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Maurice Couturier (Traducteur)
EAN : 9782070412082
551 pages
Gallimard (23/05/2001)
3.97/5   4898 notes
Résumé :
" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "
Lolita a été porté à l'é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (373) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 4898 notes
De sa prison, Humbert homme d'une quarantaine d'années se confesse en racontant sa folie amoureuse pour une fillette de 12 ans.
Humbert, professeur de littérature loge chez Charlotte Haze, veuve, afin d'étudier et d'écrire en toute tranquillité. Mais tout change lorsque sa logeuse lui présente sa fille. Humbert qui est attiré par les nymphettes de 9 à 12 ans, est subjuguée par la juvénile mais aguichante Dolorès dite Lolita.
Une complicité va s'instaurer entre le professeur et la jeune fille, mais la mère, jalouse, va éloigner cette dernière en l'envoyant dans un camp de vacances. Obsédé par l'image de Dolorès, Humbert accepte d'épouser Charlotte car il voit en ce mariage l'opportunité de vivre auprès de la fillette. Un jour Charlotte tombe sur le journal intime de son mari dans lequel il dévoile son attirance perverse pour sa fille. Choquée elle s'enfuit mais dans sa précipitation se fait écraser par une voiture. Sa femme morte, Humbert devient le tuteur légal de Dolorès, il récupère donc la jeune fille et s'ensuit pour eux un long voyage à travers l'Amérique. Malgré elle, Lolita devient la maîtresse de son beau-père...

Humbert est le narrateur ce qui trouble d'autant plus car on devient témoin voire presque complice. A travers son récit il nous transmet sa passion pour Lolita avec tellement d'émotions et de tendresse qu'on oublie parfois que la jeune fille est victime de ce pédophile. Humbert pourrait avoir toutes les qualités, il est séduisant, cultivé, raffiné, attendrissant ce qui rend encore plus dangereux cet homme en apparence insoupçonnable. Mais voilà il l'aime, elle obsède ses jours, ses nuits, sa vie, Elle est sa providence, la lumière de sa vie, Dolorès, Dolly, Lo, Lola ... SA Lolita !
A 12 ans l'insolente mais l'insouciante Dolorès est pleine d'innocence, abusée par cet homme, elle finit par en abuser elle-même en se jouant de lui. Et même si elle donne l'impression d'accepter la situation, elle ne maîtrise rien et n'a pas conscience de la gravité des actes de son beau-père. A aucun moment la jeune fille n'adopte le comportement normal d'une pré-adolescente. Au fond, Dolorès, sous les apparences d'une garce, est paumée et souffre de l'emprise de son beau-père, de la mort de ses parents, et rêve certainement d'une vie sociale et familiale comme tous les autres enfants et non de devenir la muse des phantasmes sexuels d'un pervers.

Ce qui est troublant dans ce roman c'est d'aborder le thème de la pédophilie avec autant de beauté dans l'écriture. Nabokov use d'une écriture soignée, nette et poétique, un texte de haute qualité, nourri d'une richesse savoureuse de vocabulaire.
J'ai pris un plaisir indicible à lire ce roman, je reconnais qu'il peut être parfois dérangeant mais jamais obscène, c'est pourquoi il faut l'aborder avec beaucoup de recul pour ne pas tomber dans le jugement.
« Lolita » est avant tout l'histoire d'un amour névrosé d'un homme pour une fillette, un amour certes malsain, incestueux mais fort et émouvant. le plus déstabilisant c'est que Nabokov fait de son personnage pédophile, un homme humain...
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La pédophilie, c'est abject. Nous sommes tous d'accord là-dessus.
De même que, sachant tous que c'est le thème abordé dans Lolita, si on n'est pas prêts à mettre momentanément son aversion en sourdine, autant ne pas ouvrir le livre. A moins, naturellement, que le seul intérêt qu'on y trouve soit de pousser des cris d'orfraie et enfoncer une porte ouverte en martelant que... la pédophilie, c'est abject.

Cela étant, j'avoue avoir ressenti un léger malaise durant la centaine de premières pages. En effet, je ne parvenais pas à m'ôter de l'esprit l'image de Nabokov sexagénaire - dont je venais de suivre une interview sur le Net - et que je collais systématiquement au personnage d'Humbert Humbert.
Afin de corriger cette vision déplaisante, je suis allée quérir sur Youtube des extraits du Lolita d'Adrian Lyne - la meilleure version cinématographique, selon moi - et j'ai pu reprendre ma lecture avec un Humbert Humbert aux traits de Jeremy Irons et à Lolita ceux de Dominique Swain. Brillants interprètes qui m'ont permis d'aborder ce sulfureux roman d'une manière moins dérangeante.

Il est clair que, sous une apparence de gentleman posé, cultivé, courtois mais distant, l'élégant Humbert Humbert est furieusement dérangé. Sa psychologie déviante obscurcit totalement son jugement. Ainsi, aucun adulte, même jeune, n'a grâce à ses yeux : tous laids, stupides, répugnants, méprisables. Seules les très jeunes filles requièrent sont intérêt. Et encore faut-il qu'elles soient jolies, de jolies nymphettes...
Et, au-dessus de cette marée d'insectes insignifiants, surpassant tout et tout le monde, il y a Lolita. Vulnérable et non moins dangereux petit animal écorché que cette ravissante gamine dont les comportements et les attitudes ne sont pas toujours ceux d'une enfant tels qu'on peut les concevoir sur la base de critères conventionnels.
Dès l'instant où il la voit, elle devient son obsession. Une maladive obsession qu'il se persuade être de l'amour. Un amour absolu. Et, même si cela est difficile à admettre vu de l'extérieur, je le pense sincère. Résolument, viscéralement, sincère.

Sans Lolita, Humbert Humbert serait resté un détraqué pathétique, prédateur de nymphettes, en conflit permanent avec ses propres démons. Ce qui l'aurait probablement conduit au suicide ou à toute autre forme d'autodestruction.
Et, sans Humbert Humbert, Lolita aurait eu une adolescence, certes compliquée, mais, sans doute ou peut-être, serait-elle arrivée à l'âge adulte sans trop de meurtrissures pour envisager un avenir plus apaisé.

Seulement voilà, ces deux-là se sont rencontrés et ça a donné un roman qui occupe une place unique dans l'histoire de la littérature du XXe siècle. Qualifié tantôt d'immonde, tantôt de chef-d'oeuvre.

Certes, ce livre est dérangeant, déstabilisant même. Mais il ne faut pas le lire comme la plaidoirie d'un avocat chargé de défendre l'indéfendable.
Nabokov décortique la psychologie d'un monstre et les circonstances de son crime. Son analyse est ciselée. Il n'excuse ni n'accable, il investit un crâne, l'ouvre et nous montre la tumeur, nous explique pourquoi elle est là, comment elle évolue, comment elle ne peut faire autrement qu'évoluer. Et cela même si le porteur est conscient du mal qui le ronge et s'amplifie hors de son contrôle.
Nabokov ne fait pas l'apologie de la pédophilie. Il la dissèque, l'expose et nous laisse à notre réflexion.
Il aurait été, certes, plus facile et mieux accepté par l'opinion générale d'écrire ce roman par la voix de la victime. Mais Nabokov a pris le risque d'aborder le sujet sous un autre angle, celui du bourreau. Il fallait oser, il est sans doute le seul à l'avoir osé sur ce thème. Mais il a eu raison, il avait le talent pour le faire.
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♫ J'ai écrit ton nom avec des clous dorés
Un par un, plantés dans le cuir de mon blouson dans l'dos
T'es la seule gonzesse que j'peux tenir dans mes bras
Sans m'démettre une épaule, sans plier sous ton poids
Tu pèses moins lourd qu'un moineau qui mange pas
Déploie jamais tes ailes, LOLITA t'envole pas
Avec tes miches de rat qu'on dirait des noisettes
Et ta peau plus sucrée qu'un pain au chocolat
Tu risques de donner faim à un tas de petits mecs
Quand t'iras à l'école, si jamais t'y vas
Lola
J'suis qu'un fantôme quand tu vas où j'suis pas ♫
Morgane de toi - Renaud -1983 -

Exemple insigne de lèpre morale,
sincérité désespérée, document clinique
Fourberie abjecte , être anormal
Lolita parmi les classiques psychiatriques.
Tout en abhorrant son auteur
et ces personnages hauts en couleurs,
(pas faits pour inspirer la sympathie)
Mais par sa plume d'une Grâce infinie
Tendresse, frustration, la première partie,
On ne peut subir que le charme du récit

Véritable mise en garde contre de périlleuses tendances
l'avènement d'une vie ineffable, acte de démence
Nabokov nous montre du doigt perversion et luxure
Vigilence inflexible, pour élever des générations meilleures dans un monde plus sûr.

Myriades de phalènes éclairs
Ephémères aux ailes de verre
Souillée, l'essentielle innocence
petites causes, grandes conséquences
plutot jolie comme expression
Lemon Inceste, un zeste de citron
insecte, lépidoptère papillon
LYCAEIDES SUBLIVENS NABOKOV
+ 5 400 épinglés dans sa collection

Pour mon île deserte, faire une place,
Subjugué, il fallait que je l'emmenasse ...



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Roman de tous les paradoxes, de toutes les passions, de tous les interdits.

Comment avoir réussi à fusionner aussi intimement le crime le plus abject à une écriture aussi solaire ?

"Lolita", roman du malaise, de l'insondable, de la chute sans fin dans un néant sans rédemption.

"Lolita", récit d'une chasse. Une proie. Un prédateur. Deux victimes. Deux bourreaux. Une fillette. Un pédophile.

Où commence l'amour ? Où finit l'humanité ?

Humbert Humbert usera d'abord de tout son esprit pour convaincre son lecteur de la légitimité naturelle de sa passion pour sa nymphette avant de rendre les armes et de reconnaître qu'au nom d'aucun amour - aussi puissant soit-il - on ne peut voler la vie de quelqu'un en assouvissant sa passion. En dérobant l'enfance de Lolita (même si ce n'est pas lui qui aura pris son innocence), il a brisé sa vie alors même qu'il voulait la lui révéler dans une beauté utopique. Adoration se fait folie. Passion, perversion.

Le roman est partagé par l'auteur en deux parties : la chasse et la fuite.
Dans un road trip ahurissant et étourdissant, Nabokov nous entraîne dans l'intimité morbide de ce couple dépareillé à travers les vastes Etats-Unis.
Quête du bonheur pour l'un ; quête de la liberté pour l'autre.

Un roman hautement dérangeant ; une écriture brillante.
Une lecture qui révulse et fascine tout à la fois et qui laisse des séquelles.
Pas une seconde je n'ai ressenti de compassion pour Humbert Humbert ; à chaque seconde j'ai viscéralement voulu "sauver" Lolita.

A chaque page je me suis émerveillée de la maîtrise narrative et de la poésie d'un style qui oscille dangereusement, comme un équilibriste ivre, entre pédantisme et génie.


Challenge de lecture 2015 - Un livre qui a été interdit
Challenge XXème siècle
Challenge PAVES 2014 - 2015
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Où est le scandale dans Lolita ? Il faut sans doute le chercher dans la pudeur d'un narrateur qui laisse au lecteur le soin d'élaborer lui-même quelles sont les perversions qu'il fait subir à une enfant de douze ans. le scandale de Lolita se trouve donc dans ce qui n'y est pas écris. Regardons ce qui est écrit. Il est écrit l'histoire d'un homme qui tombe amoureux et qui se laisse envahir par un amour qui va le pousser jusqu'au meurtre. Voilà qui est bien banal. Pourtant rien n'est banal dans Lolita, parce que l'on se situe d'un bout à l'autre du roman à la limite de l'émerveillement et de l'horreur, dans cette zone floue où le beau et le laid, le bien et le mal se rejoignent. Humbert Humbert est à la fois attachant et odieux, décrivant le monde qui l'entoure, ces nymphettes désirées si tendrement et si violemment, leurs corps d'enfants, les motels sordides et les routes américaines qui sont le lieu d'une épopée tragico-amoureuse, avec la sensibilité extrême d'un poète raté mais taisant, cachant derrière le vernis de sa narration, une âme ogresse monstrueusement orgueilleuse. le lecteur, souvent interpellé, se trouve le cul entre deux chaises. En même temps qu'il se laisse toucher par une confession intime qui démontre l'innocence fondamentale d'un individu qui ne fait que se soumettre à sa passion amoureuse, il a l'impression de se faire amadouer par un sinistre pédophile. Or, et c'est ce qui fait que Lolita est un roman troublant, il est impossible de déterminer si la face sombre, si sombre, du personnage l'emporte sur sa face lumineuse, si lumineuse, qui s'exprime dans un style très fin et sensuel. En plus, si les références littéraires sont nombreuses, il en est une qui frappe, c'est celle à Proust, dans cette recherche du temps perdu qu'est la dernière partie du roman, ce retour sur les lieux de la naissance de l'amour, de l'épopée et cette dernière rencontre avec une Dolly adulte, vieillie comme les personnages du bal dans le temps retrouvé, à tout jamais autre que l'image figée, fixée par la mémoire, Lolita vieille, à dix-sept ans, personnage dont on mesure alors, malgré le narrateur, à quel point la vie a été un enfer, parce qu'elle n'a pas eu d'enfance. N'allons pas faire cependant de Lolita un roman moral. Ce serait lui ôter l'ambiguïté qui fascine le lecteur, qui se découvre en même temps capable de ressentir de la compréhension pour un pédophile, ce qui n'est pas rien dans le monde d'aujourd'hui, et de la pitié pour sa victime. Mais il me semble que je n'ai rien dit sur ce grand roman. Je suis trop fatigué et la richesse de ce texte fait de lui sans doute un puits inépuisable de commentaires, dont la plupart sont superflus. La lecture est terminée. Laissons reposer à la fois mon corps crevé par trois semaines d'armée et ce roman qui ne manquera pas de revenir sur le devant de la scène de ma réflexion.
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Citations et extraits (333) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Je redescendis, me raclant le gosier et contenant mon coeur. Lo était maintenant au salon, et se prélassait dans le capitonnage hypertrophique de son fauteuil préféré. La voyant ainsi affalée, se mordillant une envie, me bafouant de son regard brumeux et insensible, une jambe étirée de tout son long pour atteindre un petit tabouret qu'elle faisait osciller sans trêve du bout de son talon - je discernai soudain, avec un frisson fulgurant, combien elle avait changé depuis ma première vision d'elle, deux ans auparavant. Ou bien était-ce arrivé au cours des deux dernières semaines ? Sa tendresse ? Allons donc, cette chimère avait fait long feu ! Je la contemplai, figée à l'épicentre du brasier de ma rage. Le voile de ma concupiscence avait été arraché, ne laissant à nu que cette horrible lucidité. Oh ! oui, comme elle était changée ! Elle avait à présent le teint de ces écolières négligées et vulgaires qui, avec des doigts poisseux, badigeonnent leurs visages mal lavés de cosmétiques achetés en commun, et qui ne s'inquiètent pas de savoir quelle texture souillée, quel épiderme pustuleux, entrent en contact avec leur peau. Où était-elle, cette douceur d'antan, cette soyeuse douceur de pétale avivée par les larmes, quand je faisais rouler, par jeu, sa tête sur mes genoux ? Une rougeur grossière s'était substituée à cette fluorescence candide. L'inflammation que l'on nomme ici "le rhume des lapins" avait peint de rose vif le bord de ses narines dédaigneuses. Eperdu, j'abaissais la tête, et mon regard glissa machinalement sous le versant interne de sa cuisse nue - comme ses jambes étaient devenues lisses et musculeuses ! Elle me guignait toujours de ses yeux un peu trop écartés, d'un gris de verre fumé, légèrement injectés de sang, et je crus voir glisser secrètement en eux la pensée qu'après tout Mona [= camarade de classe de Dolorès] avait peut-être raison et qu'elle - Lo l'orpheline - pouvait fort bien me dénoncer sans aucun danger pour elle-même. Comme je m'étais trompé ! Quelle folie que la mienne ! Tout en elle était de la même essence exaspérante et impénétrable - la robustesse sinueuse de ses jambes, le talon sale de sa socquette blanche, le chandail épais qu'elle portait en dépit de la chaleur de la pièce, cette odeur de fille - et surtout l'impasse aveugle de ce visage insolite à l'éclat insolite et aux lèvres fardées de frais. Le rouge avait laissé des traces sur ses incisives et je fus assailli par un souvenir abject : ce n'était pas Monique [= une prostituée parisienne] qu'elle évoquait - mais l'image d'une autre jeune prostituée, rencontrée dans une maison close bien des années auparavant, qui m'avait été soufflée par un autre avant que j'eusse eu le temps de décider si sa jeunesse extrême suffisait à compenser le risque de quelque mal honteux, et qui avait ces mêmes pommettes proéminentes et enluminés, une maman au ciel, de grandes dents de devant et un méchant bout de ruban rouge dans ses cheveux d'un brun rustique. ... [...]
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" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "
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Ma Lolita, en amorçant l'essor ample et ductile du cycle de son service, avait une façon inimitable de lever son genou gauche légèrement plié et, pendant une seconde, l'on voyait naître et flotter dans le soleil la trame d'équilibre vital que formaient le bout de ce pied pointé, cette aisselle pure, ce bras poli et brun, sa raquette levée haut en arrière - et elle souriait, les dents étincelantes, au petit globe suspendu dans le ciel, au zénith de ce cosmos puissant et délicat qu'elle avait créé à seule fin de l'abattre d'un coup bref et retentissant de son fléau d'or.
p369
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Nous avions été partout, et nous n'avions rien vu. Je me surprends à penser aujourd'hui que notre voyage n'avait fait que souiller de longs méandres de fange ce pays immense et admirable, cette Amérique confiante et pleine de rêves, qui n'était déjà plus pour nous, rétrospectivement, qu'une collection de cartes écornées, de guides disloqués, de pneus usés - et les sanglots de Lo dans la nuit, chaque nuit, chaque nuit, dès que je feignais de dormir.
p279
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Le moment est venu, je crois, de présenter au lecteur quelques considérations d'ordre général. Il advient parfois que de jeunes vierges, entre les âges limites de neuf et quatorze ans, révèlent à certains voyageurs ensorcelés, qui comptent le double ou le quintuple de leur âge, leur nature véritable - non pas humaine, mais nymphique, c'est-à-dire démoniaque; ce sont des créatures élues que je me propose de désigner sous le nom générique de "nymphettes".
p27
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