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EAN : 9782809703931
190 pages
Editions Philippe Picquier (05/01/2013)
3.56/5   93 notes
Résumé :
Il se faufile dans la foule de Tokyo, choisissant soigneusement ses cibles pour ne dévaliser que les plus riches, dérobant les portefeuilles si délicatement que parfois il ne se souvient même pas de l'avoir fait. C'est un homme solitaire, sans attaches comme sans illusions. Jusqu'au jour où il rencontre un enfant - et un chef yakuza qui le prend au piège d'un jeu dangereux et pervers. Le pickpocket va devoir faire appel à toutes les ressources de son art pour sauver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un policier comme je les aime, sans graisse superflue. L'écriture est incisive comme un scalpel. Je vous fais grâce du résumé, tout est dans le titre. Ce livre est un petit thriller doublé d'une méditation sur le crime qui fait toute la différence avec un quelconque policier. le narrateur est le pickpocket. Il nous raconte in vivo comment il s'y prend. C'est un maître, un expert, en contrôle. Il prévoie même un mouchoir humidifié au fond de sa poche pour éviter que ces doigts ne glissent. Et pourtant en même temps qu'il agit, surgit une personnalité complexe, vulnérable, tourmentée. Dès la première page, il est hanté par l'image d'une tour, qui réapparaîtra à plusieurs reprises. Il est conscient qu'en faisant les poches d'autrui, il a tourné le dos à la vie sociale. Il a érigé un mur autour de lui et s'est tapi dans l'ombre des autres. Il n'a qu'un seul ami, son mentor. Il vit au jour le jour et se fait fort de ne voler que les riches mais bientôt il fait deux rencontres décisives. D'abord le petit garçon d'une junkie qui le prend comme modèle. Ensuite un yakusa sadique qui tient déjà son ami dans ses filets et qui entend exploiter ses talents de pickpocket. L'ange et le diable…
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Voici une belle découverte ! Bien plus qu'un polar, cet étonnant roman nippon est une réflexion glaçante sur le parcours d'un homme.

Le narrateur est un homme seul. Son logement se réduit à une chambre plutôt sordide. Il ne possède rien. Il n'a pas de but, pas d'envies et passe ses journées à errer dans les rues, les transports en commun, les grands magasins de Tokyo. Il n'a pas de nom, sûrement pour souligner la façon dont il glisse en silence sur l'existence. Il y a néanmoins un domaine dans lequel il excelle : l'art du vol. C'est un pickpocket. Alors, au gré de ses balades quotidiennes, il détrousse les passants avec une habileté prodigieuse. Ses cibles favorites ? Les hommes riches, bien entendu. Sa pratique atteint un tel niveau qu'il vole parfois sans s'en rendre compte. Pourtant, cette routine va être brisée. Ses rencontres avec un jeune garçon qu'il surprend en train de voler dans un supermarché et un redoutable yakuza le troublent. Sa vie de solitaire bascule alors dans le chaos. le pickpocket est dorénavant confronté aux autres, mais surtout à lui-même. Que faire avec ce gamin qui pourrait finir comme lui ? Quelles limites se donner dans l'exercice de la criminalité ?

Pickpocket est d'une noirceur dépouillée. Il se distingue des autres romans noirs par l'importance accordée à la psychologie, et même à la philosophie du narrateur, soumis à des situations nouvelles qui lui échappent. L'empathie qu'il ne peut s'empêcher de ressentir pour le garçon ou le jeu pervers dans lequel le yakuza l'entraîne, le poussent à réfléchir aux notions de destin et de morale. le lecteur plonge avec lui dans cette lutte désespérée pour sauver sa peau, mais également son âme. le style est minimaliste et incisif. Il colle parfaitement à l'ambiance extrêmement tendue du roman, où un vaste jeu de dupes entre les personnages brouille les cartes. Fuminori Nakamura, jeune trentenaire, a déjà reçu de nombreux prix littéraires, dont le Kenzaburô Oe pour Pickpocket. Il ne l'a pas volé !
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Un roman original et plutôt bien ficelé par un des fers de lance de la nouvelle génération d'écrivains japonais.

Le narrateur est pickpocket depuis bien longtemps, il a perfectionné sa technique hors-pair depuis qu'il s'est fait prendre à voler à l'école, en réaction. Obsédé par le vol, il vit sans projet d'avenir, au jour le jour, de l'argent dérobé dans les portefeuilles de ses victimes. de sa vie, de son passé, on ne saura rien ou presque : c'est un homme solitaire, sans attaches, ni familles ni amis. Il a sans doute connu les paradis artificiels et se remémore sans cesse sa compagne disparue Saeko. Il a malgré tout une connaissance qu'on pourrait presque qualifier d'amicale avec un certain Ishikawa.

Un jour, les deux hommes vont se trouver enrôlés de force dans une mission périlleuse d'une équipe de criminels, probablement des yakuzas, pilotée par le mystérieux et glaçant Kizaki, leurs talents de pickpockets servant de couverture et diversion dans cette opération. Notre homme est si doué que Kizaki va le rappeler pour une nouvelle mission en solitaire cette fois, d'une difficulté quasi insurmontable. Il n'a d'autre choix que d'accepter sinon c'est la mort, Kizaki ayant déjà réglé son compte à Ishikawa. Kizaki est redoutable, et au courant des faits et gestes du pickpocket, qui s'est pris d'un semblant d'affection pour un bambin apprenti voleur alimentaire par nécessité, poussé par sa mère. Il donne à ce garcon des trucs pour améliorer sa technique. Il lui rappelle sûrement lui ses malheureux débuts dans le "métier". Il couchera avec sa mère, désespérée qui lui rappelle Saeko, qui se drogue et que son compagnon oblige à se prostituer, livrant son gamin à lui-même.

Notre héros va devoir faire feu de tout bois pour réussir sa mission dont les phases successives apparaissent toutes plus compliquées les unes que les autres...Sortira-t-il seulement vivant, et libre, de cette sordide aventure ? Kizaki est-il un homme de parole ? Quel est son plan machiavélique et sa motivation profonde ?

Un roman noir, qui explore la face sombre de Tokyo. Le style est précis, carré, c'est assez bien écrit sans lyrisme mais efficace, à défaut d'être addictif et vraiment émouvant.
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Bonne surprise que ce court roman oscillant entre polar et roman psychologique.

Le narrateur, comme le titre l'indique, vit de sa condition de pickpocket. rapidement, il se trouve pris dans un engrenage avec des yakuzas fort peu sympathiques. Il vient en parallèle en aide à un gamin du voisinage, que sa mère oblige à voler à l'étalage. Une sorte de relation maître-disciple semble vouloir s'établir brièvement. Car le narrateur s'arrange pour que cet enfant n'ait pas à finir comme lui. La fin du roman est très surprenante, je n'en dis pas plus.

Bien que vivant dans les lisières illicites de la société, le narrateur a développé une certaine éthique de son "métier", qu'il exerce avec un brio magistral. Il ne vole que les riches, leur retourne, via les services postaux, leur porte-feuilles soulagé de leurs milliers de yens. Son esprit s'envole parfois et il rêve. Il se voit comme un moderne Robin des Bois nippon, rêve de se mesurer aux plus grands pickpockets, ... Bref, pas le mauvais bougre du tout. Il n'est juste pas né dans le bon milieu social, tout comme l'enfant qui lui pend aux basques et en qui il se retrouve. Il se montre fréquemment blasé et froid. Mais ses actes révèlent un côté bien plus généreux que ce qu'il laisse paraître.

L'écriture de Nakamura Fuminori est très visuelle. Les descriptions des larcins donnent envie d'applaudir tellement les manoeuvres sont subtiles. On a presque l'impression d'assister à un tour de passe-passe. Les mains semblent animer d'une vie indépendante, se faufilant ni vu ni connu dans les poches, les sacoches, etc... du grand art.
L'intrusion dans la vie du narrateur du chef yakuza apporte une ombre malsaine et angoissante. Car lui aussi a développé sa propre éthique, toute faite de machiavélisme et d'un curieux mélange de sadisme et compassion. Ses arguments font froid dans le dos.

En résumé, voici une lecture qui, sans être révolutionnaire, se révèle prenante.
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Le jeune héros de ce roman de Fuminori Nakamura mène une vie oisive, un peu creuse, vivotant grâce à son art de détrousser les portefeuilles. Ce pickpocket, sûr et très satisfait de sa technique, entretient ainsi l'adrénaline nécessaire pour ne pas être complètement inexistant et rester connecté au monde malgré une solitude que l'on devine. Deux évènements vont le faire sortir de sa torpeur et donner un sens à sa vie ou plutôt à sa survie: sa rencontre avec un enfant que la mère pousse à voler dans les magasins; occasion pour notre héros de montrer son empathie puis, son recrutement par des yakusas pour faire de mauvais coups; jusqu'alors petit joueur, il va se retrouver dans la cour des grands, menacé de mort, notre jeune héros va alors vivre plus intensément cette survie, lui permettant d'avoir une vraie réflexion sur sa vie, l'occasion de se poser enfin des questions existentielles, la menace de sa mort exacerbant son désir de vivre.
J'ai aimé le style concis de ce court roman prix Kenzaburô Oe et le prix Zoom Japon, et l'évolution du jeune héros dont la personnalité s'enrichit et s'étoffe mais Pickpocket est une lecture que j'ai un peu oubliée, alors que c'est une lecture récente. Cela permet de passer malgré tout un bon moment de lecture lors de cette plongée dans le milieu des petits et grands malfrats au Japon.
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critiques presse (1)
LePoint
24 avril 2013
On pense à Dostoïevski et à Camus en lisant Nakamura. Le roman est sobre, troublant, écrit bien loin de nous et pourtant pétri d'une pâte existentialiste qui nous ressemble terriblement.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque j’étais encore petit, il m’arrivait fréquemment de rater mon coup. Dans les magasins bondés ou chez des gens, je laissais souvent tomber ce dont je m’étais discrètement emparé. Entre mes doigts, le bien d’autrui devenait un corps étranger qui ne trouvait pas sa place. Comme si le contact qui n’aurait jamais dû s’établir m’était refusé, ce corps étranger frémissait légèrement, affirmait son indépendance et, avant que je le réalise, tombait par terre. Au loin se dressait invariablement une tour. Une tour enveloppée de brume, aux contours indécis, telle une rêverie lointaine. Mais aujourd’hui, je n’échoue plus ainsi. Evidemment, la tour ne m’apparaît plus non plus.
(Incipit)
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Mettant à profit la douce chaleur à l’intérieur du magasin, je plie et déplie les doigts dans mes poches, en guise d’exercice d’assouplissement. Le mouchoir humide destiné à m’humecter les doigts est encore froid. Mon index et mon majeur sont quasiment de la même longueur. J’ignore si c’est de naissance ou si cela s’est fait au cours de ma croissance. Ceux dont l’annulaire est plus long que l’index utilisent leur majeur et leur annulaire.
On peut aussi reculer le majeur et se servir de trois doigts. C’est vrai pour tout corps solide, pour extraire un portefeuille d’une poche, il y a un mouvement plus souple que les autres, une trajectoire idéale. L’angle compte, mais aussi la vitesse.
Ishikawa aimait parler de tout cela. Quand il buvait, il se laissait souvent aller à babiller comme un enfant. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Sans doute est-il déjà mort.
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– Tu es pickpocket, non ? C’est dingue. Mais je ne crois pas que c’est l’argent qui t’intéresse.
– La fin, peut-être.
J’avais répondu brusquement.
– La fin ?
– Le genre de fin que j’aurai. Comment finit quelqu’un qui a vécu ainsi. C’est ce que j’ai envie de savoir.
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Ne prends pas ça au tragique. Des dizaines de milliards de personnes sont mortes sur notre planète jusqu’à aujourd’hui. Tu n’es que l’une d’entre elles. Tout n’est qu’un jeu. Ne prends pas la vie trop au sérieux.
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Un événement minime pour le haut de la hiérarchie peut être une question de vie ou de mort pour ceux qui sont en bas. Le monde fonctionne ainsi.
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