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Critique de Henri-l-oiseleur


A la relecture, le Moyen-Age de Justine Niogret est moins convaincant qu'au premier abord. Il semble se limiter à un simple maquillage linguistique : on supprime un article là, on vieillit un mot ici, on y va de sa métaphore truculente ("figure" devient "museau", lequel se médiévise en "musel"), ailleurs, juste un petit changement orthographique ("couilles" devient "coilles", et nous voici dans le roman de Renart). Heureusement, l'auteur ne s'en tient pas là : elle travaille et enrichit ses phrases, élargit l'amplitude de sa syntaxe, varie la palette de son lexique ; elle sait puiser dans l'imagerie des jeux de rôle et groupes rock alternatifs un sens du tragique et du primitif qu'elle sait rendre dans ses belles descriptions, sensuelles, concrètes, au ras des sensations les plus brutes et les plus tactiles. Alors, son style devient convaincant et se rapproche des expériences de Jean-Philippe Jaworski ("Chasse Royale") ou de Stéfan Platteau ("Les sentiers des astres"). Elle ne leur est pas inférieure, au contraire, en tragique et en art verbal (on pense parfois à Giono en lisant son livre). Cet ouvrage n'est peut-être pas fait pour être relu, mais Justine Niogret a écrit une belle version romanesque de l'essai de Sophie Cassagnes-Brouquet, "Chevaleresses : une chevalerie au féminin". L'histoire de ces deux aventurières et de leur quête, déjà résumée, est assez intéressante mais la valeur du livre est moins dans son invention narrative que dans son style, au-delà des impressions premières.
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