J'ai lu J'étais sa petite princesse lorsque j'étais au lycée et je me sens encore revulsée par le récit de Nelly. A l'heure où passe devant le Parlement français le projet de loi pour lutter contre la prédation sexuelle, ce témoignage reste d'actualité. La petite fille fut victime du crime atroce de viol par son père. A la torture physique et morale s'ajoute la rupture de la confiance envers l'image paternelle, la trahison la plus abjecte.
Et non seulement Nelly s'est retrouvée violée et salie par cet homme, mais également par une partie de son entourage qui estima "qu'elle l'avait bien cherché, la princesse à son papa". Comment peut-on raisonner ainsi face à de tels actes? C'est ce que je ne puis comprendre, ce qui est sans doute une bonne chose.
Ce genre de réaction est somme toute assez fréquent puisqu'il y a des personnes qui considèrent qu'une femme s'habillant de façon séduisante voire sexy "n'aura pas à venir se plaindre si elle se fait violer". Quelle belle mentalité pleine de compassion. Et pauvres hommes aguichés et forcés de recourir au viol à cause de ces femmes aux mauvaises tenues vestimentaires...
Pour revenir au témoignage de Nelly, son récit est marquant, à vif. Je salue le courage qu'elle eut à dénoncer ce qu'elle a subi et à le rendre public via son livre.
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Je ne pouvais pas leur raconter tous mes problèmes, tous mes trucs. Je n'ai pas parlé de mes cauchemars, de mes tentatives de suicide, de mon père que je voyais partout, de l'école qui déconnait, de Laury et de Sandy qui étaient paumés...Je n'ai rien dit. Je ne pouvais pas, là, en cinq minutes, devant ces juges qui m'impressionnaient, devant mon père qui, maintenant, me fixait en rigolant, devant ses copains, devant tous ces inconnus. Je ne faisais pas le poids. Désolée, mais je ne pouvais pas. J'ai seulement dit : "Oui, oui, tout va bien...Impeccable". Démolie, la gamine, mais impeccable.
Aujourd'hui, je sais que notre histoire à tous les deux n'était pas une histoire d'amour. Tu as voulu te venger de maman. Sauf que c'est moi qui ai tout pris. Alors je voudrais te dire : Papa, tu n'avais pas le droit...
Les gens nous voient de l'extérieur, pas de l'intérieur. Ils ne voient pas comment on vivait, comment on était en famille.