C'est vraiment un livre qui convient aux adolescents: une histoire simple mais qui révèle les premiers émois d'un jeune garçon amoureux d'une jolie rousse qu'il appelle "Joli-Coeur), un style très dépouillé, proche d'un scénario de film, qui conviendrait parfaitement à ceux qui n'aiment pas trop la grande littérature. En résumé, un très beau roman que j'ai eu beaucoup de plaisir à dévorer en un rien de temps!
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Planté près du téléphone dont il attend désespérément qu'il sonne, le narrateur se remémore son histoire d'amour, à-travers les objets qui l'ont jalonnée. En revenant sur ce qui s'est passé, il porte un regard neuf et perçoit que la violence de son désir l'a rendu aveugle et naïf.
Une construction originale qui capte. Un récit qui pourrait être le script d'un film (comme peut le suggérer le titre avec une certaine ambiguité) : des flash-backs, des travellings avant, des contre-plongées. Malgré le peu d'action du scénario, on est pris dans un mouvement tourbillonnant. La pudeur dans l'évocation des sentiments et des émotions est d'autant plus touchante qu'elle est celle d'un garçon, ce qui va à l'encontre de certains stéréotypes.
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Outre le sujet qui plaira aux adolescents, celui d'une désillusion, d'un chagrin d'amour, c'est aussi un excellent roman par sa construction très intéressante :
- la scène du début est déchiffrée au fur et à mesure de la lecture
- alternance de chapitres qui racontent l'histoire de ce jeune homme et de chapitres qui présentent l'histoire des objets entre aperçus au début
- présence d'une phrase qui conclue chaque chapitre.
Personnellement je m'en suis inspirée pour un travail en atelier d'écriture avec des élèves.
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Un jeune homme croise une jeune fille dans le bus : c'est le coup de foudre. Il la revoit plusieurs fois, et ils finissent par faire connaissance. Premier amour, premières interrogations, et… premier chagrin. Il est très amoureux, elle préfère le garder comme ami. Ce petit roman, écrit d'une manière très originale (presque comme un scénario de cinéma), évoque avec justesse les sentiments que procure un premier amour, du bonheur aux désillusions, et qui le rendent inoubliable.
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Une nouvelle suédoise qui se lit vite et qui emmène le lecteur dans les pensées d'un jeune homme qui découvre l'amour et ses tourments.
Une écriture simple et originale, dénuée de descriptions et de longues phrases. Un style bref, parfois de simples notes, qui capte l'attention du lecteur.
Difficile de décrocher, les 170 pages se lisent d'un trait !
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Lecture jeune, n°127 - Un garçon tombe sous le charme d’une jeune fille qu’il a croisée dans le bus et qu’il surnomme « Joli Coeur ». Amour ? Amitié ? Le point de vue diverge selon le protagoniste. L’ambiguïté latente se révèle dès les premières vacances et la séparation géographique des deux jeunes gens : il part un mois aux États-Unis, lui écrit, mais n’obtient pas de réponse de son « Joli Coeur ». À son retour, elle lui fait vite comprendre qu’il ne s’agit que d’un flut.
Si le sujet a maintes fois été traité dans les romans pour adolescents, ce livre se distingue cependant par l’originalité de son écriture. Minimaliste et proche d’un scénario, avec didascalies, phrases nominales et indications de décor, le récit transforme le lecteur en un metteur en scène qui visualise l’action et monte son propre film. Le narrateur va jusqu’à proposer plusieurs versions pour la suite de l’histoire : au lecteur ensuite de choisir celle qui lui convient. Il se permet également d’intercaler des paroles de chansons ou encore des extraits de lettres qui enrichissent le récit. Les chapitres, très courts, ont cela d’astucieux qu’ils portent le titre d’un objet qui va avoir une importance décisive dans le déroulement ; « une plante verte » ou « un vinyle », par exemple. Au-delà du plaisir évident d’une lecture fluide, l’ouvrage se prêtera à diverses activités en groupe, depuis l’analyse de scénario jusqu’à l’atelier d’écriture, voire l’adaptation de l’oeuvre en film ou en pièce de théâtre.
Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Il enfonce l'aiguille dans les quatre préservatifs restants avant de les remettre dans l'emballage qu'il glisse dans une enveloppe marron sur laquelle il écrit : HAVE A NICE TIME.
Je sais à qui adresser cette lettre, pense-t-il avec un sourire méchant.
Il est possible que je donne la vie, se dit-il.
Il réfléchit un instant.
Il est aussi possible que je donne la mort.
- Un mois c'est une éternité ! Tu vas me manquer chaque jour. Chaque heure. Chaque minute. Chaque seconde. Ne t'en vas pas...
Elle aurait dû dire : "Toi aussi, tu vas me manquer." Mais elle a juste dit :
- Mais non. Tu vas rencontrer plein de jolies surfeuses américaines. Au bout de quelques jours, tu m'auras oubliée.
- On ne surfe pas sur la côte est. Enfin, du moins je ne crois pas. Et je ne pourrai jamais t'oublier. Jamais, tant que je serais en vie, a-t-il dit en essayant de la retenir. Ne t'en vas pas...
Plus tard dans la soirée, il s'est dit que ce film ne parlait finalement pas d'amour. Il parlait de coup de foudre, de jalousie, de désir... de sexe... et d'un con infini. Mais pas d'amour. L'amour, je ne sais pas ce que c'est, s'est-il dit.
- Il est meilleur que moi ? a-t-il lancé derrière eux sur un ton désespéré.
Elle est revenue vers lui.
- Je n'ai pas l'habitude de comparer les garçons, a-t-elle dit en le regardant droit dans les yeux. Et moi je ne baise pas. Je fais l'amour. Et seulement avec les garçons que j'aime.
- Et tu aimes combien de garçons à la fois ? Deux, trois, quatre, sept ? Une équipe de foot ?... et merde !
Ce soir de printemps a marqué le début d'autre chose : il n'a plus gardé ses mains posées sur la couverture en dormant. Merci pour cette délicieuse pomme ! Merci gentil serpent.