The Arms Peddler, tome 7

"The Arms Peddler" est une très bonne série manga seinen, qui sort des sentiers battus des shonenries mille fois vues, revues, archivues. Nous suivons les tribulations de Sona, adolescent survivant d'un massacre, et de la marchande d'armes Garami (auxquels vont s'ajouter la lolita habituelle, l'alter ego d'Isht van de "Guin Saga" ainsi que… je vous laisse la surprise !)

A partir d'un univers entre western et post-apocalyptique, les auteurs mélangent avec bonheur Science-Fiction, fantastique et fantasy : à côté des habituels tyrans et seigneurs de la guerre on retrouve avec joie sorciers, zombies, vampires, monstres et tutti quanti... Bref, pleins d'éléments horrifiques comme on les aime !
Dans son style réaliste, les dessins de Night Owl sont excellents, très supérieurs aux machins épurés et/ou kawaichoupis qui sévissent souvent de nos jours (bien qu'heureusement ils semblent être en train de passer de mode). Les personnages comme les décors sont bien mis en valeur par un découpage travaillé et soigné, bref de qualité. Pour faire bonne mesure les intrigues sont intéressantes à suivre grâce aux scénarii de Kyôichi Nanatsuki. "Berserk" a peut-être enfin trouvé un rival à sa mesure : au bout de 20 ans, il était temps !

Les inspirations et les références sont facilement identifiables, les auteurs ne sont cachant pas un seul instant :
- la saga de fantasy culte "Guin Saga" de Kaoru Kurimoto pilier de la SFFF nippone maintes fois (re)reprises
- Vampire Hunter d'De Hideyuki Kikuchi dans la mesure où on suite de près la formule du western gothique post-apocalyptique
- Michael Moorcock en général et Elric de Melniboné en particulier
Quand elle délaisse ses grosses pétoires, Garami devient la Princesse des Ruines à la peau et aux cheveux pâles, et poursuit les créatures et les agents du Chaos à l'aide d'une immense épée noire runique buveuse d'âmes... Je crois qu'on ne peut pas faire plus explicite que cela !
Du coup c'est dommage ne pas avoir avoué les inspirations encore plus flagrantes du manga : "Hokuto no Ken" et "Berserk", 2 mangas cultes sur lesquels a officié Kentaro Miura, fan ultime de "Guin Saga"…
La boucle est bouclée ? Pas entièrement car le scénariste comme R.E Howard avoue rechercher avant tout l'horreur. du coup on sent vite venir les héritages de H. P. Lovecraft et de Clark Aston Smith : cultistes, nécromanciens, livres interdits, mutants indicibles et divinités antédiluviennes font leur apparition à chaque tome ou presque…


Dans ce tome 7, Garami est toujours en quête du Necronomicon, euh pardon du Grimoire des Clés, Sona essaye d'accomplir sa vengeance sur Hydra tout en protégeant Sonia qui elle aussi a sa vengeance à accomplir, et quand tout le monde tombe sur ledit Hydra la vérité est révélée…
La Bête fait sa réapparition et sème le chaos et la désolation jusqu'à que les autorités balzaries lâchent leurs bêtes de guerre sur la ville : tandis que certains courent pour leur vie, d'autres profitent de l'occasion pour faire avancer leurs pions.
Entre le remake du "Psychose" d'Alfred Hitchcock et le revival western post-apo du "Berserk" de Kentaro Miura, les auteurs nous livrent un tome très satisfaisant mais j'ai eu comme l'impression qu'ils ne croyaient plus en leur bébé : certains personnages changent catégoriquement d'avis en 1 page, la princesse de caradia ne sert plus à rien du tout, le redoutable Hydra se fait la malle en catimini, le sacrifice héroïque XXXX est forcé (pourquoi l'avoir sauvé pour le tuer le chapitre d'après ?l'avoir sauvé ?), le prince déchu Sabel continu ses games of thrones auxquels on ne comprend rien puisqu'on nous explique rien, et le Grimoire des Clés garde tour son mystère, et je ne parle même pas du tentateur qui le transporte de lieu en lieu pour semer les graines du Mal partout en ce bas monde… Alors que la série est censée être les chroniques de la fin de ce bas monde et des hauts faits de Garami racontés par Sona Yuki au soir de sa vie !
Nouveau départ au clap de fin ? Aucun nouveau chapitre de prépublié, et alors que Kyôichi Nanatsuki s'éclate sur "Area D" avec Yang Kyung-Il, nous n'avons plus aucune nouvelle de Nigh Owl… Je suis vraiment pessimiste pour l'avenir de cette série, s'il en existe encore un, mais après tout l'espoir fait vivre.

Ce 7ème tome est le dernier paru de cette série qui semble malheureusement en suspens. Et je dois avouer qu'en comparaison des autres volumes, ce tome est nettement en dessous.

La narration est un peu fouillis (bâclée ?), les enjeux confus ou mal amenés. Kyoichi Nanatsuki nous a habitué à bien mieux. Il semble ne plus trop savoir où il va et les promesses des tomes précédents ne sont pas tenues. Par exemple Sabel qui s'annonçait comme un personnage prometteur est très peu présent dans ce tome et lorsqu'il apparait on ne comprend rien à ce qu'il fabrique tout seul dans son coin sans interaction claire avec le reste de l'intrigue (j'ai dû louper un truc mais c'est qui le mec que Sabel à tué ? et pourquoi ?).
L'auteur semble également bien embarrassé par le personnage d'Airi, quasi absente du récit et qui n'est ressorti de sa boîte que pour être utilisée comme un Mac Guffin.

Pour autant, tout n'est pas à jeter dans ce tome. Je ne me suis pas ennuyée. Il y a beaucoup d'action, des combats, des créatures redoutables, des morceaux de bravoure...
Sona est décidément un personnage attachant et de plus en plus charismatique et sa relation avec Garami intéressante.
Le clin d'oeil au "Psychose" d'Hitchcock et bien trouvé et m'a surprise.
Quant à l'influence de Lovecraft, de plus en plus prégnante (de l'aveu même de son auteur) n'est pas pour me déplaire. le grimoire des clés, s'il ne montre pas le bout de sa reliure est au coeur du récit et impose une présence nécronomicienne assez envoutante.

Si ce dernier tome paru est pour moi une semi-déception, "arms peddler" reste une très bonne série originale et riche, et je regrette qu'elle se soit interrompue de cette façon.

Ce tome se lit très vite car il y a plus de dessins que de textes. Comme pour le volume précédent, il s'agit aussi d'un tome de transition qui n'apporte pas vraiment une avancée concernant la trame principale de l'histoire.
Pour le moment aucune nouvelle d'un éventuel tome 8.
Dommage !

Par un réflexe d'adolescent - un truc d'ado de vouloir posséder l'intégrale d'une série - j'ai sauté sur le septième volet des aventures de Garami et de Sona, son protégé et apprenti colporteur. La série semblait s'être éteinte d'elle-même puisqu'il a fallu attendre deux ans et demi pour voir apparaître ce nouvel épisode, et si l'histoire reprend dans son univers sombre et complexe, mélangeant le médiéval post-apocalyptique et le western (quelquefois un peu à la limite du ridicule), on sent que ça ne vient pas avec la même aisance et la même allure que dans les premiers tomes. L'auteur n'est pas vraiment dans son élément quand il fait évoluer ses personnages dans des histoires de longue haleine. En revanche, le chapitre spécial qui clôt ce livre retrouve le souffle des grands débuts qui m'avaient tant impressionné. Un one shot très ponctuel, bien construit, très lisible et savoureux avec des références très claires à Lovecraft. Excellent. Pour le compte, je donnerai une chance au volume suivant (si j'en ai encore les moyens).

Difficile de se replonger dans cet univers de Dark fantasy western post-apo après autant de temps, la relecture du tome 6 est du coup fort recommandable, après on dévore littéralement cette dernière sortie en date, et on en ressort à la fois rassasié, un peu déçu aussi et surtout dans l'attente...
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