« Je mettrai des voiles à mon dos et la boussole à l'eau », « à la fenêtre d'ombre » le regard perce. L'iris parle.Traverse.
Les mots s'inter-tissent de venir à « l'impossible rencontre ».
La lumière, lèvres d'une flamme , source sans cesse naissant à la vague.
Une incandescence marine charge le regard.
La mémoire -animal, retrouve le chemin de sa terre , elle balise et « serpente »,
elle pousse, renaît en « arbre équatorial », elle sève d'amours.
Plus loin passer « la lumière étranglée » il faut prendre le cours de son voyage.
Projeter le souffre de son chant et comme navire , danser sur le flot de ses mots.
« j absorbe /à ma main/ l'injuste marée » , comme échappée au naufrage...
Garder l'image , comme la lumière d'un phare, comme une onde lithographiant un corps, éviter « l'écueil stérile des regards », l'image comme un cap, faire oeuvre à l'adresse d'un voyage ,
« l'image est mon oeuvre sculptée », la proue de l'Idéal.
« l'animal rocailleux / à son aile /insoumise. »
Embrasser un océan de possible, chavirer ou peut être s'y noyer, quitte à tout prendre/ seul à tout perdre.
Sortilège tambour éclaire comme des yeux de gitane.
Une Odyssée de sables, un désert comme une flamme.
Des gemmes perlent au regard d'un charme.
« l'eau / dans leurs yeux/coulera / en agate de lumière »
Fileuse lumière, « le fil prendra forme volante ».
Voler, partir devenir et souvenir .
Conter alors la blanche maison, la pelote d'une laine, une musique et la danse d'un soleil
Voler, partir, y revenir. Des mots berceuse- langue berceau, des mots comme une arche de bleu cristal.
« Je laisserai/ma fenêtre à libre / lumière/lorsque peindra/ l'enfant / un opéra à mon/ front ». Quiétude annoncée à la partance du rêve.
Voir l'eau donner jour au soleil ,comme « de cet enfant /beau/ de se donner à la vie. »
« Je laisse m'emporter le fleuve de l'insouciance qui ira consoler mes froides nuits »…
Voguer, partir, devenir, à l'inconnu . « Libre est la passion ». délivrance de la souvenance, rompre les chaînes, reprendre le large. Répondre à la confiance du voyage. Laisser aller, laisser filer , son regard à l'horizon , au rythme de son regard. Saisons du poète… « l'hiver prend place dans mon ventre », « les mains tremblantes », « les globes aveugles » , le voilà nu, ...est il perdu ? Il recèle le mystère, illuminations reçues / illusions perçues. Rouler- partir – errer et découvrir, une ville, une dune, un rail, une route, gonfler la toile de ses voiles. L'iris est en partance.
Voir l'
Iridienne comme le récit d'un grand voyage c'est un peu comme entendre les mots traverser un vitrail.
Astrid Shriqui Garain