AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


Oui j'ai mis quatre étoiles. Si j'avais seulement écouté mon coeur, cet organe qui ne résonne que lorsqu'il est stimulé par une émotion, j'en aurais plutôt mis trois. Mais ma raison s'est interposée, me faisant remarquer que, tout de même, nous avions là une oeuvre à la qualité littéraire de première classe.
La fantasy dans ce texte n'est pas située dans le merveilleux et la magie, somme toute très discrets même s'ils pointent par moment le bout du nez. Non. Elle est dans le fait que tous les acteurs, hommes et femmes frustes dont peu savent lire et écrire, déclament des tirades improvisées qui rendraient jaloux Laurence Olivier en personne; textes magnifiques dans la forme et le fond qui apportent aux personnages une profondeur sans commune mesure avec le pathétique de leur vie. Comme ils sont impressionnants, ces Chien, Bruec, Boèce, Noalle, Régéhir, Iynge et surtout la Salamandre, ce personnage mystique qui me glaçait le sang à chaque apparition.
Mais la forme puissante du texte est aussi son point faible; l'action en pâtit grandement. Par exemple à cause de la rigueur de l'hiver, les héros sont obligés de rester cloitrés au château où les occupations manquent. Ils s'ennuient, et cela transparaît tellement que l'on s'ennuie à lire leur ennui. Chaque paragraphe semble durer une saison. le rythme est cristallisé. Il se passe peu de choses en fin de compte.
L'ampleur du travail de l'auteur sur la forme apparaît clairement à la fin, quand on le compare à son style plus naturel qu'elle lâche sur son lexique comme un chien mort de faim fond sur sa proie. Justine Niogret a un tempérament à rire, à galéjer, à s'amuser en écrivant. Comme elle a dû souffrir en se forçant à conserver un style triste, blasé, déprimé.
Commenter  J’apprécie          191



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}