Fin des années soixante et début soixante-dix, Matti et son ami Niila vivent à Pajala, une petite ville tranquille du nord de la Suède. À mesure qu'ils grandissent la magie de l'enfance, peuplée de sorcières et de revenants, est remplacée par celle de la musique rock, l'alcool et le sexe. Petit à petit, ils intègrent le monde adulte. En évoquant ces souvenirs de jeunesse, Mikael Niemi capture les subtilités de la vie sociale d'une communauté rurale un peu particulière, celle des Tornédaliens, "un tantinet incultes, un tantinet pauvres d'esprit ", pas tout à fait Suédois, pas vraiment Finlandais non plus. Cette communauté, l'auteur la connait bien puisque, tout comme Matti, il est né et a vécu à Palaja.
Une lecture bien sympathique pour découvrir le mode de vie particulier, un peu brutal et éloigné de la modernité, de la minorité linguistique dont est issu l'auteur. J'en ai apprécié le langage plutôt fleuri qui m'a fait sourire à de nombreuses reprises.
Le titre original est Populärmusik från Vittula. Dommage que l'éditeur français ait choisi la dernière phrase comme titre du roman. On ne peut de prime abord en goûter la saveur particulière. Avec ce titre aux relents de guimauve, j'ai eu presque honte en l'achetant ! L'illustration de couverture, à mon avis, ne reflète pas non plus l'esprit du texte de Niemi.
Ces (mauvais) choix éditoriaux n'ont pas dû aider la promo de ce roman qui mériterait d'être découvert par un plus grand nombre de lecteurs car, croyez moi on n'y trouve pas de mélasse sentimentale. Rien que du rude, du touffu, du viril ! Du tornédalien, en somme.
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A première lecture, le titre de ce livre n'est pas très inspirant. Mais quelques critiques positives ainsi que le résumé de la couverture, me persuadent du contraire. Bien m'en a pris, sous des chapitres décrivant des petites anecdotes d'un jeune garçon puis adolescent, on découvre l'enfance du narrateur en Suède, dans les années 60, près de la frontière finlandaise ; la religion, l'alcool, les filles... Quelques uns de ces épisodes (malgré des descriptions assez longues) sont assez insolites, bizarres, surréalistes alors que d'autres carrément tordants et amusants ... ou touchants comme celui où il embrasse son ami. A lire, déguster, savourer.
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Les avatars d'un bon premier livre ! L'auteur nous fait pénétrer dans une région peu documentée, la frontière suédo-finlandaise. Livre de formation vécu de l'intérieur qui prend tout son intérêt, car les coutumes locales sont aussi fortes qu'actives et formidablement documentées. Il y a des passages à vide qui freinent la lecture, mais pas assez denses pour l'arrêter et c'est tant mieux, car l'évolution du héros permet de renouveler l'intérêt.
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Le langage populaire appelait notre quartier Vittulajänkkä, ce qui, traduit, donne le Marais de la Foufoune. L'origine du nom n'était pas claire, mais il devait y avoir une allusion au nombre d'enfants qui naissaient par ici. Dans de nombreuses bicoques, on comptait cinq enfants, parfois davantage, et ce nom célébrait ainsi quelque peu crûment la fertilité féminine.
Le langage populaire appelait notre quartier Vittulajankka, ce qui traduit, donne le marais de la Foufounne. L'origine du nom n'était pas claire, mais il devait y avoir une allusion au nombre d'enfants qui naissaient par ici. Dans de nombreuses bicoques, on comptait cinq enfants, parfois davantage, et ce nom célébrait ainsi quelque peu crûment la fertilité féminine.