Les insoumis

Eric Neuhoff passe du journalisme et des chroniques à l'essai. Et cela lui convient également. Ce livre présente cinq biographies de personnages étonnants, présentant quelques points commun : Ils ont tous gravité dans le milieu du cinéma, de la nouvelle vague, et ont eu une vie hors du commun dans le sens marginal de l'expression.

Maurice Ronet (acteur). La plupart d'entre-nous se souvient de son visage, tant il a joué dans une multitude films, même s'il s'agissait bien souvent de second rôles. Neuhoff insiste autant sur les rôles qu'on lui a confié que bien sûr sur sa vie réelle. Comme si tout cela intervenait de façon précise sur son destin. On nous dit au début qu'il ne choisit pas ce qu'il tourne (« Il vaut mieux tourner des navets que ne pas tourner »)
Or on a l'impression que les producteurs et réalisateurs en le choisissant , ont décidé de sa vie .
Est-on maître de son destin ?

Pascal Jardin : (Auteur, scénariste ) Génie du cinéma se révèle plus qu'un original, être un « fou » au minimum.
N'a-t'il pas ramené chez lui une girafe du cirque Bouglionne ?
N'a-t'il pas inventé ue machine à châtrer les emmerdeurs ?

Jean Pierre Ressam, producteur (de la grande bouffe, de la maman et la putain….)
Sa vie : Prendre des risques . Il a horreur des frileux.
Il commence sa carrière par une réussite fulgurante et ne peux évidement poursuivre que vers la déchéance, la maladie et la mort comme échappatoire.

Paul Gégauff, écrivain et scénariste (en particulier de Claude Chabrol )
Son mètre étalon : la déraison.

Dominique de Roux (Ecrivain)
Accusé (à tort ou à raison) de fascisme, en tout cas d'être au minimum un écrivain de droite !
« Il est un pluriel a lui tout seul. Il est partout, éditeur, écrivain, activiste, reporter »

L'écriture de ce texte est rapide, cependant le style devient vite télégraphique et lassant au fil des pages.
L'ensemble de ces portraits laisse une impression à la fois d'envie et de malaise.
Quel est le message délivré par l'auteur ? La est la question. Les personnages qu'il a choisi sont-ils des modèles, des inadaptés, des asociaux ?
Est-ce un appel ? Un constat ? On reste un peu dubitatif à la fermeture du livre…

Curieux titre. Eric Neuhoff aurait pu intituler son bouquin « Les feux follets », « Les météores », « Les cinglés » ou « Les bons vivants ». Quel est le point commun entre ces cinq personnalités ? L'acteur Maurice Ronet a travaillé sur des scénarios de Paul Gégauff et a crapahuté au Mozambique avec l'éditeur-aventurier Dominique de Roux, mais c'est tout. le scénariste-dialoguiste Pascal Jardin et le producteur Jean-Pierre Rassam n'ont pas de connexion entre eux ni avec les trois autres.
De Roux était carrément de droite, Ronet et Jardin plutôt de droite. Gégauff c'est plus douteux et Rassam s'en foutait. Ronet, Jardin, Rassam, Gégauff étaient des noctambules tendance pur malt. De Roux c'est plus douteux. Ronet, Rassam, Gégauff étaient amateurs de jolies femmes. Jardin fut l'homme d'une seule femme. De Roux en parlait très bien.
Ils sont tous les cinq morts prématurément. Cancer pour Ronet et Jardin. Déficience cardiaque pour De Roux. Crime passionnel pour Gégauff. Drogues diverses pour Rassam.
Neuhoff a le mérite de faire revivre ces figures attachantes qui ont traversé les décennies 60 et 70 – sans parler des précédentes - à la vitesse de la lumière. Lumière qu'ils ont connue tous les cinq avant qu'elle ne se détourne. C'est une époque vis-à-vis de laquelle l'auteur cultive une incorrigible nostalgie. Dans son style particulier et parfois irritant, il l'évoquera à nouveau dans (Très) cher cinéma français. Ceux qui partagent ses regrets apprécieront ces Insoumis.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais en achetant ce livre, certainement pas à ce que j'ai lu (enfin pas jusqu'au bout...).
Cet « essai » me fait penser aux conversations de bistro, ces histoires qu'on se raconte sur untel ou untel, rencontré ou fantasmé quand on a un peu bu en fin de soirée et qu'on est un peu trop seul.
Le titre « Les Insoumis » méritait mieux.
Les personnages dont il est question étaient des flamboyants, cet essai n'est malheureusement pas à leur niveau.

Ca pétarade toujours avec Eric Neuhoff. Alors quand le romancier flirte avec un « essai », où il révère 5 seigneurs d'élection, il est plus virtuose que jamais, comme infusé par le talent et l'esprit de ceux qu'il honore: Maurice Ronet...
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