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Critique de Alcapone


Prolongeant sa réflexion sur Par delà bien et mal, cet "écrit polémique" met en lumière l'art de la rhétorique du philosophe allemand. Invitant ses semblables à reconsidérer les valeurs morales contemporaines, Nietzsche par une pirouette bien sentie, renverse la donne et interroge sur le bien-fondé de la morale occidentale. Délaissant cette fois-ci ses habituels aphorismes au profit d'un développement sous forme de dissertations, Nietzsche décline sa "Généalogie de la morale" en trois essais :"le bon et le mauvais" (ou la morale des maîtres contre celle des esclaves), "le ressentiment" (ou la mauvaise conscience ou la culpabilité qui forge la morale des esclaves) et "les idéaux ascétiques" (critique de l'ascétisme qui se nourrit de la morale des esclaves)...

Je ne m'étendrai pas sur l'interprétation de cette Généalogie de la morale car le web fourmille de pistes qui se rejoignent (ou pas). D'ailleurs, mon avis peu éclairé ne serait d'aucune utilité. Mon compte-rendu portera plutôt sur mon expérience de lecture. Nietzsche en est conscient, sa pensée est tortueuse et l'interprétation de ses textes exige un effort, une compétence que ne possède pas à priori l'homme moderne : "savoir ruminer". Certes, il n'a pas tort mais en même temps avouons que le style pamphlétaire du philosophe, ses écrits sibyllins et son esprit d'escalier sont assez éloignés de la pensée systématique généralement associée aux philosophes. En effet, Nietzsche fait plus figure d'un écorché vif que d'un philosophe. Alors c'est vrai, comme le souligne le philosophe allemand : "pour pouvoir pratiquer la lecture comme un art, une chose avant toute autre est nécessaire, que l'on a parfaitement oubliée de nos jours - il se passera encore du temps avant que mes écrits ne soient lisibles -, une chose qui nous demanderait presque d'être de la race bovine et certainement pas "un homme moderne", je veux dire : savoir ruminer..." (extrait de l'avant-propos, p. 17). Mais pas seulement aurais-je envie de dire car si on retourne la question, n'incombe t-il pas aux philosophes (qui se considèrent souvent éclairés) de savoir transmettre clairement les concepts qu'ils ont eux-mêmes élaboré ? Hum... La question est lancée et moi, je retourne à mes ruminations...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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