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EAN : 9782354081713
384 pages
Mnémos (07/03/2014)
4.15/5   26 notes
Résumé :
On l’appelle Chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Chien du Heaume cherche son nom. Elle a tout oublié de son enfance, mais elle n'a pas oublié comment manier la hache de son père, loin s'en faut.

Alors, mercenaire, elle voyage dans son pays, et n'oublie jamais de demander des renseignements sur son nom.

Elle rencontre des amis, des ennemis, tous de gens avec leurs propres quêtes. Dans Chien du Heaume, on nous raconte beaucoup de ces histoires annexes, on découvre un monde sombre et onirique, poétique, violent, sans valeur, mais sans vice, de ce fait.

Certains passages sont dur a interpréter, mais partant de là, chacun y voit ce qu'il veut.

Puis le premier tome fini dans un bain de sang et une révélation, et on plonge encore plus profond. Mordre le bouclier monte d'un cran dans la violence, dans le manque de retenue. C'est toujours aussi imagé mais ça rend... Pire, je ne sais pas comment le dire autrement!
On passe plus précisément à la quête de Brehyr, qui demande à Chien de la rejoindre. On suit donc les 2 femmes dans l'achèvement plus ou moins heureux de leur quête et de leurs reflexions.

Le monde de ce diptyque, c'est notre Moyen-âge, mais ça pourrait autant être le Moyen-âge du monde voisin. On s'en fout à vrai dire, on se laisse emporter par les images, par le vocabulaire qui colle complètement à l'époque.



Et comme la lecture est rude, bien que plus qu'agréable, l'auteure nous donne à la fin de chaque tome un petit lexique plein d'humour, parce qu'il faut bien se détendre, et c'est toujours un plus!
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A la relecture, le Moyen-Age de Justine Niogret est moins convaincant qu'au premier abord. Il semble se limiter à un simple maquillage linguistique : on supprime un article là, on vieillit un mot ici, on y va de sa métaphore truculente ("figure" devient "museau", lequel se médiévise en "musel"), ailleurs, juste un petit changement orthographique ("couilles" devient "coilles", et nous voici dans le roman de Renart). Heureusement, l'auteur ne s'en tient pas là : elle travaille et enrichit ses phrases, élargit l'amplitude de sa syntaxe, varie la palette de son lexique ; elle sait puiser dans l'imagerie des jeux de rôle et groupes rock alternatifs un sens du tragique et du primitif qu'elle sait rendre dans ses belles descriptions, sensuelles, concrètes, au ras des sensations les plus brutes et les plus tactiles. Alors, son style devient convaincant et se rapproche des expériences de Jean-Philippe Jaworski ("Chasse Royale") ou de Stéfan Platteau ("Les sentiers des astres"). Elle ne leur est pas inférieure, au contraire, en tragique et en art verbal (on pense parfois à Giono en lisant son livre). Cet ouvrage n'est peut-être pas fait pour être relu, mais Justine Niogret a écrit une belle version romanesque de l'essai de Sophie Cassagnes-Brouquet, "Chevaleresses : une chevalerie au féminin". L'histoire de ces deux aventurières et de leur quête, déjà résumée, est assez intéressante mais la valeur du livre est moins dans son invention narrative que dans son style, au-delà des impressions premières.
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N°512 – Mars 2011.
CHIEN DU HEAUMEJustine Niogret – Mnémos éditions.


Nous sommes au Moyen-Age et Chien de Heaume est le nom d'une jeune femme, pas vraiment belle et même plutôt laide, devenue mercenaire par amour de la liberté. Elle n'échappe pas aux clichés convenus et n'est pas la dernière pour tuer et semer la terreur autour d'elle. En réalité, le lecteur apprend très tôt que l'objet de sa véritable motivation est seulement... son nom, qu'elle dit avoir perdu depuis son enfance. Elle n'a pour richesse qu'un médaillon et ses armes et plus spécialement une hache sur laquelle apparaît un décor de serpent. Elle les tient de son père et sa hache est semblable à celle que possède le Chevalier Sanglier mais ce dernier ne sait pas la renseigner. Pourtant elle est détentrice d'un secret. Elle a vu mourir son père dans un combat simulé qu'il avait lui-même provoqué avec sa fille. Ainsi, il a voulu l'initier à l'art de la lutte, comme un rite de passage, lui transmettre un savoir qui garantirait sa vie dans un monde hostile. Il a aussi choisi sa mort, volontairement, en préférant la hache qu'il allait lui léguer parce que la vie lui était devenue insupportable. Il a voulu entrer dans le néant en intronisant sa fille à une existence qu'il menait lui-même, celle d'un mercenaire, avide de sang et de batailles et qui serait dorénavant la sienne !

Dans sa quête qui la mène de château en château, elle va croiser des personnages tels qu'on se les imagine, batailleurs, violents, durs, à cent lieux de l'amour courtois et des troubadours. le seigneur Bruec, le chevalier Sanglier, est l'un d'eux et une amitié va naître qui les aidera à se découvrir l'un l'autre.

L'auteur se livre ici à une véritable reconstitution historique où se mêle l'imaginaire. Elle transporte le lecteur dans un autre temps, une autre ambiance, dans un climat glacial, une terre inhospitalière, des châteaux froids et sombres. Rien ne manque dans ce décor que les mots accompagnent, les campagnes désolées et brumeuses, les paysans pauvres et superstitieux, les famines, les forêts mystérieuses qui abritent des enfants-fées et des « necrebestes », les combats sans merci, les légendes et les monastères perdus, les champs de bataille et les animaux fabuleux, les morts violentes, l'exil, l'errance, la magie... En revanche, il n'y a pas d'érotisme comme on pourrait s'y attendre, même pas d'amours entre Chien et Sanglier, le peu d'appas de l'héroïne ne les suscite pas. Il y a en revanche beaucoup de sang et de violence.

Le narrateur qui est en fait un conteur, comme au Moyen-Age, raconte cette histoire, intervient parfois dans le récit pour une explication. Elle nous averti d'ailleurs « Les conteurs sont une race étrange... leur langue ne sait jamais se taire. On les aime... mais on les craint ... Eux peuvent couper les âmes avec un seul mot... (Ils) sont à la frontière de notre monde et de l'autre, celui où dorment merveilles et monstres et de là vient tout leur pouvoir. ».

Chien de Heaume est un personnage tourmenté, solitaire, désespéré même. Sa quête se décline à travers divers personnages qu'elle rencontre, du chevalier Sanglier à Orains et au forgeron Rehegir et le temps qui passe s'égrène à travers les saisons. On songe un peu à un personnage d'une BD « fantasie » (suivant la définition officielle : genre situé à la croisée du merveilleux et du fantastique qui prend ses sources dans l'histoire, les mythe, les contes et la science-fiction ») comme la couverture le suscite.

Le livre se lit rapidement et l'intrigue est passionnante. On a cependant l'impression qu'elle pourrait ainsi durer plus longtemps. le thème de la quête, très en vogue à cette époque, entretient le suspense même si le lecteur reste un peu sur sa faim et si on peut déplorer le côté un peu trop gore.

©Hervé GAUTIER – Mars 2011.http://hervegautier.e-monsite.com












































































































Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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En 2009-2011, le choc pionnier et réjouissant d'une fantaisie moyenâgeuse bien différente, pour creuser blessure d'enfance, rage et échappée belle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/19/note-de-lecture-chien-du-heaume-mordre-le-bouclier-justine-niogret/

Il fallait certainement cet extrait inhabituellement long, sur ce blog, pour permettre de réaliser pleinement le choc que constitua, dès ses premières pages, en 2009, le « Chien du heaume » de Justine Niogret, puis sa suite, « Mordre le bouclier », publié en 2011, également chez Mnémos. Dans un paysage littéraire où la fantasy, dans ses différentes variantes, des plus au moins talentueuses, se soucie rarement du pouvoir propre de l'écriture, de la poétique du langage, des mots et de leur agencement, pour atteindre l'étrangeté réelle et l'intensité, ce récit associant étroitement horreur et cruauté, réalisme et traumatisme, simplicité des moyens et vigueur des quêtes, détonait largement, pour notre plus grand bonheur. Travaillant en profondeur son lexique moyenâgeux en assumant les éventuels anachronismes, discrets ou non, en ces contrées insituées et largement intemporelles (le roman arthurien n'est pas toujours si loin, et l'autrice montrera dès son « Mordred » de 2013 que cette tonalité ne lui était effectivement pas du tout étrangère), Justine Niogret expérimente avec une étonnante maîtrise le travail de la langue que l'on peut trouver, sous des formes parfois voisines mais toujours subtilement différentes, chez la Céline Minard de « Bastard battle » (2008), le Guillaume Lebrun de « Fantaisies guérillères » (2022), ou même le Marc Graciano de « Liberté dans la montagne » (2013), de « Une forêt profonde et bleue » (2015) ou du « Sacret » (2018). C'est bien la langue qui fournit ici l'ancrage souverain de la tragédie intime et familiale, du cheminement de cette formidable guerrière mercenaire qui doit patiemment et rageusement à la fois surmonter ses cruels traumatismes familiaux d'enfance et d'adolescence – motif qui hantera longtemps l'autrice, dans « Gueule de truie » comme dans « Coeurs de rouille », tous deux publiés en 2013, et même dans le beau « Bayuk » (2022) plus particulièrement destiné à la jeunesse, tandis que le récit bouleversant qu'est « le syndrome du varan » (2018) en fournit les serrures et les clés éventuellement cathartiques. Et dans un tout autre registre, celui de l'exploration antarctique aux confins de la folie et de la mort, le magnifique « Quand on eut mangé le dernier chien » démontrera définitivement en 2023 que la langue s'impose en toutes circonstances face au thème apparent, même le plus effroyable.

Si Justine Niogret arpente ici avec un sérieux presque imperturbable les contrées du terrible et de l'effroyable, si elle manie la cruauté instinctive et la violence calculée avec un brio étourdissant, elle distille toutefois, à l'état de traces subtiles, une ironie bienveillante et une drôlerie, sous-jacente et paradoxale, dont le lexique qui clôt chacun des deux ouvrages donne une partie du contexte d'élaboration, en révélant l'héritage rôliste, l'humour noir sans tabous, la gouaille forcenée et la curiosité sans limites qui nourrissent les savantes élaborations de l'autrice, sans laisser de coutures à percevoir dans l'oeuvre proprement dite, une fois finalisée. Comme l'extraordinaire dramatis personae de luvan, dans son « Susto » de 2018, les glossaires de Justine Niogret, bien loin d'un statut annexe, sont ici une part en réalité essentielle du roman achevé, et de notre plaisir profond de lecture.
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Environ deux saisons se sont écoulées entre la fin de Chien du heaume et le début de Mordre le bouclier. le froid glacial de l'hiver a laissé place à la douceur du printemps puis la chaleur de l'été. Chien se remet de ses blessures au castel de Broe entourée des personnes qui comptent pour elle. Elle ne connaît toujours pas son véritable nom, ou plutôt si : elle s'appelle définitivement Chien du heaume, quelque soit le nom qui lui ait été attribué à sa naissance. Et puis Bréhyr va l'entraîner à nouveau sur les routes pour l'aider à accomplir une quête marquée du sceau de la vengeance. En suivant la guerrière, Chien poursuivra sa propre quête interne, à la recherche de ses origines, de son identité et de son humanité.
Dans cette suite directe du premier roman, Justine Niogret poursuit et conclut avec talent l'histoire de Chien du heaume. Nous sommes toujours à une époque rappelant le moyen-âge européen et plus précisément la période des croisades qui sont explicitement mentionnées et constituent la toile de fond de l'histoire. En dehors de ce repère, les personnages évoluent dans un espace et un temps toujours aussi vagues et indéfinis. le style que l'autrice avait adopté pour le premier roman est toujours présent bien que le texte soit moins ciselé. En effet, celui-ci est un peu plus dense que dans le premier roman, on ressent moins la musicalité des tournures, cet aspect saillant des descriptions, des gestes et des répliques qui frappaient le lecteur presque à chaque page. Ou alors l'effet s'est simplement atténué par habitude, réduisant légèrement la force du texte. Quoiqu'il en soit, la qualité est toujours au rendez-vous et le récit est très agréable à lire.

On retrouve l'ambiance à la fois douce et tourmentée de Chien du heaume, ces lieux calmes mais chargés de souvenirs des événements passés, ces personnages forts et profondément humains, leurs questionnements sur qui ils sont, sur le sens de leur vie, ce qu'ils ont perdus ou qu'ils n'ont jamais connus… Mordre le bouclier présente un récit très introspectif, parfois contemplatif, parfois violent et sanglant. Les combats sont rares mais ils sont brutaux et terribles. On s'y blesse, on y perd un membre, on y meurt. Personnellement, j'ai retrouvé l'ambiance du jeux vidéo Dark Souls (premier du nom) avec ces châteaux désertés, ces personnages croisés par hasard, que l'on retrouve assis sur un muret, plongés dans leurs pensées, et qui nous évoquent, en quelques phrases et d'une voix posée, ce qui les a amenés ici. Par cet aspect, la lecture m'a été très agréable car douce et reposante.

Ce livre ne plaira pas à tout le monde. Certains le trouveront lent, estimeront qu'il ne s'y passe pas grand chose, que certaines descriptions sont inutilement longues. Je peux comprendre ces critiques mais je n'ai pas ressenti cela en lisant le roman, ou de façon très ponctuelle, de sorte que cela n'a pas gêné la lecture, d'autant plus que le roman est court (152 pages dans l'édition de Mnémos). On peut donc considérer que Chien du heaume et Mordre le bouclier constituent un seul et même roman, divisé en deux parties qui se lisent immédiatement l'une après l'autre. Les éditions Mnémos ont d'ailleurs rassemblé les deux livres en un seul, facilitant ainsi la lecture en une seule fois de l'histoire complète de Chien du heaume. Je recommande donc ce livre pour la qualité de son écriture et de l'ambiance qui y règne, le travail sur les personnages et la profondeur des réflexions qu'il suscite. Mais j'avertis tout de même qu'il ne conviendra pas à celles et ceux qui ont besoin d'un récit dynamique, avec beaucoup d'actions, des combats et de la magie à profusion.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Vous deux entre tous savez que je dis la vérité. Vous ne diriez pas que je mens, mais que j'ai pu, peut-être, rêver cette ourse et ce doigt brisé, ces couloirs et cette lance. Vous aussi, vous savez que le combat fait éclore ces souvenirs hideux et malades, hors du temps et de la réalité. Mais vous aussi vous avez eu vos jours pâmés, vos ourses maigres et vos couloirs secrets cachés dans la neige. Vous aussi avez votre propre château des brumes.Vous savez de quoi je parle. A la fin, avant de basculer, dit-il en posant la main sur ses yeux, je crois qu'elle a pleuré.

Fin du récit de Bruec, p. 90.
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Il voulait une rencontre, il voulait de la chair, il voulait prendre avec lui tous ceux dont le sang chantait sur le même ton que le sien. Il voulait son combat de brutes païennes, ce serait là son adieu à son monde et à sa foi ; quelque chose de brutal et de brûlant là où il pressentait un nouvel ordre blafard et résigné.
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Les conteurs sont une race étrange... leur langue ne sait jamais se taire. On les aime... mais on les craint ... Eux peuvent couper les âmes avec un seul mot... (Ils) sont à la frontière de notre monde et de l'autre, celui où dorment merveilles et monstres et de là vient tout leur pouvoir.
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Vidéo de Justine Niogret
Présentation de Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret par l'autrice. Parution 24 août 2023. Découverte en littérature ! Un roman tranchant comme une lame dans l'étendue glacée de l'Antarctique. Inspiré par l'expédition Aurora dirigée et rapportée par l'explorateur australien Douglas Mawson en 1911 pour explorer et cartographier les confins de l'Antarctique, ce roman sous tension est une plongée immersive aux côtés de ces aventuriers dans un environnement grandiose et mortel, le froid, le blizzard, la neige et la faim, l'épuisement et l'implacable hostilité de la nature. L'écriture organique, d'une précision sans fard, de cette autrice révélée et suivie en imaginaire, transfigure l'histoire réelle pour restituer, hors du temps, la violence et la dureté des éléments et écrire un inoubliable roman de femme sur le courage de survivre.
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