Une histoire événementielle très détaillée qui va de la reconquête de la Ville sur les Croisés en 1261 à sa chute sous les coups des Turcs en 1453. Le spectacle du pouvoir politique, les tractations, les intrigues et négociations avec la papauté et l'Occident, vont bon train pendant que le territoire se resserre à quelques cantons grecs, à quelques îles et à la banlieue de Constantinople. Telle est du moins la vision traditionnelle de ces siècles, que viennent démentir aujourd'hui, sur certains points, les études d'histoire économique récentes.
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Une histoire de la fragilité de la civilisation devant toutes sortes de barbares.
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Trois mois plus tard à peine (8 juin 1391), Manuel fut convoqué au camp du sultan en Asie Mineure. Il ne pouvait qu'obéir, redoutant le pire. .. la misère et la détresse dont il fut le témoin pendant ces quelques mois sont décrites dans les lettres qu'il écrivit à ses amis de la capitale. Les opérations militaires entreprises par Bajazet, auxquelles Manuel et son neveu Jean VIII furent obligés de prendre part, les conduisirent jusqu'au coeur de l'Anatolie ... L'armée marchait, comme l'écrit Manuel, à travers une contrée sauvage et déserte, que les habitants avaient fuie pour se réfugier dans les montagnes et les forêts ... Et Manuel, attaché comme il l'était aux choses de l'Antiquité, eut le coeur déchiré en passant par d'anciennes villes grecques encore reconnaissables, dont les noms avaient été remplacés par d'autres, étranges et barbares.
Une partie de son triste séjour en Anatolie s'écoula dans le confort relatif d'Ankara. Ce fut là, au cours de l'hiver 1391, qu'il eut avec un théologien musulman une série d'entretiens portant sur les doctrines du christianisme et de l'islam, et où il fut surtout question du titre de prophète revendiqué pour Mahomet. La réussite évidente des disciples du prophète comparée à l'affaiblissement navrant des chrétiens mettait l'apologiste dans une position favorable.
pp. 320-321