Quand je suis entré dans la bibliothèque, c'était avec l'intention de découvrir l'oeuvre de
Peter Nadas. Aucune raison particulière. J'ai choisi trois livres au hasard et l'un d'eux était intitulé
Amour. le début m'a désagréablement surpris. Un homme se rend chez sa maîtresse dans le but de rompre avec elle, il tergiverse, ils fument de la marijuana. Dès les premières pages. C'était direct, très direct. Nadas ne nous décrit pas son personnage, ou si peu, nous le découvrons dans l'action. Et quelle action! En plus d'être direct, c'était assez cru. Pendant un moment, j'ai pensé que j'allais lire de la littérature trash. Je ne suis pas un amateur de ce genre. Mais, avec
Amour, ce n'était pas le cas et j'ai continué. Heureusement parce que mon opinion a complètement basculé et pour le mieux. En effet, assez rapidement, l'homme réagit mal à la marijuana. Ce n'est pas une psychose mais ça en prend les airs. Il se sent mal, se met à flipper, à imaginer des trucs, ne reconnait plus le passage du temps (je suppose que tout va plus vite dans sa tête), il devient paranoïaque. de plus, c'est écrit à la première personne, permettant au lecteur de se sentir vraiment concerné par cette aventure. C'est épatant de se mettre dans la peau d'un individu qui perd la boule, qui se met à douter de ses sens, des intentions des autres… et même jusqu'à imaginer une intervention divine, quand il le faut. « C'est la main du Christ. » (p. 134). Aussi, le rythme de l'écriture suit celui l'homme. Des phrases qui varient, allant de longues à brèves, s'emballant selon les états d'âme de l'homme et ses symptômes physiques comme sa respiration et son rythme cardiaque. « Non. Elle ne sait rien de ce que je ressens. Mais cela ne fait rien. le temps continue. Dormir. Se reposer. Avec elle. Dans le temps de l'
amour. le lit. Voici le lit, il faut bouger. » (p. 107). Décidément,
Amour est une drôle de découverte que je ne regrette pas du tout. L'écriture de Nadas m'a également surpris, au premier abord ordinaire mais qui, finalement, m'a gagné.