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Marie-Hélène Dumas (Traducteur)
EAN : 9782264052162
448 pages
10-18 (21/04/2011)
3.88/5   13 notes
Résumé :
Le témoignage marquante d'une femme iranienne au cœur des paradoxes de son pays, à l'image de Marjane Satrapi, Azar Nafisi s'est bâti un destin de femme engagée politiquement, socialement, et philosophiquement en combattant la dictature par l’éducation et l'expression.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'auteure du best-seller mondial "Lire Lolita à Téhéran", nous offre dans cet ouvrage l'histoire de sa famille sur un fond d'histoire mouvementée de son pays d'origine, l'Iran.
Azar Nafisi est née à Téhéran en décembre 1955 et s'est exilée en 1997 aux États-Unis qui lui ont accordé la nationalité américaine en 2008.

J'ai trouvé le début de son récit un peu long. Elle y parle abondamment de sa mère Nezhat Khanoum (1920-2003), une véritable beauté (à en juger par les petites photos rajoutées au texte), mais effroyablement fabulatrice et carrément difficile. Azar lui reproche de ne pas l'avoir protégé comme enfant contre les attouchements pédophiles d'un de ses amis. L'auteure spécifie que la pédophilie était assez répandue dans un certain milieu de la société iranienne, lorsqu'elle était gamine. Elle relate que sa propre grand-mère a été donnée en mariage à l'âge de 9 ans et a mis son premier bébé au monde à 13 ans.

Nezhat Khanoum a cependant réussi à être élue au parlement, comme une des premières femmes iraniennes, conforme au terme de la "Révolution Blanche" ou le programme de réformes importantes du Chah de 1963. Mais le régime de l'ayatollah Khomeini l'a évidemment renvoyé et l'a obligé à rembourser ses honoraires de député !

À 13 ans, l'auteure fut envoyée dans une école à Lancaster en Angleterre, puis en Suisse et finalement aux États-Unis, où elle a obtenu un doctorat en littérature anglaise et américaine à l'université d'Oklahoma. À Téhéran elle a donné des cours de littérature iranienne et anglophone à 2 universités différentes.

Avec son mari, l'architecte Bijan Naderi qu'elle a épousé en 1977, et leurs 2 enfants, Negar née en 1984, et Dara en 1985, elle vit actuellement à Potomac dans le Maryland et assure des cours à l'université John Hopkins à Baltimore.

L'auteure a eu un très bon lien avec son père, Ahmad Nafisi (1919-2004), qui a été un homme fort cultivé et aimable. Il a connui un carrière rapide dans l'administration gouvernementale et fut nommé par Mohammad Chah Pahlavi (1919-1980) à 41 ans le plus jeune maire de Téhéran. le livre contient une photo de son père avec le Chah et une autre avec le général De Gaulle.

Ce mandat, le jeune maire a dû le payer très cher par 4 ans de prison (1963-1967) pour sois-disante corruption et propos rebelles à l'adresse du souverain. du récit de sa fille, qui est allée visiter son père en taule tous les jours, il apparaît clairement qu'il a été victime de jalousies et rivalités en haut lieu, entre autres par le chef de la SAVAK (la police politique) et un homme qui deviendra plus tard premier ministre, Hassan Ali Mansour (1923-1965).
Après sa libération de prison, où il a traduit les Fables de la Fontaine en Iranien, un autre haut job lui fut proposé, qu'il a gentiment refusé. Pendant quelque temps, Ahmad Nafisi fût directeur d'une usine de textiles avant de devenir directeur adjoint de la Banque d'Iran.

J'ai trouvé le récit de l'arrivée triomphale à Téhéran de l'ayatollah Ruhollah Khomeini (1902-1989), le 1er février 1979 et la naissance de la république islamique, 2 mois plus tard, le plus intéressant dans la mesure où l'auteure décrit extrêmement bien le climat d'insécurité et d'arbitraire qui a régné dans la capitale, à Ispahan et le reste du pays. Surtout pour les femmes confrontées à des lois et restrictions médiévales. Et après, le peuple a eu droit à une guerre sanglante de 8 ans avec le peuple voisin irakien (1980-1988).

L'ouvrage d"Azar Nafisi est intéressant comme témoignage d'un moment tragique dans l'histoire d'un pays fascinant.
J'estime, toutefois, que certains passages auraient bénéficié d'être légèrement écourtés.

Plus récemment, un autre maire de Téhéran, Mohammad-Ali Najafi, né en 1952, a été condamné à mort pour avoir tué à coup de balles sa seconde épouse, Mitra Ostad, née en 1984, dans la salle de bain de leur appartement le 28 mai 2019.
Après un accord (financier) avec la famille Ostad, il a été bizarrement libéré de prison sous caution, déjà le 28 août 2019 !
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Cette autobiographie de l'auteure de "Lire Lolita à Téhéran" est une pure merveille d'honnêteté et de réflexion. Lisez-la !

Azar NAFISI relate, dans un rythme parfait, les différents évènements qui ont façonné sa vie et son pays, l'Iran. Depuis sa plus tendre enfance jusqu'à son installation définitive aux Etats-Unis, l'auteure porte un regard lucide et philosophe sur sa famille et le contexte dans lequel elle a évolué. Et ils sont rares les témoignages sans langue de bois, qui parviennent à maintenir le juste équilibre entre récit familial et témoignage géopolitique.

Ainsi, la fille de l'ancien maire de Téhéran ne cache jamais ses relations houleuses avec sa mère, personnalité complexe, sombre et perpétuellement insatisfaite. Elle ne place pas sous silence non plus les difficiles années où son père a été emprisonné par les sbires du Shah ou encore la difficulté d'enseigner dans les universités encadrées par les mollahs. On retrouve dans cet ouvrage le sens du récit et la forte densité de réflexion qui ont marqué "Lire Lolita à Téhéran", et on ne peut qu'y adhérer. Les mots me manquent pour exprimer la passion que j'ai eu à découvrir le récit de cette vie captivante, et je ne peux que regretter le fait que Nafisi ne soit pas une auteure plus prolifique (quoique cela assure peut-être la qualité de ses oeuvres ?).

En tous cas, j'ai été fasciné de la première à la dernière page par ce livre, à un point que je me suis forcé à ralentir mon rythme de lecture afin de faire durer le plaisir ! Un énorme coup de coeur 2017 !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je pense parfois que nous dépendons tellement des images que nous nous sommes fabriquées de nous-mêmes que nous ne pouvons plus les écarter.
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