La fleur du mandarin

Un conte philosophique intéressant et subtil.
Nous sommes en Chine, à l'époque des Mandarins et des Empereurs.
Le contexte ne sera pas bien important, il faudra s'attacher surtout aux sentiments, aux obsessions qui vont conduire un personnage vers un autre.
Le conte nous suggérera des occasions et du temps gâchés.
L'honneur, le devoir, sont des qualités importantes pour le contexte qui nous est présenté par l'auteur Bahiyyih Nakhjavani.
Sont-ce des points culturels majeurs en Asie? Nous en serions curieux de notre côté.
Il était une fois une fleur incomparable mais qui se nourrit du chagrin.
Il était aussi une fois un Mandarin qui adorait son jardin. Sa passion ne saura pas le connecter aux autres mandarins et vice versa. Sa passion est une belle passion mais l'on se rend compte qui l'a vivra seul, on le réalisera quand il croisera surtout une jeune demoiselle qui aurait pu devenir sa compagne.
Obsédé par la fragrance d'une fleur inconnue à son jardin, lui parvenant par dessus le mur de son jardin, le Mandarin n'aura de cesse de la chercher dans les alentours de sa maison.
Il n'en dormira plus et la lune ne pourra l'aider là-dessus.
Et enfin, il trouvera cette fleur, chez une demoiselle belle mais sans le sou. Elle l'a eu de sa mère qui l'aura eu de sa propre mère, toutes condamnées à verser les larmes, les bourses et la huche vides, à la garder par devoir comme demandée.
Elles ne possédait rien d'autre que cette fleur.
Le deuxième intérêt du conte, en plus de la quête désespérée du Mandarin pour trouver une fleur, sera l'issue.

Le Mandarin sera t-il apaisé après avoir trouvé la fleur de ses rêves?
Ne sera t-il pas passé à côté d'un autre essentiel?
Est-ce l'ironie du sort ou le pouvoir de la fleur du chagrin qui opérera?
Cela fera réfléchir sans doute les jeunes lecteurs qui n'auront pas leur vraie fin heureuse.
Elle sera douce-amère et conservera néanmoins sa petite étincelle à saisir zvec sa réflexion.
On aime le style graphique très décoratif de Sandrine Thommen. Il nous avait laissé sur une excellente impression avec le grand album " L'Arbre" chez Autrement.
C'est à découvrir.

Ce conte commence par un classique il était une fois, mais c'est un dialogue assez original entre un mandarin mélancolique et une lune philosophe. le mandarin n'aura de repos qu'après avoir trouvé la fleur qui l'obsède et qui sublimera définitivement son jardin. Sa quête sera couronnée de succès mais à quel prix ! Les illustrations délicates et sensibles jouent sur la répétition des motifs et les corps en déséquilibre. Une belle harmonie entre le texte et l'image crée un climat magique propice au voyage. Cette osmose offre un magnifique moment d'évasion et de réflexion. Voici l'histoire d'une quête vaine , d'un aveuglement malheureux. Un album à lire pour apprendre à ouvrir les yeux et ne rien rater des bonheurs accessibles.

Un conte philosophique porté par de belles illustrations pleines de motifs décoratifs orientaux (plus arabes ou persans que chinois, malgré le cadre de l'histoire). Les dialogues entre le mandarin et la lune sont succulents ! Ce dernier étant obnubilé par sa quête et la lune toute pleine d'un détachement... astral. La fin malheureuse m'amène à vous conseiller de lire l'album seul-e avant de le raconter à des enfants et à prévoir un temps de discussion après la lecture. L'aveuglement du protagoniste m'a vraiment fait de la peine, certainement parce que je m'y reconnais un peu. Cela étant, c'est une leçon de vie bien utile que nous présente ce conte.

Bel ouvrage, de jolis illustrations.
La fin m'a un peu déçu malgré tout.

Un très beau conte bien illustré.