et l'Occident devient un lieu où l'on se perd parce qu'il faut s'y inventer des problèmes pour exister, s'enfermer dans des ratiocinations complaisantes pour ne pas voir l'horreur que vivent les opprimés qui nous assiègent.
Pleurons donc sur notre sort de nantis, nous dit Marie NDiaye. Ouvrons de grands yeux lucides sur nos souffrances intérieures. Mais cela ne suffira bientôt plus à contenir les damnés de la terre.
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Heureusement qu'il n'y en a que trois, plus, ce serait trop.
Noah est humiliée par son père, qui l'a abandonnée à sa médiocrité pour vivre au Sénégal. Il est puissant, lui, et Marie NDiaye le répète à l'infini. La preuve : il vit dans un flamboyant, vous captez le symbole, non ? Et à la fin de la première partie, elle va dormir avec lui dans l'arbre, en abandonnant mari et enfants !
La deuxième, Fanta, en fait n'existe pas, c'est son mari qui s'en veut de lui avoir mal parlé, et qui monologue à nous en faire perdre le souffle : rebelote sur l'humiliation.
La troisième, Khady Demba est limite esclave, on la vole et la prostitue, et on la vole encore, elle se retrouve sur les barbelés de Ceuta, on avait appris dans le premier chapitre qu'elle y était arrivée : elle est femme à tout faire chez le père de Noah.
Puissantes, ces pauvres femmes qui ne s'en sortent pas ?
Serait-ce une anti-phrase ?
Serait-ce une volonté de définir le négatif par le positif ?
Serait-ce de l'humour, tout simplement ?
Curieusement, je n'ai pas du tout ri.
En revanche, j'ai admiré, malgré les redites constantes, l'écriture ciselée et travaillée.
Il aurait suffi, c'est bête la vie, d'un adjectif comme : «  impuissantes », et le tour était joué.



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Cela faisait un petit moment que je voulais lire cet ouvrage que je possède à la médiathèque dans laquelle je travaille afin de me faire mon propre avis, savoir si il est cohérent de toujours recommander un prix Goncourt à mes lecteurs ou non. La réponse en ce qui me concerne est mitigée et si il m'arrive de le recommander, je saurai à l'avenir de ne pas le faire systématiquement mais vraiment en fonction de la personnalité de mes lecteurs et de ce qu'ils recherchent exactement.

En ce qui me concerne, même avis partagé : certes, ce roman est extrêmement puissant (sans vouloir faire de mauvais jeu de mot) de par les sujets abordés) mais avec des phrases souvent interminables, j'ai cru que je n'arriverai jamais à bout et surtout que je pouvais me perdre à tout moment, comme je me suis parfois perdu dans la narration en elle-même. En effet, ici, le lecteur est confronté au parcours de trois femmes : Norah (celle à laquelle je me suis le plus attachée et probablement dans laquelle je me suis le plus reconnue) qui a enfin su dire NON à son père, Fanta à son mari et enfin Khady au destin tragique qui l'attendait si elle était restée auprès de sa belle-famille. Contre leur gré parfois, ces trois femmes se sont retrouvés face à un choix très difficile : oser enfin être qui elles sont et non plus uniquement "la fille de...", "la femme de..." ou enfin "la belle-fille de..." mais enfin exister en tant que femmes et uniquement pour ce qu'elles sont.

Ce livre n'est pas réellement un roman, ni même un recueil de nouvelles, c'est bien plus que cela : c'est le destin de trois femmes qui auraient très bien pu se croiser, qui se ressemblent sur bien des traits de caractères qui s'entremêlent ici. Oui, l'écriture de Marie Ndiaye est forte mais j'ose avouer qu'elle l'est un peu trop pour moi et que j'aurais préféré que le style soit un peu plus léger car en plus de l'atmosphère oppressante qui règne durant tout ce ou ces récits, la lourdeur des phrases n'aide en rien à ce que le lecteur puisse souffler lui aussi un peu ! Un ouvrage que je vous recommande néanmoins, en tant que féministe que je suis, même si il ne m'a pas entièrement convaincu mais peut-être est-ce moi qui n'ai pas réussi à m'adapter au style de l'auteure !
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Marie NDiaye ajoutait en 2009, un nouveau et étonnant récit à une oeuvre déjà très riche, confirmée par l'envoûtant Rosie Carpe. Un roman, où trois textes juxtaposés, intimement liés les uns aux autres, dessinent les portraits de trois femmes, Norah, Fanta et Khady Demba, aux aspirations de liberté ardemment assumées.

Avec Trois Femmes puissantes, nous sommes aussi en présence d'un essai littéraire, volontairement novateur.
Un roman fracturé, comme la vie entravée de ces trois femmes qui ont toutes connues, une césure violente, de celles dont on ne se relève mal, qui gangrènent tout le reste de la vie.
Une césure ou un écartèlement inscrit dans la mémoire des personnes prises entre deux cultures, l'Afrique et la France, ou entre deux vies, ou entre des espoirs inscrits dans la mémoire d'une autre vie.

La famille, est toujours au coeur des trois récits, la famille, le lieu où les fractures naissent, elle devient un enjeu, un territoire, une survie possible pour Norah, Fanta et Khady Demba, là où les aspirations s'épanouissent ou se fracassent, le lieu et le lien dont il faudra s'extraire pour exister.

Dans la première partie, Norah, avocate, se rend en Afrique, à la demande de son père, cruel et cynique, pour défendre son frère accusé du meurtre de sa belle mère. le père avait quitté sa femme en kidnappant son fils Sony de 5 ans , laissant une plaie béante, un traumatisme irréparable.

Dans le second volet Marie NDiaye déploie le long monologue de Rudy Descas revenu d'Afrique après y avoir grandi. Il revient avec une épouse noire, Fanta, jamais présente dans le langage de l'homme, telle une énigme insaisissable, point aveugle autour duquel vont se révéler les secrets refoulés, dont le meurtre de son père.

Le dernier récit de Trois femmes puissantes, le plus glaçant, montre la trajectoire d'une femme, rejetée par sa belle-famille après la mort de son mari, qui tente de passer clandestinement en Europe.
Basculer de la sécurité à l'horreur : être à la merci des passeurs, se blesser sans possibilité de soins, être maltraitée, se prostituer, être dépossédée par le seul être qui vous semblait proche.

Trois récits où se répondent les culpabilités des femmes, de celle qui se tait quand son fils Sony lui est arraché, de Khady Demba qui n'arrive pas à enfanter et qui porte cette honte comme une faute originelle, ou encore la mère de Rudy Descas qui vit dans la négation de ce qui s'est passé.
Cette culpabilité qui tel un poison irrigue le livre, porte tout le monologue de Rudy Descas pour exprimer une demande de pardon à Fanta et à son fils qu'il a toujours négligé: "Comment allait-il apaiser sa propre conscience si ses souvenirs tronqués de leurs conflits ne faisaient apparaître que sa culpabilité à lui, encore et toujours, comme dans ses rêves pénibles et avilissants où, quoique que l'on dise, quoique que l'on décide, on est en faute, irrévocablement ?"
Trois femmes puissantes s'ouvre vers une réalité farouche, viscérale, et dont on suit la montée en puissance à mesure qu'on avance dans les trois récits: de l'inhumanité de la famille, l'incompréhension de l'autre et de son exploitation.
A travers le destin de ces femmes, c'est au fond la condition humaine la plus contemporaine qu'interroge Marie NDiaye : celle de l'appartenance à une famille, un lieu, des racines qui protègent qui élèvent.
"parce qu'elle n'avait pas enfanté et qu'elle ne jouissait d'aucune protection, ils l'avaient tacitement, naturellement, sans haine ni arrière-pensée, écartée de la communauté humaine, et leurs yeux durs, étrécis, leurs yeux de vieilles gens qui se posaient sur elle ne distinguaient pas entre cette forme nommée Khadry et celles, innombrables, des bêtes et des choses qui se trouvent aussi habiter le monde."

Ce sont trois femmes vaincues, maltraitées, mais elles restent debout. Norah et Fanta se sont libérées dans leur jeunesse, de leur condition de filles par leurs études. Fanta plus encore que Norah. Khady s'est libérée dans sa tête par un geste.
Ce geste de Khady Demba sautant du bateau est un geste rageur et libérateur, elle ne sera plus personne mais Khady Demba celle qui a dit non. Ce cri est aussi comme une alerte lancée à toutes les femmes pour se libérer des hontes et des entraves posées par les hommes et les traditions.

En contrepoint des trois récits, le symbolisme des oiseaux qui hantent les âmes, insèrent un fil d'Ariane invisible mais ténu. le père de Norah, oiseau perché sur le flamboyant, espèce de marabout vantard et fantoche. le flamboyant est sa dernière demeure, il a envoyé son fils Sony en prison, il a déserté les hommes. Mais l'oiseau est une figure magique : la buse suit Rudy comme les corbeaux Khady Demba.

Marie Ndaiye est entrée, "avec discrétion et détermination, sans concession ni hâte ni doute, dans la plus pure des aventures littéraires, parmi l'escouade clairsemée des quelques écrivains irréductibles (qu'on ne saurait réduire ni à une mode, ni à leur ombre), qui sont à la fois à la tête d'un monde particulier et universel, d'une langue personnelle pour le dire et de ce talent à l'alchimie indéchiffrable qui nous convainc, nous autres, pauvres lecteurs, que ce monde est aussi le nôtre, et qu' il est effrayant et que nous ne le savions pas."  Jean Baptiste Harang. Dans l'Art est difficile P297.

En lisant ce texte, j'ai été séduit par une musicalité envoûtante au point de perdre le fil de l'histoire, je l'ai relu et j'ai ressenti tous ces mots, comme un travail de jardinier, parfois de bûcheron, trois souches irréductibles qui semblaient ne plus provenir d'un seul arbre. "elle avait déjà réglé son compte à un énorme bignonia qui avait eu l'audace de faire grimper le fol entremêlement de ses fleurs orangées sur le crépi gris." 
les récits de Ndiaye ne disent pas leur fin , on en sait assez pour les imaginer.
Il faut retourner vers les textes de Marie Ndiaye, les retourner comme un limon d'argile ou se laisser guider, c'est un enchantement.


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C'est le nom de l'auteur, que j'avais aperçu lors d'une émission littéraire qui m'a fait choisir ce titre sans trop hésiter.
En attaquant la lecture, j'ai remarqué tout de suite le côté « bien écrit du texte ».
Puis, il y a des choses que je n'ai pas vraiment comprises, mais j'ai mis cela sur le compte de la poésie du conte africain, enfin j'ai cherché l'histoire et n'en n'ai pas vraiment trouvé.
J'ai alors fait l'erreur d'aller voir les critiques sur Babelio. J'ai alors compris que je n'étais pas le seul à me poser des questions.
Comme il s'agit d'un recueil de trois nouvelles, j'ai terminé la première et chose rare et que je déteste, j'ai laissé tomber cette lecture
Une seule interrogation persiste : Pourquoi ce texte a-t'il obtenu le Goncourt 2009 ?
Manifestement, je ne suis pas prêt à faire partie du jury (j'avoue que je m'en doutais un peu !).
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Des épopées dont les héros se révèlent des antihéros.
De nombreuses critiques de professionnels sur internet et déjà 138 critiques de lecteurs sur Babelio. Quel intérêt de rajouter une nouvelle critique ?
Tout d'abord, j'ai rarement constaté de tels écarts de jugements entre critiques littéraires et critiques de lecteurs. J'en arrive presque à me demander si nous avons tous lu le même livre.
D'un côté : « On se trouve en présence d'un objet littéraire d'une si évidente cohérence, où la puissance imaginative, la profondeur introspective, la maîtrise formelle sont portées à un niveau hors du commun ».
De l'autre : « aucune étoile... les trois femmes en question semblent plutôt subir les aléas de la vie, faire ce que leur entourage attend d'elles... Elles ne m'ont pas paru puissantes du tout! » ou encore «Trois histoires bancales et inachevées... » et enfin «Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant ennuyée en lisant ».

Il est vrai que le titre « trois femmes puissantes » est une véritable supercherie car il n'y a aucun rapport entre le titre et les nouvelles. Il s'agit ici de trois récits juxtaposés sans véritable lien, sauf qu'on commence le deuxième récit sans savoir que le premier est terminé. J'ai parcouru le premier récit en attendant qu'il se passe quelque chose et lorsqu'enfin on croit que l'action va finalement démarrer, c'est fini, rupture brutale, sans avertissement. Je pensais rencontrer trois femmes puissantes prêtes à tout, en fait, les femmes en question, dans le premier et le troisième récit subissent les aléas de la vie et font ce que leur entourage attend d'elles, quant au deuxième récit, aucune femme n'y apparaît.

En refermant le roman, j'étais forcément déçu, car ce rassemblement de trois récits indépendants ne constitue pas un projet littéraire satisfaisant.
J'ai tenu à lire intégralement les trois nouvelles afin de comprendre les raisons pour lesquelles ce livre a remporté le prix Goncourt 2009. Peine perdue et grosse déception car avec un tel titre je m'attendais à quelque chose de fort, de puissant ; certes l'écriture est élégante et travaillée, le style intéressant, toutefois les histoires trainent en longueur, le développement est trop lent et l'ensemble manque d'action.

N'y a-t-il vraiment rien eu de mieux publié en 2009 ???

Pierre Assouline, membre du jury, nous révèle les dessous de l'élection : « Ses origines mêlées entre Dakar, Pithiviers et Anthony plaident en sa faveur en un temps où la diversité est un atout ; enfin, c'est une femme. Or les Goncourt n'ont couronné que huit femmes en cent six ans et l'argument a été avancé lors des débats. C'est donc elle. »
Marie Ndiaye doit donc en partie son Goncourt au fait qu'elle soit une femme et pour ses origines qui ont permis à l'académie Goncourt De démontrer qu'elle vit avec son temps. le choix a été fait au nom de la diversité culturelle, sujet sociopolitique très en vogue ces dernières années.

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Ce livre m'a donné des frissons tant il évoque violemment la situation des femmes africaines entre paternalisme (premier récit où la figure du père remplit le champ de vision, gâchant la vie de sa famille), colonialisme (mari blanc qui ne comprend pas la situation) et tentative d'émigration (dernier récit, le plus dramatique).
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