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Maurice Couturier (Traducteur)Yvonne Couturier (Traducteur)
EAN : 9782070348251
304 pages
Gallimard (13/11/2009)
3.74/5   23 notes
Résumé :
Martin : un jeune homme romantique ; Sonia : une flirteuse lunatique et cruelle ! Ils ont vingt ans en 1923, à Berlin. Ils ont fui tous deux, avec leur famille, la Russie soviétique et mènent une existence aisée en Europe.
Martin aime Sonia d'un amour non partagé. Martin trop sage, Sonia trop fougueuse... Sur un coup de tête, Martin décide de rejoindre un groupe de conspirateurs antibolcheviques et de repartir en Russie, comme espion ! Ce sera son "exploit" c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comme une impression que ce livre aurait pu être signé Romain Gary ou peut-être Herman Hesse, ces fuites sans réelle fin, ces exils, ces écritures magistrales de justesse, de précision... On parle ici d'autobiographie, mais qu'en est-il vraiment. En tout cas la narration est encore une fois d'une telle justesse, que ça tpuche.
Nabokov ne se résume pas à Lolita. Comme Gary ne se résume pas à La vie devant soi, ou comme Hesse ne se résume pas au Loup des steppes.
C'est clair.
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Martin est un jeune "russe blanc" fortuné qui quitte sa Crimée natale pour fuir le régime bolchévique. Après quelques études à Cambridge, il mène une vie oisive en Suisse, à Berlin, voyage beaucoup.
Ce roman est le récit de cette existence sans but précis, de ses amitiés, de ses relations avec d'autres réfugiés russes, de son amour bien tiède pour l'étrange Sonia. Difficile avec ces ingrédients d'accrocher vraiment le lecteur, d'autant plus que le roman s'arrête au moment où Martin part pour la Lettonie, décidé de réaliser l"exploit" de traverser illégalement la frontière avec la Russie. Acte gratuit par ailleurs. C' eût été un peu de piment dans ce roman un peu ennuyeux, mais qui se lit malgré tout jusqu'au bout car Nabokov écrit bien!
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Histoire à première vue triste et vide, à l'image du héros mais le charme et l'ambiance du livre opèrent. L'écriture est lente, belle, surprenante parfois. Par exemple, certains passages sont extrêmement détaillés pour ensuite avoir une accélération du rythme. Les descriptions sont nombreuses et magnifiques, elles portent au coeur, elles parlent. L'ambiance est cosmopolite et les traits de caractère universels, traduits parfois férocement en quelques traits terribles. A l'image d'un des personnages, appelé Grouzinov, qui a parfaitement cerné le héros et lui dit à la fin du livre ce que le lecteur a eu envie de lui dire tout au long de l'histoire "reste chez toi et trouve quelque chose d'utile à faire". En effet, le personnage principal n'a pas de repères, ni famille, ni histoire, ni lieu auxquels se rattacher. de ce fait, il ne sait que faire ni où aller. Nabokov ne laisse pas de mystère sur l'issue tragique à venir, mais quelle que soit l'histoire qu'il raconte, c'est toujours beau.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Oh que j'aime et que je continue d'aimer ces romans qui s'intéressent à l'EST de l'Europe et à sa population affaiblie par un régime dit "égalitaire". L'histoire est bien menée, l'écriture concise et le cadre plus que passionnant
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle avait vingt-cinq ans , elle s'appelait Alla, et elle écrivait de la poésie : trois choses, penserait-on, qui ne peuvent que rendre une femme fascinante. Ses poètes favoris étaient deux médiocrités à la mode, Paul Géraldy et Victor Gofman; et ses propres poèmes, si sonores, si osés, apostrophaient toujours l'homme en des termes courtois ("vous", et non pas "tu") et étincelaient de rubis rouge sang. L'un d'eux venait de connaître beaucoup de succès dans la haute société de Saint-Pétersbourg. Il commençaient ainsi :

Sur des soiries de pourpre, sous le pallium Empire,
Vous m'avez caréssée, sucée comme un vampire,
Et demain nous mourrons, consumés, impalpables;
Et nos corps amoureux se méleront au sable.

837 - [Pocket n°2136, p. 42]
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Une semaine plus tard, cependant, alors que ses yeux s’étaient accoutumés à Berlin, Martin était déjà incapable de reconstituer cette perspective d’où la ville lui était apparue avec ses traits familiers. C’était comme quand on rencontre quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis des années : d’abord on reconnaît sa silhouette et sa voix ; puis on regarde de plus près, et là, devant soi, la transformation opérée imperceptiblement par le temps est projetée à vitesse accélérée. Les traits changent, la ressemblance se détériore, et on a là devant soi un inconnu fort satisfait d’avoir dévoré son jeune double fragile qu’on aura désormais de la peine à se représenter, à moins que le hasard ne vienne à la rescousse.
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Et pourtant, trois semaines plus tard, lorsque Rose, en déposant devant lui une tasse de chocolat, lui chuchota rapidement à l'oreille qu'elle était enceinte, il lui sembla que la météorite qui, d'ordinaire, atterrit quelque part dans le désert de Gobi, venait de tomber droit sur lui.
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Une fois, un chien de berger surgit d'une cour de ferme et leur barra le chemin en grondant. Mme Grouzinov dit : "J'ai peur", et elle se cacha derrière le dos de son mari ; Martin enleva la canne des mains de sa mère qui essayait d'apaiser le chien en émettant à son adresse des sons tels qu'on en utilisait en Russie pour faire avancer les chevaux. Seul Grouzinov sut faire ce qu'il fallait : il fit semblant de ramasser une pierre sur la route, et aussitôt le chien se jeta d'un bond sur le côté. Un rien, bien sûr, mais Martin chérissait ces petits riens.
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Grouzinov allait à grandes enjambées, tout guilleret, s'appuyant fréquemment sur un bâton qu'il s'était taillé, détestant que quelqu'un s'arrêtât pour admirer le paysage : il prétendait que les paysages détruisent le rythme de la randonnée.
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