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Critique de AltheaWonderland


54 minutes est un roman choc sur un sujet poignant qui est malheureusement encore et toujours d'actualité : les tueries de masse en milieu scolaire. Je ne vais pas vous faire l'affront de vous dire pourquoi c'est un récit touchant et bouleversant en long, en large, et en travers. Toute personne étant capable d'un minimum d'empathie ne peut qu'être ébranlé face à une tragédie de cette ampleur. Bien sûr que la lecture de 54 minutes est dure, sûrement insupportable pour les plus sensibles, et que certains passages peuvent nous emmener au bord des larmes. Mais il y a aussi le reste, ce reste qui pour ma part est ce qui m'a empêchée d'être complètement embarquée dans cette histoire et a fait que 54 minutes n'a pas été un coup de coeur. Donc pour une fois, malgré la note très élevée que j'ai accordée à ce roman, je vais un peu plus appuyer et développer les éléments qui ont pêchés.

54 minutes s'articulent autour de 4 personnages bien précis durant cette bulle temporelle où l'horreur se produit. Claire, Tomas, Sylvia, et Autumn. 4 personnes qui ont toutes des liens avec Tyler, le tireur. Claire est l'ex petite amie de Tyler. Tomas a eu bien des différents avec le jeune homme. Sa soeur jumelle, Sylvia, est en couple avec Autumn. Autumn qui est elle la petite soeur de Tyler. Bref ce sont quatre personnages qui ont gravités autour de Tyler bien avant cet événement et qui se retrouvent donc bien malgré eux impliqué entre peur, regrets, colère, et culpabilité dans sa folie vengeresse.

Honnêtement à la base c'était une assez bonne idée que de se concentrer sur différents personnages, qui vivent chacun l'histoire différemment car ils ne se trouvent pas tous dans l'auditorium, et surtout sur des personnages qui connaissent bien le tireur. Néanmoins Marieke Nijkamp a choisi d'apporter un peu trop d'eau à son moulin et on ne passe pas loin de la noyade. En effet TOUT les personnages évoqués ont des vies compliquées, beaucoup de problèmes, des passées lourds, bref aucun cliché n'est oublié et cela crée une distance qui n'a pas lieu d'être. C'est beaucoup trop et à mon sens cela enlève un peu au sujet principal de l'histoire qui est cette tuerie. L'auteure propose une vision beaucoup trop manichéenne de la problématique, on est dans du tout noir ou tout blanc, alors que ce regard aurait mérité d'être beaucoup plus nuancé, développé, et surtout avec bien moins de sensationnalisme gratuit.

Personnellement, au final, le point de vue qui m'a réellement prise aux tripes c'est celui De Claire. Pas pour le personnage en tant que tel. Mais parce qu'elle nous offre un regard extérieur à l'auditorium. Elle nous offre le point de vue des proches qui attendent à l'extérieur, rongés par l'angoisse et l'impuissance.

Outre ses défauts et ses exagérations, 54 minutes est tout de même un roman qui vaut le coup d'être lu ne serait-ce que pour ce qu'il défend. Et aussi parce qu'il se lit ultra vite. Une fois commencé, on est pris au piège de l'histoire et personnellement je ne m'imaginais pas le reposer avant de l'avoir terminé. Néanmoins si cette thématique vous interpelle, je ne saurais que vous encourager à lire Hate List de Jennifer Brown qui évoque le sujet avec plus de pluralisme, et de profondeur, sans prendre de raccourcis, et surtout sans tomber dans l'exagération.

Lien : https://altheainwonderland.b..
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