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EAN : 9782253016113
(30/11/-1)
3.79/5   46 notes
Résumé :
Dans ces années 1944 - 1947, Anaïs Nin est entourée de jeunes artistes, mais toutes ces rencontres avec des gens plus ou moins célèbres ne seraient rien s'ils ne figuraient dans cette quête de soi-même et de l'individu contre la société qui fait de ce journal une extraordinaire aventure littéraire et humaine.

Ce journal échappe désormais au temps. Œuvre importante. En tant que document. Mais surtout, dans la mesure où s'y exprime totalement une femme... >Voir plus
Que lire après Journal, tome 4 : 1944 - 1947Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pour quelqu'un qui maudissait, a maudit, jusqu'à il y a très peu de temps,la relecture, trouvant qu'il n'aurait déjà pas le temps de lire tout ce que qu'il souhaiterait durant sa courte vie , il trouvait cela inutile...

Vous aurez compris que la troisième personne du singulier était juste ma modeste personne !!
Et puis un einième déménagement, un espace plus restreint, m'a fait débuter en même temps que mon inscription sur Babelio, un tri, des rangements
drastiques de ma bibliothèque et je suis loin d'avoir terminé !

Je n'ai pu résister à relire le journal d'Anaïs Nin, qui m'avait très jeune, complètement transportée et fascinée... de par cette liberté de penser et
de se construire...

Je suis très intéressée par les journaux d'écrivains, et il y en a deux qui ont
été fondamentaux pour moi, à certaines périodes de mon existence; je veux nommer le Journal de Charles Juliet et celui d'Anaïs Nin !

Ce quatrième tome des journaliers de l'amie et muse de Henry Miller, couvre les années 1944 à 1947, ses années américaines, où elle prenait quelque
distance avec Henry Miller, se retrouvait entourée à la quarantaine, de jeunes artistes, tels que Gore Vidal [avec lequel elle entretient une amitié très intense ], Lanny Baldwin, Charles Duits, Richard Wright, Truman Capote, etc. ,ou de ses aînés tels que le célèbre critique, Edmund Wilson, avec lequel elle eut des rapports très tendus...

Elle narre ses rencontres avec des personnalités plus ou moins célèbres, mais au -delà du jeu social, on retrouve cette exigence que requiert la rédaction de
ce journal , la quête et la construction de soi contre les apparences sociales, mondaines...

Anaïs Nin parle abondamment de l'écriture, de ses tentatives romanesques, dont la rédaction et publication de "La faim" (différents portraits
féminins), texte que je ne connais pas et que j'ai très envie d'aborder !

On y trouve comme dans les autres volumes de ce Journal, la défense, et mise en valeur de la psychologie , de la psychanalyse, de la nécessité
que chaque personne entreprenne un travail sur soi, pour rendre notre monde plus harmonieux, plus pacifique.

Elle fait preuve d'un esprit très critique vis à vis de tous les systèmes, tous les pouvoirs et de la politique, à juste titre. Ce Journal, véritable monument de la
littérature du XXe, offre un ton des plus personnels, mettant au centre de tout, les relations avec les autres , l'Art, sous toutes ses formes , la beauté et le souci de l'harmonie entre les êtres...

"A Leo Lerman- décembre 1946

(...) Mon oeuvre est seulement une essence de cette vaste et profonde aventure.Je crée un mythe et une légende, un mensonge, un conte de fées, un monde enchanté; c'est un monde qui s'effondre tous les jours et me donne envie d'en finir comme Virginia Woolf. J'ai essayé de n'être pas névrosée, pas romantique, pas destructrice, mais peut-être suis-je tout cela sous des déguisements. (...)

Je n'ai aucune confiance en moi et grande confiance en autrui. J'ai besoin d'amour plus que de nourriture. Je trébuche et je fais des erreurs, et veux souvent mourir. (...)
A l'âge de quinze ans, je voulais être Jeanne d'Arc, et ,plus tard, Don Quichotte.
Je ne me suis jamais réveillée de mon accoutumance aux mirages , et je terminerai probablement dans une fumerie d'opium. (...)
Tout ce que j'écris est vrai, transposé mais vrai. La source du Journal est l'oeuvre de ma vie" (Stock, 1975, p.217)

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Anaïs Nin est une femme qui me fascine : née au début du 20ème siècle, cette américaine expatriée à Paris y a côtoyé une multitude d'artistes de tous horizons, dont Henri Miller et sa femme June qui l'ont beaucoup influencé. Mais la vraie richesse de cette écrivain, c'est son journal (intime), entamé à l'âge de 11 ans, dans lequel elle va consigner scrupuleusement jusqu'à sa mort ses pensées, instants et rencontres marquants. J'ai ici lu le tome 4, qui couvre la période de 1944 à 1947, alors qu'elle a fui la guerre à New-York. On découvre ainsi de l'intérieur tout le microcosme intellectuel d'une époque que j'aime personnellement beaucoup. Bon, d'un autre coté, Anaïs aimant bien se triturer l'esprit et se couper les cheveux en 4 sur certains sujets, il y a aussi des passages qui nous (me?) dépassent un peu. M'enfin, le témoignage est là, et ça fait du bien de réfléchir de temps en temps, non ?
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Ce journal tenu par Anaïs Nin alors qu'elle avait une quarantaine d'années, est une réflexion sur son enfance, sa relation avec son entourage dont Henry Miller et sa femme June, sa famille, son père, sa mère. Mais elle y parle aussi d'écriture, d'art, de ses humeurs.
Un livre riche et subtil qui incite à la réflexion et à l'introspection.
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Ce journal échappe désormais au temps. Oeuvre importante. En tant que document. Mais, surtout, dans la mesure où s'y exprime totalement une femme qui nous initie d'autant mieux au secret et au mystère de toutes les femmes qu'elle est singulière et ne ressemble à aucune autre ".

Claude Mauriac (Le Figaro).
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Un livre vrai et tellement bien écrit
On associe à tort Anaïs Nin, Arthur Miller à une écriture plus ou moins porno, eh bien on a tort !
C'est la poésie de la chair
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
[Novembre 1946]

Cinq heures, c'est l'heure de ma dépression. parce que la journée active est terminée durant laquelle je mets au pas et conquiers mes désillusions ou mes déceptions. Mais cinq heures, c'est l'heure fatidique, la fin du travail, le commencement de la prise de conscience, alors que les autobus sont tellement bondés que l'on ne peut monter, que tout le monde se dirige vers un but, que les amants se sont choisis. C'est alors, au coin de la rue, incapable de rentrer chez moi, que je sens cette vague d'angoisse qui m'étouffe, je suis échouée, déracinée, seule. (Stock, 1975, p.203)
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A Leo Lerman- décembre 1946

(...) Mon œuvre est seulement une essence de cette vaste et profonde
aventure. Je crée un mythe et une légende, un mensonge, un conte de fées,
un monde enchanté; c'est un monde qui s'effondre tous les jours et me donne
envie d'en finir comme Virginia Woolf. J'ai essayé de n'être pas névrosée, pas
romantique, pas destructrice, mais peut-être suis-je tout cela sous des
déguisements. (...)
Je n'ai aucune confiance en moi et grande confiance en autrui. J'ai besoin
d'amour plus que de nourriture. Je trébuche et je fais des erreurs,
et veux souvent mourir. (...)
A l'âge de quinze ans, je voulais être Jeanne d'Arc, et ,plus tard, Don Quichotte.
Je ne me suis jamais réveillée de mon accoutumance aux mirages , et je
terminerai probablement dans une fumerie d'opium. (...)
Tout ce que j'écris est vrai, transposé mais vrai. La source du Journal est
l'œuvre de ma vie. (Stock, 1975, p.217)
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[mai 1946]

Le secret d'une vie bien remplie est de vivre et de frayer avec les autres comme si demain ils risquaient de ne pas être là, comme si vous risquiez de ne pas être là. Cela élimine le vice des tergiversations, le péché de remettre à plus tard, les communions manquées. (Stock, 1975, p.183)
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mai 1945 : Visite de Frances à qui j'ai montré les aquarelles de Léonard. Elle les a trouvées techniquement très belles, très bien faites, mais lointaines.

Comme Léonard se plaint de ne pouvoir exprimer ce qu'il ressent, je lui écris :

Exprimer ce que l'on ressent est lié directement à la création. J'ai été aidée en cela par mon habitude de tout confier au Journal. Vous vous trouvez dans un environnement stérile et vous avez tendance à vous replier sur vous-même. Cela sera mauvais pour vous en tant qu'artiste, écrivain ou peintre. Il faut être capable d'exploiter les richesses du sentiment et de l'imagination, c'est là que réside le secret de l'abondance. Le repliement risque d'engendrer la stérilité ou le dessèchement. Essayez d'écrire dans votre Journal pour entretenir cette petite flamme. Développez, ouvrez, nommez, décrivez, exclamez-vous, peignez, caricaturez, dansez, sautez dans vos écrits. Nous sommes ici en tant qu'écrivains pour dire tout. Parlez pour vos humeurs, rendez votre silence éloquent. Les dessins que vous n'avez pas envoyés sont un visage fermé au monde.

371 - [Le Livre de Poche n° 3134, p. 104]
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Au fond de moi-même je sens que je comprends ceux qui se révoltent contre l'esclavage du travail, mais j'ai vu aussi ceux qui se révoltaient contre le système se causer un tort irréparable.
Je regarde Rango qui est fier de son travail. La culpabilité qui accompagne souvent ceux qui ne travaillent pas, qui ne créent rien, peut être plus terrible et destructrice que la discipline et le sacrifice du travail et de la création. (Stock, 1975, p. 14)
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Videos de Anaïs Nin (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anaïs Nin
Avec Diglee, Sophie Daull, Héloïse Luzzati, Laurianne Corneille & Marielou Jacquard
La poésie est loin de n'être qu'une affaire d'hommes ! Avec son anthologie très personnelle "Je serai le feu", Diglee nous emmène dans ce qui a été pour elle un voyage, une épiphanie : la découverte d'un matrimoine littéraire oublié et méconnu d'oeuvres de poétesses, principalement du 19e et 20e siècles. Cinquante femmes, devenues sa famille, dont elle exhume les écrits pour leur redonner une seconde vie. À l'image de l'autrice, la violoncelliste Héloïse Luzzati est une « passeuse ». Avec l'association Elles women composers, regroupant un collectif d'artistes, elle travaille à la réhabilitation du matrimoine musical et à la diffusion des répertoires de compositrices invisibilisées, effacées de l'histoire… Il n'y avait donc qu'un pas pour réunir ces deux univers artistiques en une création originale et inédite réalisée pour la clôture du festival Hors limites 2021, qui a pris la forme d'une lecture musicale dessinée, hautement poétique.
Mis en scène, incarnés et incantés par la comédienne Sophie Daull pour lesquels elle prête sa voix, les vers des poétesses Anaïs Nin, Marie Nizet, Marceline Desbordes-Valmore, Louise de Vilmorin ou encore Claude de Burine (re)trouvent leur correspondance musicale. Alternant entre duo ou trio, la violoncelliste Héloïse Luzzati, la pianiste Laurianne Corneille, et la chanteuse mezzo-soprano Marielou Jacquard jouent ces compositions inconnues de tou·te·s, sous la plume de Diglee qui, quant à elle, dessine en direct et redonne un visage à toutes ces poétesses injustement oubliées. __________ Une coproduction de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, les bibliothèques de Montreuil et Elles women composers Une création réalisée dans le cadre du festival Hors limites 2022 et enregistrée à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil à partir de l'ouvrage "Je serai le feu" (La Ville brûle, 2021) de Diglee. Captation vidéo : Wael Sghaier & Thomas Dudan Production : Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis Crédit photo d'illustration : Charlène Yves
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