Mes mots me semblent bien dérisoires pour parler d'un talent tel que
Justine Niogret. Mais je vais quand même tenter l'exercice du mieux que je le peux.
Ce tome tourne autour de deux personnages principalement : Chien mais aussi Bréhyr, que j'ai été ravie de connaître mieux. Les deux sont des guerrières et pourtant, elles se situent souvent à l'opposé, tant dans leur caractère que leur quête. Bréhyr est déterminée, guidée par une rage froide, dure alors que Chien est perdue et se laisse porter par sa colère flamboyante.
Pour Chien, d'ailleurs, ce tome forme une sorte de boucle avec le précédent : elle est à nouveau en quête de son identité, et face à celle-ci, elle réapprend ce qu'elle avait découvert dans le tome précédent, à travers la présence d'un homme (Bruec dans le premier tome, Saint Roses dans celui-ci) :
Je m'appartiens, mon nom m'appartient. Je suis Chien du heaume.[…] Je ne voyais pas, ni mon vrai nom, ni qui était ma mère, ni que ma haine n'avait pas à être tournée vers moi-même.[…] Je suis née sans père et sans mère, je suis née Chien, je suis née sur un champ de bataille. Les autres apprennent à se battre ; moi je dois apprendre à vivre.
Mais le récit ne s'arrête pas là puisqu'à travers la plume unique de
Justine Niogret, nous découvrons un monde en transition, en perdition, ainsi que les croisades, dans une ambiance noire et onirique. C'est surtout un voyage à travers la folie, à la recherche de soi-même. Et certaines des réflexions qui sont semées au grès de ces vents traversent les âges pour venir nous parler de notre propre vie, de nos propres peurs et de nos quêtes.
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