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EAN : 9782882504463
434 pages
Noir sur blanc (12/01/2017)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Au milieu des années 1980, la ville de Kiev baigne dans une ambiance apocalyptique : c'est le règne du marasme et du « grand n'importe quoi » qui ont précédé l'effondrement de l'URSS. Les châtaigniers fleurissent dans le parc de la Victoire, où les vétérans de l'Afghanistan dealent du hasch tout en réparant les jeux pour enfants qui tombent en miettes.Les vendeurs du marché noir sont rançonnés par les flics, les affaires marchent mal… Un meurtre vient déstabiliser t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Nous suivons plusieurs personnages, ayant en commun la fréquentation du Parc de la Victoire. Ce parc est le reflet d'une Ukraine communiste qui se dégrade jusqu'à s'effriter complètement. Dealers, canailles, rencontres, marché noir, ce parc, immuable, est le lien entre tous ces éléments. C'est le temps qui passe, les générations qui se succèdent, les relations qui naissent et meurent, au milieu des promenades.
En suivant les personnages, de l'étudiant en mathématiques au commissaire de police, nous découvrons les engrenages complexes du communisme ukrainien, les enjeux d'un pouvoir qui tend à mourir, les difficultés des petits trafics... Nous entrons dans un monde souterrain, à la vue et caché de tous, un monde pour la lutte d'une petite place en société, dans une machinerie immense et ombrageuse.
La plume de Alexeï Nikitine sonne juste, il est très agréable à lire, et je suis admirative de la façon dont il nous plonge sans qu'on s'en rende compte dans son univers, cette Ukraine très sombre. Les personnages sont tous très bien dessinés. Ce livre est une réussite.
Je remercie énormément les éditions Noir sur Blanc et Babelio pour l'envoi de ce livre. Je me suis toujours intéressée à la culture et au monde slave, et Victory Park est une immersion complète dans l'Ukraine des années 80-90.
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C'était dans la grande banlieue de Kiev juste avant la fin de l'URSS.
De nombreux personnages se croisent sans se connaître.
L'économie va mal, les gens vivent de petites combines, c'est le règne de la débrouille et de la corruption, les anciens d'Afghanistan survivent en dealant, et bien-sûr, la mauvaise vodka coule à flot.
Il y a un meurtre mais pour moi ce roman n'est pas à classer dans les polars, c'est une photographie d'un quartier de Kiev. Alexeï Nikitine nous fait vivre avec beaucoup d'humour le quotidien de ses anti-héros
Au début j'étais un peu perdu au milieu de tous ces personnages présentés sous plusieurs noms qui se ressemblent. Mais dans cet enchevêtrement on retrouve vite son chemin qui nous conduit dans les allées de ce Victory Park, personnage à part entière de ce roman.
Seul bémol, les femmes sont vraiment des personnages secondaires.
Un roman que je quitte à regret.
Espérons que d'autres ouvrages de Nikitine seront vite traduits en français.
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Tout d'abord, un grand merci à Babelio pour m'avoir fait découvrir les éditions Noir sur blanc, une maison pourtant déjà trentenaire spécialisée dans les auteurs de l'Est!

Victory Park est une zone de non-droit au coeur de Kiev où s'organisent les trafics et les petits arnaqueurs. Il est aussi le symbole des deux "zones" qui ne se sont jamais comprises, jamais réellement alliées. le roman se déroule dans la capitale ukrainienne à la fin de l'URSS et dépeint avec brio cette ambiance de délitement. Une galerie de personnages attachants tisse une toile d'intrigues secondaires qui ne servent en réalité qu'à raconter l'histoire de la ville, les coutumes slaves, la réalité communiste et les anecdotes d'une époque. C'est à la fois le point fort et le point faible du roman: Nikitine relègue au second plan les intrigues littéraires et j'avoue avoir perdu parfois le fil ou m'être totalement désintéressée du sort des personnages tant la j'étais captée par la partie "informative". Bref, un texte est riche et passionnant à ne pas manquer!
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Alexeï Nikitine est un auteur ukrainien de langue russe. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les éditions Noir sur Blanc mettent en avant les auteurs ukrainiens de leur catalogue, et c'est ainsi que j'ai découvert ce très beau roman.

Victory Park est un parc de Kiev. L'action se passe dans le milieu des années 80. L'URSS est en guerre contre l'Afghanistan. Dans Victory Park, les vétérans fument du hasch, on vend à la sauvette des vêtements occidentaux, de « vrais communistes » conspirent contre l'Etat soviétique, et tout autour les apparatchiks tentent de maintenir les apparences et de sauver leur peau. La fin de l'Empire n'est pas loin. Mais c'est aussi le printemps, et la jeunesse s'aime, et dans le temps long se maintiennent les légendes et quelques traditions – la résistance secrète de la vie...

https://lesmonstres.org/2022/05/31/critique-victory-park-dalexei-nikitine/
Lien : https://lesmonstres.org/2022..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tous savaient peu de choses de Kiev, et ce qu’ils savaient tenait à l’aise dans les cadres étroits des leçons d’histoire qu’ils avaient eues à l’ecole, alors il restait suffisamment de place pour les fables et les bobards les plus invraisemblables. Ils n’avaient vu ni l’ancien Krechtchatik, ni la place Kalinine d’avant-guerre. Ils ne connaissaient pas non plus l’Ukraine, ils la voyaient comme la Russie ; la même, mais un peu différente, un peu bizarre.
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L’air était saturé des senteurs du bois tout proche, de l’asphalte mouillé qu’on venait de laver, de l’odeur de ce matin de mai qui prenait des forces. Si Pelikan avait décidé qu’il devait passer, comme d’habitude, sa journée à l’université, s’il avait pris d’abord le tramway en direction de la place de Leningrad, puis le bus 14, au bout de trois au quatre stations il aurait vu sans surprise le soleil s’élever au-dessus des cheminées et tours de refroidissement des usines de la gigantesque zone industrielle au nord-est de la ville. En ces heures matinales, les contours du soleil semblaient toujours incertains et délavés sans le flot des émanations brûlantes qui jaillissaient vers le ciel.

Mais ici, dans le quartier du Komsomol, le proche voisinage de la grande chimie ne se faisait presque pas sentir. Sauf les jours où le vent d’est se faisait plus insistant : alors l’âpre odeur de l’anhydride sulfureux se mêlait aux aromates des lilas et des acacias en fleurs. C’est lui qui décolorait imperceptiblement les roses grenat plantées au pied des immeubles de quatre étages par des habitants diligents, c’est lui qui faisait larmoyer les enfants dans les bacs à sable et s’étouffer les petits vieux somnolents derrière leurs journaux, secoués par une toux encore plus déchirante que d’habitude.

Pelikan aurait dû aller à l’université, au moins parce que d’après le calendrier affiché depuis une semaine au tableau du décanat, c’était justement aujourd’hui que son groupe passait un test de maths-physique.

Bien sûr, là n’était pas le problème. Il aurait, vite et sans difficulté, obtenu la mention qu’il fallait de la part du professeur Lipatov, cette crème d’homme. D’ailleurs, il l’obtiendrait. Demain, après demain, la semaine prochaine. N’importe quand ! Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui Lipatov est le cadet de ses soucis, parce qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire d’Ira ! Et Pelikan n’a toujours pas de cadeau pour elle. Ni d’argent pour le cadeau !
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Tout homme a des ordures plein la tête - un gros tas d'ordures - et ça pourrit. Alors ça dégage de la chaleur, la chaleur le réchauffe et il a l'impression de penser. Et en fait ce sont tout simplement ses ordures qui pourrissent.
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Tous savaient peu de chose de Kiev, et ce qu'ils savaient tenait à l'aise dans les cadres étroits des leçons d'histoire qu'ils avaient eues à l'école, alors il restait suffisamment de place pour les fables et les bobards les plus invraisemblables.
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Bien entendu, les archives étaient fermées. C'est toujours comme ça : si on vient à la teinturerie le mercredi, on apprend qu'elle est ouverte les mardis et jeudis, et si on vient le mardi, il s'avère que les jours ouvrables sont les mercredis et vendredis. le lundi il vaut mieux éviter les administrations. le lundi les fonctionnaires sont prêts à tout faire pour que ce jour pénible pour eux soit pénible pour vous aussi. Et les archives faisaient partie de ce complot des bureaucrates.
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