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EAN : 9782369902102
130 pages
Editions Ca et Là (08/04/2015)
3.65/5   26 notes
Résumé :
Après "Une métamorphose iranienne", dans lequel Mana Neyestani racontait son exil d'Iran, ce Petit manuel se situe à Paris, où l'auteur a entrepris en 2012 des démarches pour devenir réfugié politique. Après avoir testé de première main l'infernal système répressif iranien, Mana Neyestani s'est alors trouvé confronté à un nouvel univers, certes beaucoup moins violent, mais tout aussi kafkaïen : celui de l'administration française. Entre bande dessinée autobiographiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un petit roman graphique nécessaire pour comprendre le parcours absolument hallucinant d'un réfugié politique pour obtenir une carte de séjour. Mana Neyestani est un dessinateur iranien qui raconte son expérience kafkaïenne des joies de l'administration française. On a tous plus ou moins été confronté aux aberrations et aux lenteurs administratives, mais le parcours pour régulariser une situation ou demander l'asile politique à de quoi vous rendre nos petits tracas bien légers devant l'ampleur de la tache.
Il y a bien sur un regard malicieux, teinté d'humour dans ce roman pour conter cette expérience. N'empêche, on ne peut que sourire jaune devant ce parcours du combattant, aussi déprimant qu'incroyable. L'espoir est constamment douché par Neyestani caricature avec beaucoup de talent ces loooooongues démarches qui feraient craquer un procession de Moines Bouddhistes. Instructif et pas forcément flatteur.
A noter une page hommage aux membres de Charlie Hebdo très réussie.
Je remercie bien évidemment Les Éditions Çà et Là, Arte Éditions pour cette belle découverte.
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C'est déjà compliqué pour n'importe quel Français de s'y retrouver au fin fond des arcanes de notre administration, mais imaginez votre calvaire si vous devez faire des dizaines de démarches supplémentaires avec le « léger » inconvénient de ne connaître personne dans le pays et de ne pas maîtriser du tout la langue utilisée ! C'est cette « formidable » aventure que nous narre l'iranien Mana Neyestani dans son Petit manuel du parfait réfugié politique.
Et des péripéties, il y en a donc pour ce réfugié politique (déjà quelle « chance » d'avoir cette excuse pour migrer !) qui débarque sans argent, sans amis, avec quand même un métier mais peu de liens sociaux à part des associations d'entraide. Ce petit ouvrage bien ficelé pointe donc astucieusement toutes les incongruités et les difficultés liées à toute administration labyrinthique qui se respecte. Désopilant !

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Après un premier ouvrage consacré à son exil d'Iran (« Une métamorphose iranienne »), Mana Neyestani revient avec ce « Petit manuel du parfait réfugié politique » sur le véritable parcours du combattant qu'il a du mener afin d'obtenir le droit de résider sur le territoire français. « Vous êtes peut-être entré en France avec un visa de touriste... ou bien vous avez été invité à un événement culturel...ou peut-être êtes-vous entré illégalement dans le pays. Dans tous les cas de figure, sachez que vous allez bientôt être au coeur d'un sujet de discussion grave et important ; vous êtes sur le point de devenir un « réfugié ». » Mana Neyestani aborde avec beaucoup d'humour et une pointe de dépit le calvaire vécu par ces personnes venues chercher refuge en France et qui se retrouvent baladés d'administrations en administrations, de services en services et de bureaux en bureaux. L'association France Terre d'Asile, la préfecture de police, l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, la Cour nationale du droit d'asile..., les étapes qui jalonnent le parcours d'un réfugié en France sont nombreuses et l'issue des longues et éprouvantes procédures toujours incertaines. C'est qu'il faut la mériter sa carte de séjour ! Et son récépissé autorisant momentanément à résider sur le territoire français. Et sa carte d'assurance maladie. Et son inscription à Pôle emploi. Et son visa pour pouvoir aller et venir à sa guise dans l'espace Schengen. Autant de démarches déjà très pénibles à entreprendre lorsque l'on est citoyen français et qui ont tôt fait de se transformer en véritable cauchemar pour quelqu'un qui maîtrise mal la langue française, qui ne connaît personne qui pourrait intercéder en sa faveur et qui peine à réunir toute la masse de documents demandés...

Le dessinateur ne se prive d'ailleurs pas de faire profiter ses lecteurs de quelques combines afin qu'il puisse éviter de se faire avoir si, à tout hasard, il devait se retrouver un jour dans ce genre de situation. Sachez par exemple que pour faire avancer plus rapidement votre dossier à la préfecture, rien ne vaut de commettre un délit mineur pour pouvoir vous faire prélever vos empreintes plus rapidement. Il est également conseillé de se donner une certaine visibilité en tant qu'activiste : être de toutes les manifestations contre le régime politique de son pays d'origine, multiplier les articles sur internet, voire même s'enchaîner aux grilles de son ambassade ! Si la majorité des situations décrites sont abordées avec humour, Mana Neyestani n'en dénonce pas moins la façon parfois scandaleuse dont sont traités ces réfugiés et les dérives de la bureaucratie française. La complexité des procédures, la déshumanisation des réfugiés dont l'identité ne se résume plus qu'au numéro qui leur a été attribué, l'efficacité très aléatoire des différentes administrations et de ses employés, l'instrumentalisation par les partis politiques... : le dessinateur force le lecteur à se confronter au quotidien de ces étrangers venus trouver refuge en France et le met face à des réalités désagréables qu'il préférerait sans doute occulter. La question du regard porté sur ces réfugiés par le reste de la population est également abordée à plusieurs reprises et, là encore, le portrait qui émerge n'est guère flatteur... Entre ceux qui ne voient en eux que des parasites ou des intégristes, et ceux pour qui tous les réfugiés sont forcément des défenseurs de la liberté ou de pauvres gens fuyant la misère : on voit bien qu'il reste encore du travail à faire pour que les mentalités évoluent...

Avec ce « Petit manuel du parfait réfugié politique » Mana Neyestani signe un excellent roman graphique qui revient avec humour sur un sujet qui prête pourtant peu à rire. Parce qu'il a justement été confronté à l'enfer que représente la bureaucratie française pour un étranger, l'artiste dénonce avec lucidité les dérives de notre système et le manque d'humanité de la prise en charge des réfugiés. « Le ping-pong est un jeu éprouvant. Surtout pour la balle. », se permet de nous rappeler Mana Neyestani qui, au terme de toutes ces éprouvantes procédures, finit par avouer ne plus vraiment savoir où est désormais sa place...
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Arte éditions et Babelio m'ont permis de découvrir ce petit manuel, livré sous la forme d'un ouvrage de B.D. de très bonne facture tant en terme d'édition que de dessin et de scénario.

Il s'agit bien de décrire le parcours du combattant du demandeur d'asile qui arrive en France, ou du réfugié politique - avec toutes les démarches administratives et les tracasseries qu'ils doivent vivre au quotidien.

Tout cela est très bien vu, (vécu) et je pense sincèrement que que tout est vrai. le tout étant décrit avec humour et un certain talent, même si les situations nous conduisent parfois à grincer un peu des dents.

Je pense que n'importe quel artisan qui essaie aujourd'hui de récupérer sa retraite pour laquelle il a cotisé plus de 40 ans auprès du R.S.I. pourrait en écrire autant, avec plus de hargne encore. de même qu'un demandeur d'emploi auprès de "Pôle emploi", voire de certains précaires pour obtenir le R.S.A. , etc, etc...

Je ne conteste surtout pas à Mana Neyestani le droit d'écrire cet opuscule, d'autant qu'il le fait avec talent, mais j'avoue que certains passages m'ont laissé un léger goût amer...
Aller jusqu'à critiquer les sommes allouées aux nouveaux arrivants ne me semble rien ajouter à l'esprit du bouquin. (A mon avis mieux représenté par le labyrinthe dessiné en couverture.

Que voulez-vous ! On m'a élevé avec quelques principes, du type " Tu ne mordras pas la main qui te nourrit"
Même si elle te nourrit mal !

En tout cas c'est un joli petit manuel qui comporte encore quelques erreurs mais qui mérite vraiment qu'on le découvre.

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En quelque 120 pages, Mana Neyestani, dessinateur iranien qui dut quitter son pays pour raisons politiques, raconte le parcours du combattant du réfugié qui veut s'installer en France. Personne, on suppose, n'ignore les tracasseries administratives, les Français en faisant l'expérience à peu près tous les jours. Les délais d'attente, l'arrogance du moindre préposé investi de la moindre responsabilité, les horaires de bureau incompatibles avec ceux de votre job, les ping-pongs entre offices où vous jouez le rôle de la balle, nous connaissons.
Quand on est Français et donc capable de s'exprimer dans la langue nationale, il faut encore y ajouter les interminables attentes au téléphone, les numéros surtaxés, la mauvaise humeur de certains fonctionnaires ou leur incompétence. Et j'en passe.
Rien de bien nouveau donc depuis le théâtre de Courteline, les ronds-de-cuir ont toujours mauvaise presse.
Et pourtant...Dans tous ces bureaux travaillent des gens le plus souvent de bonne volonté, plus ou moins bien formés, en général plutôt mal payés, mutés dans des zones où ils ne veulent pas forcément aller, faisant ainsi des heures de métro-train-RER ou bien respirant l'air des bouchons des grandes villes.
On peut essayer de faire rire en instruisant sur les conditions d'obtention des précieux documents qui donnent droit, enfin, à respirer un air un peu moins lourd. A espérer se construire un autre avenir pour soi-même et ses enfants. Et c'est là que le bât blesse : vaguement caustique, rarement positif, Mana Neyestani n'est pas drôle. Ses dessins sont de bonne facture, mais le texte n'est ni corrosif ni drôle. Juste un brin aigrelet . Il reconnaît qu'en tant qu'invité de la Ville de Paris, il a été bien plus chanceux que nombre de réfugiés, lui qui a été pris en charge, logé, accueilli.
Ce petit manuel aura au moins appris certaines choses au lecteur, notamment l'existence de tous ces offices en charge des réfugiés, au nom de sigles, structures complexes qu'on pourrait peut-être réunir en une seule, plus accessible et plus efficace. On apprend aussi qu'un réfugié doit avoir un « titre de voyage pour réfugié », qui lui permet de se déplacer sans visa dans l'espace Schengen, mais permis valable deux mois seulement alors qu'il en faut cinq ou six pour le renouveler...

Une curiosité plus qu'une réussite...

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critiques presse (1)
LeMonde
12 juillet 2018
Dans les traits de Mana, on retrouve les talents des dessinateurs humoristiques des années 1960 de la revue Planète : le silence a toute sa place et le blanc de la page est tout aussi dérangeant que la grisaille des prisons.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au début de votre aventure, vous n’étiez personne.
Puis, vous êtes devenu un nombre sans signification errant dans les salles d’attente de la préfecture.
Vous serez dorénavant, comme tous les autres citoyens, une personne à quinze chiffres.

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N'oubliez pas que la loi a toujours raison, même quand elle a tort :
-Votre dossier n'est pas là. Vous allez devoir le refaire entièrement.
-Ne pleurez pas, c'est de votre faute. Vous ne méritez pas mieux.
-Oh, je l'ai retrouvé ! Il était classé à la lettre G, alors que votre nom commence par un C.
-Pourquoi riez-vous ? Honte à vous ! Si vous n'aviez pas une tête à avoir un nom qui commence par un G, cette erreur ne se serait jamais produite !
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La bureaucratie française est une véritable culture, une vieille tradition et un horrible cauchemar.
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Il y a des moments où la réalité est tellement atroce, que l'esprit se réfugie dans la démence.
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Videos de Mana Neyestani (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mana Neyestani
Présentation de la bande dessinée "Trois Heures" de Mana Neyestani (c) 2020 Arte Editions / Editions çà et là
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