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Citations sur Bidoche (102)

Jusqu’en 1997 […], 75% du bétail américain mangeait des déchets ovins et bovins, et des millions de chats et de chiens achetés à bas prix faisaient aussi partie de la diète d’animaux herbivores. Une étude datant de 1994 rapporte que les éleveurs de l’Arkansas récupéraient 1 000 tonnes par an de litière et de déjections de poulaillers industriels pour en nourrir ensuite le bétail. Oui, les consommateurs s’en sortent bien. Car en réalité, et compte tenu des modes de fabrication, un hamburger contient de la viande provenant de dizaines, voire de centaines d’animaux.
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[A propos des abattoirs]
A la fin de tout, un bloc entier lui parvenait par un rail, accroché en hauteur et pendant. Un ensemble de 25 kilos au moins comprenant le cœur, le foie et les poumons du cochon. « La plus mauvaise place, car c’est là qu’on avait le plus de boulot. Bras tendu, je devais d’abord décrocher le bloc et le placer devant moi, avant de séparer les différents organes. »
Cela peut sembler quelconque, mais imaginez faire ce redoutable mouvement en tension tout au long d’une journée de dix heures, au cours de laquelle de 400 à 500 cochons seront réduits en morceaux. Dix heures, oui. Dans cet abattoir ordinaire d’une Bretagne ordinaire, le travail commence à 12 heures et s’achève à 23 heures, avec une pause au milieu. Et interdiction d’aller aux toilettes, car ce serait casser le rythme de la chaîne. Dix heures à découper ces lourdes masses. Qui peut imaginer ? Personne. Les employés des abattoirs sont les secondes victimes de la tuerie organisée, après les animaux eux-mêmes.
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En 1961, nous étions à peine plus de 3 milliards d’humains et cohabitions avec 6,9 milliards d’animaux d’élevage. Le rapport entre ces animaux et les hommes était donc de 2,26. Mais, en 2001, nous étions plus de 6 milliards, entourés de 20 milliards de bêtes dites de rente. Un rapport de 3,29. Si la courbe se maintenait de la sorte, en 2050, nous serions environ 10 milliards régnant sur 36 milliards de veaux, vaches, cochons et poulets. Et pourtant, pour l’heure du moins, tout continue comme avant. En mieux. En pire. Le rapport prévu en 2050 -3,6- a été atteint dès 2007.
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Une étude publiée en novembre 2008 dans un journal scientifique de grande valeur révèle que presque tout ce qui est consommé dans les fast-foods des Etats-Unis –soit la moitié des restaurants du pays- provient… du maïs. Une analyse clinique réalisée dans les trois principales chaînes américaines –McDonald’s, Burger King et Wendy’s- montre que le bœuf, le poulet, les huiles des frites sont obtenus à partir du maïs. Encore a-t-on laissé de côté les sodas, dont le sucre vient, lui aussi, du maïs.
On s’étonnera moins, dans ces conditions, de la déclaration qui suit, faite en 1971 par le créateur de la chaîne McDo au Japon, Den Fujita. Dans le genre, un vrai chef d’œuvre : « La raison pour laquelle les Japonais sont si petits et ont la peau jaune, c’est qu’ils ne mangent rien d’autre que du riz et du poisson depuis 2000 ans. » Ajoutant, probablement pour le fun, quoique : « Si nous mangeons des hamburgers McDo et des pommes de terre pendant un millier d’année, alors nous deviendrons plus grands, notre peau deviendra blanche, et nos cheveux seront blonds. »
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Quand la guerre s’achève, le fascisme enfin à terre, la viande est rationnée en France à 200 grammes par semaine. Encore ne s’agit-il souvent que de tendons et de mauvaise graisse autours d’os durs comme de la pierre. Le traumatisme –symbolisé par ces tickets de rationnement qui dureront jusqu’en 1949-permet de mieux comprendre ce qui va suivre. Il n’est pas exagéré de penser qu’une revanche sociale, politique et alimentaire était en gestation dans la terrible décennie qui court entre 1940 et 1949.

[…] la viande, symbole universel de la bonne santé, la viande sort du conflit tout auréolée d’un prestige inouï. Elle a été, pendant l’Occupation, la marque de l’infamie, des mercantis, du marché noir. Mais aussi celle de la survie, sans doute même du bonheur. Et après 1944, quand les Français découvrent le beef, cette incroyable abondance de bœuf made in America que transportent avec eux les soldats alliés, elle devient aussi le symbole de la liberté.
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De mars à juillet 2008, au cours de très officielles Rencontres Animal et société, présentées par le ministère de l’Agriculture comme une sorte de « Grenelle de l’animal », la vérité a été dite sans fard. Jacques Servière était présent en tant qu’expert dans le groupe « Statuts de l’animal ». Pas de malentendu : il s’agissait de « concilier la promotion de pratiques de bien-traitance en vue d’améliorer le « bien-être » des espèces animales d’intérêt sans pour autant alourdir l’arsenal des contraintes au risque de compromettre le caractère durable des filières économiques liées à l’élevage. En somme, d’accord pour accepter des mesurettes, mais sans toucher aux filières économiques. Car si l’on est bien obligé, avec des pincettes, d’accepter le mot douleur, il est exclu de parler de souffrance. Pas de ça, Lisette, comme on disait jadis dans les provinces. La souffrance, c’est le propre de l’homme.
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L’une des autorités officielles françaises, l’Institut national du cancer (INC) a publié en février 2009 de redoutables recommandations sur les liens entre l’alimentation et le cancer. Serions-nous à la veille d’un aggiornamento, comme cela fut le cas, si péniblement, pour l’amiante ? […] « […] Il a été estimé que le risque de cancer colorectal est augmenté de 29% par portion de 100g de viandes rouges consommé par jour et de 21% par portion de 50g de charcuteries consommée par jour. »
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Ce que Poly, Vissac, Février ont en tête est sidérant. […] Il s’agit à la fois de sélectionner les animaux pour leur faire produire davantage de nourriture et de lait. Mais aussi, d’une certaine façon, de sélectionner les humains. Vissac, dans son grand livre-testament, note sans état d’âme apparent que la décision a été prise de partager les paysans en trois catégories, l’une devant disparaître, une deuxième devant être aidée par l’Etat à se « moderniser » et la troisième déjà assez puissante pour se contenter d’un « accompagnement » vers les lendemains qui chantent. Ce qui donne : « Cette répartition correspond à un véritable processus de sélection, humaine celle-là. Elle n’est plus de l’ordre de l’évolution sociale lente, mais correspond à une véritable décision imposée par une génération humaine à celle qui précède et à celle qui suit.
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Walter Footprint […] estime qu’un kilo de bœuf « coûte » 15 500 litres d’eau à l’humanité. Par quel prodige ? C’est hélas très simple. Avant qu’un bœuf n’atteigne l’âge adulte -3 ans-, il aura consommé quantité de tonnes de céréales, d’herbes ou de foin. Mais pour obtenir ces produits végétaux, il faut nécessairement utiliser des millions de litres d’eau. A quoi il faut ajouter ce que le bœuf boit et l’eau nécessaire à son entretien quotidien.
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"Modifier ses habitudes est l'une des vraies grandes libertés qui nous sont laissées. Je l'ai fait. Derrière la viande, peu à peu, les morceaux, hauts et bas, se sont reformés, comme dans les dessins animés de mon enfance, qui ignorent tout de la logique triviale de la vie ordinaire.
Derrière une côte de boeuf, j'ai fini par voir un boeuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d'un choc, immense et lent."
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