Quand la ligne droite est le plus long chemin d'un point à un autre
Ce commentaire sera placé sous l'influence des Shadoks tant cette série pourrait leur servir d'écrin.
Commençons par l'indispensable "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" ?
Il faut reconnaitre que
Naoki Urasawa et son co-scénariste
Takashi Nagasaki, n'ont peur de rien.
Ils choisissent donc de faire débuter ce tome 13 par rien de moins, que la rencontre en 1931 sur un banc, entre
Albert Einstein et un
Adolf Hitler empli de chagrin à la suite du suicide de sa nièce Geli, son seul amour.
Dans le cerveau de l'amant en peine est née une étrange idée : faire appel à la chauve-souris pour intervenir sur le passé.
Au point où on en est, il n'est même plus surprenant d'entendre Einstein affirmer que la réponse se trouve sur la lune !
Comme de toute façon, plus personne n'est en mesure de dire exactement pourquoi il y a deux chauves-souris (la blanche et la noire) et laquelle est vraiment maléfique...
En dehors de cet épisode de départ, ce n°13 est bâti sur le suivi de 2 personnages : Kevin Goodman et l'infâme Kurusu.
Kevin Goodman a pris définitivement la place de Kevin...Yamagata comme dessinateur/prophète.
Il rencontre l'usurpateur Chuck Culkin (allusion à peine voilée à
Walt Disney) et découvre la supercherie. Il comprend aussi que c'est à lui de dessiner la suite des aventures, car "Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu. Réciproquement, tout ce qui a été prévu doit obligatoirement arriver".
Quant à Kurusu, on le découvre enfant et on apprend enfin d'où il vient et quels traumatismes il a subis.
Bref, un épisode tout aussi passionnant et parfois ésotérique, que les précédents. Ce n'est pas plus gênant que ça (sauf qu'il faut à chaque fois relire la moitié de la série pour arriver à raccrocher les wagons) car après tout : "Il est beaucoup plus intéressant de regarder où l'on ne va pas pour la bonne raison que, là où l'on va, il sera toujours temps d'y regarder quand on y sera".
Imparable, non ?
Avec toujours la même crainte diffuse : les scénaristes ont-ils déjà prévu la fin ? Car "Quand on sait pas où l'on va, il faut y aller ! ... et le plus vite possible".
Sinon, côté dessin, comme d'habitude, c'est remarquable. Mais ça pour le coup, il y a longtemps qu'on l'a compris*.
* Une curiosité. Les lecteurs habituels d'
Urasawa auront peut être noté que le dessin final rappelle furieusement un épisode de sa série à succès (mérité), "Monster".