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Citations sur Le Bal (65)

Antoinette tremblait de tous ses membres, mais elle sortit avec lenteur sans une larme.

— Charmant, dit Mme Kampf quand elle fut partie : ça promet... D'ailleurs, j'étais toute pareille à son âge ; mais je ne suis pas comme ma pauvre maman qui n'a jamais su me dire non, à moi... Je la materai, je t'en réponds...

—Mais ça lui passera en dormant ; elle était fatiguée ; il est déjà onze heures ; elle n'a pas l'habitude de se coucher si tard : c'est ça qui l'aura énervée... Continuons la liste, c'est plus intéressant, dit Kampf.
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Oh ! dear, dear, c'est bien laid, une petite fille qui boude ; vous faites de la peine à votre ange gardien...

Antoinette grimaça : « sale Anglaise » et tendit vers le mur ses faibles poings crispés. Sales égoïstes, hypocrites, tous, tous... Ca leur était bien égal qu'elle suffoquât, toute seule, dans le noir à force de pleurer, qu'elle se sentît misérable et seule comme un chien perdu…
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Attendre... et ces mauvais désirs... pourquoi cette envie honteuse, désespérée, qui ronge le coeur en voyant passer deux amoureux au crépuscule, qui s'embrassent en marchant et titubent doucement, comme ivres... Une haine de vieille fille à quatorze ans ? Elle sait bien pourtant qu'elle aura sa part ; mais c'est si long, ça ne viendra jamais, et, en attendant, la vie étroite, humiliée, les leçons, la dure discipline, la mère qui crie... (p. 36-37)
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"Je voudrais mourir, mon Dieu faites que je meure... mon Dieu, ma bonne Sainte Vierge, pourquoi m'avez-vous fait naître parmi eux ? Punissez-les, je vous en supplie... Punissez-les une fois, et puis, je veux bien mourir...
Elle s'arrêta et dit tout à coup, à voix haute :
- Et sans doute, c'est tout des blagues, le bon Dieu, la Vierge, des blagues comme les bons parents des livres et l'âge heureux..."
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- Dis donc, Alfred, est-ce qu'on leur donne leurs titres en parlant ? Je pense qu'il vaut mieux, n'est-ce pas ? Pas monsieur le marquis, naturellement, comme les domestiques, mais : cher marquis, ma chère comtesse... sans cela les autres ne s'apercevraient même pas que l'on reçoit des gens titrés...
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- Je me fous de l’opinion des domestiques, grommela Kampf.
- Tu as bien tort, mon ami, ce sont eux qui font les réputations en allant d’une place à une autre et en bavardant…
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Antoinette tremblait de tous ses membres, mais elle sortit avec lenteur sans une larme.
- Charmant, dit Mme Kampf quand elle fut partie : ça promet... D'ailleurs, j'étais toute pareille à son âge; mais je ne suis pas comme ma pauvre maman qui n'a jamais du me dire non, à moi... Je le materai, je t'en réponds...
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- Oui, va, ma fille, si tu attends que ton père fasse fortune comme il le promet depuis que nous sommes mariés, tu peux attendre, il en passera de l’eau sous le pont… Tu grandiras, et tu seras là, comme ta pauvre mère, à attendre…
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Pourquoi cette envie honteuse, désespérée, qui ronge le cœur en voyant passer deux amoureux au crépuscule, qui s'embrassent en marchant et titubent doucement, comme ivres. Une haine de vieille fille à quatorze ans ? Elle sait bien pourtant qu'elle aura sa part ; mais c'est si long, ça ne viendra jamais, et, en attendant, la vie étroite, humiliée, les leçons, la dure discipline, la mère qui crie...
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Autrefois, quand Antoinette était plus petite, sa mère l’avait prise souvent sur ses genoux, contre son cœur, caressée et embrassée. Mais cela Antoinette l’avait oublié. Tandis qu’elle avait gardé au plus profond d’elle-même le son, les éclats d’une voix irritée passant par-dessus sa tête, « cette petite qui est toujours dans mes jambes… », « tu as encore taché ma robe avec tes sales souliers ! file au coin, ça t’apprendra, tu m’as entendue ? petite imbécile ! » et un jour… pour la première fois, ce jour-là elle avait désiré mourir… au coin d’une rue, pendant une scène, cette phrase emportée, criée si fort que des passants s’étaient retournés : « Tu veux une gifle ? Oui ? » et la brûlure d’un soufflet… En pleine rue… Elle avait onze ans, elle était grande pour son âge… Les passants, les grandes personnes, cela, ce n’était rien… Mais, au même instant, des garçons sortaient de l’école et ils avaient ri en la regardant : « Eh bien, ma vieille… » Oh ! ce ricanement qui la poursuivait tandis qu’elle marchait, la tête baissée, dans la rue noire d’automne… les lumières dansaient à travers ses larmes. « Tu n’as pas fini de pleurnicher ?… Oh, quel caractère !… Quand je te corrige, c’est pour ton bien, n’est-ce pas ? Ah ! et puis, ne recommence pas à m’énerver, je te conseille… » Sales gens… Et maintenant, encore, c’était exprès pour la tourmenter, la torturer, l’humilier, que, du matin au soir, on s’acharnait : « Comment est-ce que tu tiens ta fourchette ? » (devant le domestique, mon Dieu) et « tiens-toi droite. Au moins, n’aie pas l’air d’être bossue. » Elle avait quatorze ans, elle était une jeune fille, et, dans ses rêves, une femme aimée et belle…
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