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Titre : Liberia
Auteur : Christophe Naigeon
Année : 2017
Editeur : Tallandier
Résumé : Julius Washington est un jeune noir, journaliste débutant dans un quotidien local du Massachusetts. Né libre en 1789, dans un état abolitionniste, il ne rêve que d'aventure et de liberté. Lorsque le projet de retour des anciens esclaves sur les terres africaines se fait jour, il n'hésite pas une seconde et se joint à la traversée. S'ensuivra une vie dédiée à la création de l'état indépendant du Liberia et un combat acharné contre l'horreur de l'esclavage et de ses conséquences.
Mon humble avis : La création du Liberia, la cause abolitionniste ou le retour des anciens esclaves sur les côtes africaines à la fin du XIXe siècle sont des sujets passionnants, au moins passionnants pour votre humble serviteur. Sur un thème identique je garde un excellent souvenir de la lecture de American Darling du génial Russel Banks et un souvenir plus mitigé du récent Underground Railroad de Colson Whitehead. D'autres romans marquants ont traité du même sujet comme Beloved de la regrettée Toni Morrisson, le fameux Racines d'Alex Haley ou la Couleur pourpre d'Alice Walker pour ne citer qu'eux. C'est donc avec une vraie curiosité et beaucoup d'envie que je me lançais dans la lecture de ce bouquin à la réputation flatteuse. Saga somptueuse, roman marquant, magnifique fresque, voilà un bon résumé des avis glanés ça et là. Ne restait donc plus qu'à découvrir le texte, et la suite de cette chronique confirmera ces avis, avec toutefois quelques réserves qui n'entachent en rien le plaisir de lecture que m'aura procuré cet ouvrage. Liberia est une sage ample, extrêmement documentée, le genre de roman où l'on sent un immense travail de l'auteur pour coller à la réalité de ce que fut la création de cet état indépendant au coeur de l'Afrique. Érudites et brillantes, les aventures de Julius Washington ne sont jamais ennuyeuses et les dialogues reflètent avec brio et intelligence les différents courants qui existaient à l'époque quant à l'avenir de ce pays en construction. Des côtes Africaines aux ports Américains, des plantations du sud aux villes du nord des Etats-unis, rien n'est laissé au hasard par Naigeon qui aborde tous les thèmes inhérents à la traite des esclaves avec une prédilection pour les aspects humains et économiques. Jamais manichéen, encore une fois érudit, le lecteur se retrouve à la table de Jefferson, de Monroe ou de Dupont de Nemours aux côté de Julius, personnage principal de ce texte. On pourra regretter que l'aspect documentaire prenne le pas sur la fiction, surtout dans la partie centrale du roman, mais ce reproche est vite balayé par le souffle et l'ampleur de ce beau roman qu'est Liberia.
J'achète ? : Sans aucun doute. Nul besoin d'être féru d'histoire pour trouver un immense plaisir à cette épopée. Liberia cumule donc un grand plaisir de lecture et une réflexion complexe sur l'un des plus grands crimes que l'humanité est connue. Édifiant. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Au début du XIXème siècle, Angleterre puis aux Etats-Unis, c'est le début de l'émancipation des esclaves.
Julius Washington, un jeune journaliste noir rencontre le capitaine Paul Cuffee
D'un continent à l'autre, ils vont affronter les éléments, rencontrer des tas de gens et contribuer à la naissance d'un nouveau pays, le Liberia.
S'inspirant de personnages réels, Christophe Naigeon écrit un livre riche, parfaitement documenté.
On sent le journaliste et le documentaliste, rien n'est laissé au hasard.
Malheureusement, c'est peut-être trop documenté pour moi.
J'ai lu 100 pages avec un réel intérêt, mais c'était tellement dense et fourni que je n'ai pas pu aller plus loin. Je retenterai une autre fois, à un moment plus propice.
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Une fresque historique remarquable sur l'indépendance, la colonisation et la naissance d'un pays le Libéria.
C'est un roman dense, riche, documenté, qui nous emporte dans un tourbillon incroyable.
J'ai adoré le personnage Julius, j'ai adoré les voyages sur les voiliers à côté de ces capitaines au caractère bien trempé aux idées bien déterminées.
Quel voyage, de l'Amérique à l'Afrique, en passant par l'Europe.
J'ai notamment beaucoup appris sur la colonisation de l'Afrique par les affranchis d'Amérique, un retour aux sources. Et on comprend beaucoup mieux toute la grande Histoire en lisant ce roman sur ces peuples traitées comme de la marchandise, qui ont souffert durant plusieurs générations.
Ce livre se démarque des traditionnels romans sur le sujet, ici, on ne fait pas part exclusivement des relations 'maître-esclave' mais plutôt la façon dont certains américains et européens ont mis le mouvement en route pour abolir l'esclavage, et donner un nouveau départ à ces africains arrachés à leur racine.
Puis en poursuivant l'histoire de l'autre côté, sur le territoire d'origine, on peut comprendre que ce n'est pas si simple pour eux de revenir sur leur continent.
Une grande connaissance du sujet, l'auteur nous a fourni une remarquable épopée doté d'une très jolie saga familiale.
Un roman qu'il faut faire circuler, faire connaitre, quand je vois le peu de critiques sur Babelio j'en suis étonnée et quel dommage de se priver d'un livre aussi intéressant et si bien écrit.
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Je remercie Babelio et les Editions Tallandier pour l'envoi du livre "Liberia"roman historique et premier roman du journaliste Christophe Naigeon.
Tout d'abord, j'aime la belle couverture de végétation luxuriante , quelle bonne idée d'avoir choisi cette peinture de Henri Rousseau : Forêt vierge au Soleil Noir ou Noir attaqué par un jaguar.
Ensuite, merveilleuse idée de l'auteur : le signet avec logos à scanner pour accéder à l'ensemble de la documentation (photos, vidéos, liens vers les documents extérieurs,...)
Autant vous dire que j'ai pris plaisir à lire ce livre qui est riche d'informations et agréable à lire.
Christophe Naigeon a couvert la guerre civile du Liberia, là-bas quelqu'un lui a dit :" pour comprendre ce qui se passe ici, il faut remonter au XIXe siècle et aller en Amérique, d'où tout est parti."
"Liberia" est le résultat de son travail, de ses recherches et de ses convictions.
Nous suivons donc Julius Washington, un apprenti journaliste noir, fil conducteur du roman qui va embarquer en 1811 pour l'Afrique sur un navire du capitaine Paul Cuffee, riche armateur noir et quaker qui rêve du retour des noirs sur la terre de leurs ancêtres.
L'idée sera reprise par l'American Colonization Society (créée par les planteurs du Sud) dans le but de se débarrasser des Nègres turbulents.
L'ACS donnera le nom de Liberia à sa colonie de Cap Mesurado, quel espoir dans ce nom !
Le livre retrace les différentes expéditions, tractations avec les Rois des tribus africaines, les couacs,...
Au fil de ses voyages et de ses chroniques, Julius va rencontrer un capitaine français négrier, un planteur sudiste humaniste, un aventurier africain, des femmes de caractère, cultivée, militante, trafiquante,des colons,...
Le Liberia devient une nation indépendante, en 1847, avec un drapeau (comme celui des Etats-Unis avec une seule étoile), une monnaie(le dollar libérien), une capitale : Monrovia (en l'honneur du président américain Monroe) cependant il n'est reconnu que par la France, la Prusse et l'Angleterre.
L'Amérique ne le reconnait ni comme une colonie américaine, ni comme un état souverain :"l'histoire du Liberia est celle d'une cruelle escroquerie raciale", un petit état africain où d'anciens esclaves affranchis sont devenus les nouveaux maîtres exploitant les autochtones, qu'ils ne reconnaissent pas comme leurs frères.
Grâce à ce livre, j'ai découvert toute cette partie de l'histoire de l'esclavage avant la guerre de Sécession, ainsi que l'histoire du Liberia, pays d'Afrique occidentale que je ne connaissais que par ses pavillons de complaisance et ses enfants soldats.
Un ouvrage passionnant que je vous invite à découvrir.
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Magnifique fresque sur la progressive abolition de l'esclavage.
On suit le parcours exceptionnel de Julius Washington, Noir né libre en Nouvelle Angleterre, mais surtout journaliste, dessinateur, photographe. Il est le fils d'un marin africain qu'il n'a pas connu et d'une femme noire émancipée qui l'a élevé dans l'amour des livres.
Sa rencontre avec Paul Cuffee change sa vie à jamais puisqu'il s'embarque avec lui dans sa première traversée transatlantique pour découvrir le continent africain. Paul Cuffee fait en effet partie de ceux qui voient en l'African return une perspective d'avenir pour les Noirs nés ou devenus libres ; il idéalise même ce retour aux sources. Ce projet de colonisation s'avère malheureusement loin d'être évident pour les colons qui ont bien des difficultés à se sentir chez eux en arrivant sur un continent dont ils ne connaissent rien.
D'autres partisans de l'African return au contraire ne voient dans ce projet que la solution miracle à un problème qui se fait de plus en plus ingérable aux Etats-Unis au point d'aboutir finalement à la guerre de Sécession entre, d'un côté, les Etats du Nord qui se développent, s'industrialisent et se libéralisent et, de l'autre côté, les Etats du Sud conservateurs qui, en réponse à cette libéralisation, ne font que durcir leurs lois relatives à l'esclavage.
Aux détours de ses traversées de l'Atlantique, Julius fera également la connaissance de Sinoe Kruman qui, quant à lui prône, la suprématie noire aux Etats-Unis et essaie d'y contribuer à sa manière.
Bien d'autres personnalités passionnantes croiseront le chemin de Julius et contribueront à enrichir son expérience exceptionnelle et sa vie hors norme.
Enfin, on assiste à la création du Liberia, première nation d'Afrique à avoir obtenu son indépendance en 1847, même s'il faut reconnaître que cela s'est malheureusement fait au détriment des autochtones qui s'en sont retrouvés exclus, la citoyenneté ne leur étant pas reconnue. Les colons semblent en effet avoir reproduit le schéma qu'ils n'ont que trop connu, plantant ainsi le germe d'une autre guerre civile …
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Relate l'histoire de l'esclavage africain via l'Amérique du IV ème a la guerre de sécession,en se servant de deux noirs navigateurs, américain,dont un rêve de libérer les esclaves plus savants en les faisant coloniser un pays,negroland,le Liberia,et l'autre inversement imagine les noirs dominant l'Amérique.On apprend que l'homme applique toujours la loi du plus fort et si on en doutait meurt de cette soif de pouvoir et de domination.Le pouvoir revient au plus clair...et c'est ainsi. Intéressant mais bien long et c'est dommage, ça aurait pu gagner en densité.Mais bon livre
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A lire ! A lire ! A lire !
Quoi ?
Qu'est-ce que tu dis ?
A lire….
Pourquoi ?
Pour le plaisir du voyage. Pour cette scène qui raconte qu'il faut arrêter l'esclavage, avec pour acteur principal un futur président étatsunien, planteur de son état accompagné de ces condisciples qui écoutent ébahi un noble français, Dupont de Nemours. Ce dernier leur explique, fier et sûr de lui, leur bêtise crasse. Les esclaves coûtent une fortune. Des employés reviendraient bien moins cher. Il évoque le début du libéralisme. Cette scène historique qui a vraiment eu lieu est un coup de poing à l'estomac. Mais franchement il n'y a pas que ça. Tout le roman a une charpente solide. L'auteur connaît son sujet et aime le décor. Aime les odeurs. Aime l'aventure. On part, voyage, traverse l'Atlantique. On est marin, planteur, paysan, pirate. On est rebelle, intellectuel, penseur. Et quoi de mieux qu'un roman qui l'air de rien fait comprendre le présent africain à travers son passé ? A lire pour englober la grande histoire avec la petite. Pour être plein de tropiques. Pour les parfums. Pour l'épopée. Pour le coeur chaviré.
Un grand roman oublié dans la masse des romans publiés. Pourtant Liberia est un grand cri. Un beau cri déployé par un homme ayant été journaliste en plein coeur des savanes urbanisées d'un continent sans limites. Libéria est de ces romans qui vous prenne par la main et qui finisse par vous jeter du haut d'une falaise, dont on ne sort pas indemne.
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Voilà, pour moi, un livre difficilement critiquable.
Je ne 'attendais pas à ça en commençant ce roman. Je m'attendais plutôt à un roman certes historique mais plus de narration, d'actions et surtout plus de Libéria.
En fait, il y a bien une histoire romancée, il ne s'agit pas d'un essai, mais il est surtout question des points de vue sur l'abolition de l'esclave et surtout sur ce qu'il faut faire de ceux-ci une fois libre.
Et dans ce grand questionnement, on suit julius washington, jeune journaliste noir né libre en Nouvelle-Angleterre. Et à travers son parcours et son travail on croisera différents protagonistes qui vont défendre leurs idées durant ce XIX ème siècle.
Ce n'est pas une lecture facile mais hautement intéressante.
Je ne le recommanderai pas sur la plage cet été, mais indéniablement il pousse à la réflexion.
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Un bon roman sur fond historique comme je les aime
Dés le début nous sommes dans le vif du sujet(l esclavage)
Il n'y a pas de violence c'est très bien écrit et facile à lirebien qu au début je me sois perdu avec les nombreux personnages
Une grande fresque historique sur la naissance de l'état du Liberia
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J'ai été emballée par ce texte, roman historique qui nous entraîne au 19e siècle aux Etats Unis mais aussi en Afrique.
J'ai beaucoup appris sur cette époque et sur des événements dont je ne connaissais pas l'existence. A travers des personnages existants et fictifs, l'auteur nous parle de la situation des noirs aux Etats Unis, à la veille de la guerre de sécession. Et des idées qui ont circulé pendant cette période, que ce soit dans les Etats du Nord, plus ouverts sur les droits humains ou ceux du Sud, qui souhaitaient maintenir l'esclavage.
1807. Massachusetts. À dix-huit ans, Julius Washington est apprenti journaliste au Mercury. Fils d'une ancienne esclave et d'un marin de passage, il rêve de voyager. Un jour, le capitaine Paul Cuffee, riche quaker noir, bouleverse son existence. Il l'embarque à bord d'un de ses navires à destination de Negroland, mystérieuse contrée à l'extrême ouest de l'Afrique. Ensemble, ils vont réaliser un rêve : le Grand Retour des esclaves sur la terre de leurs ancêtres.
Une société, l'American Colonization Society, créée par les planteurs du Sud, a été créée dans le but de se débarrasser des Nègres turbulents et de leur faciliter leur retour en Afrique. Mais la création de ces colonies, avec des noirs affranchis ne se fera pas de façon si simple car ils vont être affrontés aux locaux, ceux ci d'ailleurs les appellent les Blancs.
L'auteur nous parle donc de cette ACS, de la création du Liberia en 1822.
Nous croisons de nombreux personnages, chacun avec leur histoire, leur passé, leurs choix de vie, leurs espoirs.
Un texte foisonnant, très bien documenté, riche de références historiques mais qui est aussi un roman historique, d'aventures (de belles pages de navigation), d'amour, d'amitié..
Il a des échos dans le monde actuel car certaines idées persistent. Car il parle de racisme "-J'en ai assez de tout voir par la couleur. Un homme est un homme et doit être jugé par ses actes. C'est mon combat." (p329), d'exil, de retour au pays.
"L'émigration doit être une option pour eux comme pour tout citoyen du monde qui n'est pas satisfait de son sort, qui est persécuté ou en danger. Quitter son pays pour un autre pays doit être le choix d'hommes libres qui peuvent décider où, quand et dans quelles conditions ils veulent et peuvent partir" (p347)
Et qui parle aussi très bien de l'histoire si terrible des Etats Unis et d'échos actuels :
"Nous sommes la moitié passéiste de l'Amérique. Nous sommes cultivés, raffinés, nous connaissons les auteurs et les philosophes européens, nous aimons la France, toujours fidèle, la vieille Albion qui ne nous ennuie plus, l'Italie des peintres, l'Autriche des musiciens, nous avons les bonnes manières et de l'argenterie sur nos tables.. Snobs. Mais c'est l'autre moitié de l'Amérique, celle qui aime le fer, le charbon et la graisse, qui préfère les banques aux bibliothèques, la ville à la campagne, les ateliers et les usines aux fermes et aux plantations, c'est cette moitié là qui est l'avenir. (p350)
J'ai donc beaucoup appris mais ai aussi apprécié le côté aventure de ce texte. La réédition par les presses de la cité de ce texte, préalablement édité par Taillandier en 2017 va, j'espère, permettre à un plus grand nombre de découvrir ce texte.
Une magnifique fresque sur la progressive abolition de l'esclavage et les idées qui ont été pensées et les projets (quelques pages sur le Underground Railroad », le réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, ce return African pour les affranchis...).
Je vais lire très vite l'autre texte de cet auteur, Mambo point blues.
#Liberia #NetGalleyFrance
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