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EAN : 9782866424930
94 pages
Cahiers du cinéma (06/12/2007)
2.92/5   12 notes
Résumé :
Un cinéaste incarne le cinéma français : François Truffaut. Dès Les Quatre Cents Coups, son premier film inspiré de son enfance douloureuse et interprété par le jeune Jean-Pierre Léaud, il remporte un prix au Festival de Cannes et connaît un immense succès public. Nous sommes en 1959, c'est le coup d'éclat de la Nouvelle Vague. Avant son passage à l'acte, François Truffaut, comme Jean-Luc Godard ou Claude Chabrol, fut d'abord un cinéphile ardent et un brillant polém... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce qui frappe assez rapidement à la lecture de François Truffaut, c'est la virulence de l'auteur, plutôt étonnante pour un ouvrage d'initiation à la filmographie d'un réalisateur. Ainsi, il n'hésite pas à parler du "public imbécile de Cannes" dans un paragraphe consacré à La peau douce. Petit à petit, mais de plus en plus clairement, s'esquisse alors la démarche de Cyril Neyrat, qui divise les films de Truffaut en deux catégories : les films à succès, légers, bourgeois, qui révèlent bien entendu le mauvais penchant du cinéaste. Et ceux boudés par le public, voire par la critique, qui constituent forcément les véritables réussites du réalisateur : "C'est toute l'ambiguïté du passéisme antimoderne de Truffaut, qui oscillera jusqu'à la fin entre les audaces d'un retour aux origines et le confort d'un petit commerce artisanal et consensuel. Évidemment, le public préférera toujours la seconde voie." Pour résumer, si vous n'aimez pas Les deux Anglaises, vous êtes un con, et si vous aimez le dernier métro, vous êtes un con. C'est tout juste si des films tels que La nuit américaine ne sont pas ravalés au même niveau que Les sous-doués en vacances.

Le cas de la femme d'à côté est à part, puisque relevant des deux catégories à la fois, avec tout de même un fort penchant du côté obscur. le cas de la femme d'à côté est à part, puisque relevant des deux catégories à la fois, avec tout de même un fort penchant du côté obscur. Je précise que cette interprétation manichéenne va carrément à l'encontre de ce qu'a toujours défendu Truffaut critique et réalisateur, à savoir un cinéma populaire. Ça n'est pas pour rien qu'il a conçu un fort célèbre livre dont le but avoué était de réhabiliter Hitchcock aux yeux du monde entier. de plus, le cinéma de Truffaut, comme tout oeuvre d'auteur, constitue un tout.

Bon, puisque le public est con, le lecteur du livre de Cyril Neyrat doit l'être aussi un peu. On lui assène donc, pour l'instruire, l'analyse quelque peu basique d'une séquence des Deux anglaises (on aura vite compris que c'est le film préféré de l'auteur), comme si ledit lecteur/spectateur n'était pas capable de comprendre tout seul, à la vision du film, le symbole de la rechute de Muriel qui tombe deux fois sur le parquet, ou l'aspect orgasmique de son délire fiévreux - ce qui n'est pas, que Cyril Neyrat me pardonne, d'une grande nouveauté, le Bernin étant passé par là quelques siècles avant Truffaut.

Du côté de la biographie, l'auteur, s'il liste les aventures amoureuses de François Truffaut avec ses actrices, ce qui se justifie pleinement, oublie en revanche bizarrement de mentionner l'épisode Claude Jade, avec qui Truffaut se fiança et qu'il planta allègrement le jour du mariage. Une anecdote pourtant loin d'être anodine dans le parcours personnel du réalisateur, pour qui la vie de couple posait un dilemme énorme, et qui a fait de l'amour impossible, trahi, tragique, maladif, obsessionnel, un motif plus que récurrent dans son oeuvre. Mais voilà, la question n'est pas développée dans le présent ouvrage, si ce n'est via le résumé des intrigues des films, pas plus que l'aspect tout de même extrêmement sombre de l'univers de Truffaut. On préfère nous ressasser sans cesse que François Truffaut a toujours alterné films légers et plus sérieux.

L'ouvrage se conclue pratiquement sur l'affirmation que Truffaut n'est pas un grand cinéaste, et surtout pas un poète. Qu'on le pense et qu'on argumente en ce sens, pas de souci : loin de moi l'idée de voir en Truffaut un cinéaste parfait. Mais voilà tout de même une drôle de façon d'inviter le lecteur à aborder sa filmographie. D'autant qu'il me semble que la collection dans laquelle est publié notre ouvrage n'a pas pour objectif de développer ce genre de thèse, mais de se limiter à faire découvrir le travail d'un réalisateur. Donc, question que je pose régulièrement : que fait l'éditeur, dans cette toute histoire ? S'agissant, pour partie, des Cahiers du cinéma (pour qui Cyril Neyrat travaille comme critique) l'éditeur se fiche ici complètement du parti-pris de l'auteur, qui tourne assez rapidement au ridicule, et laisse faire.

Voilà bien un livre d'un snobisme assez insupportable, qui ne présente que peu intérêt, étant donné son peu d'objectivité, pour la compréhension du cinéma de Truffaut.


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Je suis sceptique à l'égard ce bouquin :
1/ comme le livre de Neyrat est richement illustré, je l'ai lu en parallèle avec la biographie de Toubiana et de Baecque, parue dix ans plus tôt ; je suis tombé sur des phrases identiques. D'ici à l'hypothèse du plagiat il n'y a qu'un pas.
2/ Autre problème signalé par deux babeliens, Musardise et lorson : Neyrat méprise les films grand public de FT.
Bref, à part les photos, rien à sauver. Pourtant, c'est les Editions Cahiers de cinéma !

Notes de lecture : phrases identiques par rapport à la bio citée ci-dessus
« Roberto Rossellini leur prouve qu'on peut faire le plus beau de films le plus simplement du monde, en racontant une histoire d'amour entre deux personnages dans un décor naturel ». Dans l'autre livre on le retrouve en page 189.
« Après l'échec de Tirez sur le pianiste, Truffaut n'a plus le droit à l'erreur ». Dans l'autre livre on le retrouve en page 343.
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Malheureusement, total désaccord avec l'auteur sur ses critiques de L'argent de poche", "La nuit américaine" ou "Le dernier métro"... des films que j'aime beaucoup...
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Mémento basique sur François Truffaut.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Prendre un position lucide face à l’œuvre de Truffaut, dégagée des passions de l'époque, c'est répondre à la question qui a nourri un malentendu croissant depuis le début des années soixante-dix. Le cinéaste a-t-il trahi les idées du critique ? Truffaut a-t-il rejoint la "Qualité française" après l'avoir dénoncée ? Ses détracteurs ont répondu trop vite par l'affirmative, ses admirateurs ont fait comme si la question en se posait pas.
Chapitre "Le système Truffaut : succès, échecs et malentendus"
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Le jeune homme se forge dans Paris occupé puis libéré un caractère et une morale qui détermineront fortement sa vie et son œuvre. Morale qu'il énonce en des mots qui trahissent les souffrances de l'adolescence : "Je vois la vie comme très dure, je crois qu'il faut avoir une morale très simple, très fruste. Il faut dire : "Oui, oui" et ne faire que ce que l'on a envie de faire." Culte de l'indépendance et refus de la violence , tempérament révolté, écorché, et besoin de normalité, de reconnaissance : Truffaut est et restera un homme et un adepte du paradoxe, des contradictions et du contre-pied.
Chapitre "Génie d'un critique, naissance d'un cinéaste"
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La Peau douce n'est pas vite amorti : hué par le public imbécile de Cannes, incompris par la critique, qui confond le sujet et son traitement et parle d'embourgeoisement à propos du film le plus sec et le plus intransigeant de son auteur. Le succès viendra de l'étranger, notamment des pays scandinaves sans doute plus à l'aise avec les vérités du couple que l'hypocrite société française.
Chapitre "La Nouvelle Vague à contre-courant"
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Baisers volés remplit les caisses du Carrosse mais amorce aux yeux du public, de la critique et des anciens amis un malentendu qui ne cessera de croître. Truffaut passe pour un rebelle assagi, un gentil cinéaste refusant les excès modernes et les modes, brillant continuateur du "cinéma d'autrefois".
p.48
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Video de Cyril Neyrat (1) Voir plusAjouter une vidéo

Cinéma
Emission publique spéciale consacrée au cinéma, présentée depuis le théâtre municipal de Grenoble, par François Régis BASTIDE, avec les critiques Christian NEYRAT, François FORESTIER, Hugues MASOCH, Michel MARDORE et Michel CIMENT. Dans le cadre du Festival du Cinéma français qui se tient en Isère du 27 novembre au 9 décembre, débat sur les sujets suivants :
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