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Critique de florencem


Un excellent tome que ce numéro onze de Bakemonogatari. Et cela fait vraiment plaisir de voir que l'histoire continue de façon aussi positive avec une trame de plus en plus aboutie, travaillant également sur la psychologie des personnages. L'arc concernant Araragi était pour moi, dès le départ, un point pivot du manga, l'élément essentiel pour pouvoir comprendre l'intégralité de Bakemonogatari. Et ici, plus on avance, plus certains aspects qui pourraient être des détails à première vue, prennent de l'ampleur. Je comprends beaucoup mieux certaines actions de notre héros, même si de nombreux mystères planent encore.

Avant d'attaquer le second combat d'Araragi, les mangakas nous offrent un moment intimiste et fragile. J'aime ce côté fragile chez notre héros. Il reste un adolescent ce qui est parfois difficile à garder à l'esprit avec toute la folie qui se déchaîne autour de lui. Mais il a des failles, de nombreuses qu'il cache derrière son attitude cool et désinvolte. Et j'adore cet aspect de sa personnalité. C'est cette part d'humanité qui le fait sortir du lot. Il a peur. Peur de disparaître, de n'être qu'une chimère qui n'existe pas réellement, peur de perdre ceux qu'il aime, d'être seul. Et pourtant quand on le connaît, on sait combien il cherche à mettre des barrières entre lui et les autres. Un paradoxe intéressant et touchant. Sa relation avec Hanekawa prend ainsi une dimension beaucoup plus profonde qu'une simple amitié.

Mais rassurez vous, la partie shonen pure et dure ne tarde pas à revenir. Kiss-Shot avec son côté un peu à côté de la plaque qui la rend super cool, déjà. Oui c'est contradictoire... Mais tout le personnage est comme ça. Et en plus d'un character design que j'adore, elle apporte autant une touche d'humour que de badass attitude. Sa "préparation" pour le combat d'Araragi contre Episode, le dhampire qui possède l'autre bras de Kiss-Shot, est... intéressante pour nous lecteurs, mais clairement pas pour notre héros. Encore une fois, c'est Hanekawa qui arrive à mettre la main sur des petits détails qui font toutes la différence. Et j'apprécie vraiment que les mangakas ne misent pas totalement sur la force brute. Il y a une réflexion à chaque fois sur la façon de vaincre, l'analyse de l'ennemi. Araragi n'en reste pas moins un héros "classique" qui quand il est poussé dans ses retranchements devient quasiment imbattable, mais avant ce point de rupture, on le voit tel qu'il est : un adolescent pris dans une aventure qui le dépasse et qui fait avec les moyens du bord. Donc un personnage plus proche du lecteur, plus accessible.

Parlons un peu de ce combat. Dramaturgy était clairement dans la force brute. Episode lui est d'un autre niveau. Schéma classique du shonen. Mais ici, l'antagoniste est vraiment plus abouti. Il a déjà une psychologie et un passif très bien exploités que cela soit dans sa façon d'agir, de penser et de combattre. le combat est d'emblée beaucoup plus intéressant, d'autant plus qu'ici on nous épargne le revirement où le méchant est tourné en dérision. Episode est concret, travaillé, avec un réel but et ses contradictions également. C'est aussi un stratège. Petit clin d'oeil ici d'ailleurs qui est très bien exploité : le dhampire annonce ses attaques et Araragi trouve ça stupide ! Enfin un héros qui souligne ça ! Mais ici, en plus du clin d'oeil, ce choix a une raison d'être. On passe à un autre niveau de combat, sans que cela soit trop prise de tête non plus, mais on ne voit pas seulement deux types se bastonner pour se bastonner.

Et puis la fin. On retombe doucement dans une phase tragique, élément déclencheur de choix avec la présence "inopinée" d'Oshino. Il est vraiment la goupille de sûreté depuis le départ. Il est encore trop mystérieux pour moi et j'ai clairement envie que les mangakas s'intéressent de plus près à ce personnage. Si la fin du combat est sublime et cela à différents niveaux, toujours soutenu par un graphisme magnifique, on voit également combien Bakemonogatari joue sur plusieurs tableaux. Ce n'est pas le combat ou la victoire qui concluent en soi ce tome. Il y a quelque chose de plus profond et c'est exactement ce que je recherche à l'heure actuelle. Donc pourvu que cela dure.
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