Bifrost, n°64 : Dossier Jerome Noirez

Un numéro en partie consacré à Jérôme Noirez, par l'intermédiaire d'un long entretien, durant lequel l'auteur nous parle de sa façon de travailler, de ses centres d'intérêt, de ses livres... le lecteur a droit ensuite à une bibliographie exhaustive ainsi qu'à un court guide de lecture.
Je n'ai rien trouvé là de très passionnant, mais peut-être (sûrement) est-ce parce que je n'ai encore rien lu de l'oeuvre de Jérôme Noirez... Hormis la nouvelle présente ici, très plaisante, qui possède un arrière goût à la fois de Lewis Carroll et de Jean Ray (pour le côté univers parallèle), auteurs cités par Noirez comme faisant partis de ses préférés.
Par contre, je n'ai pas du tout accroché à la nouvelle de Peter Watts et guère plus à celle de Xavier Mauméjean, une déception dans la mesure où tout ce que j'ai pu lire du monsieur jusqu'à présent m'avait enchanté.
On retrouve par ailleurs les habituelles rubriques et notamment une partie critiques de livres importante, qui parvient pour quelques oeuvres à donner des envies de lecture.

Ce nouveau numéro de Bifrost accorde son attention à un auteur français dont j'ai seulement eu l'occasion de lire une nouvelle dans un précédent numéro (le 53ème, pour les curieux). Encore de quoi me faire culpabiliser d'avoir si peu lu des auteurs français de littérature de l'imaginaire. Il vaut avouer qu'ils sont en nombre non négligeable et qu'il est difficile de savoir où donner de la tête. Quand je pense qu'il y a trois ans, je n'avais même aucune idée de leur existence ...

C'est donc avec plaisir que j'ai découvert Jérôme Noirez, au travers d'une interview, réalisée par Richard Comballot, ce qui est une assurance d'aller jusqu'au bout des choses, et d'une nouvelle qui m'a laissé un étrange parfum onirique dans les naseaux.

Les deux autres nouvelles du recueil sont également remarquables. Celle de Watts m'a rappelé une précédente nouvelle de l'auteur : La Chose (dans l'anthologie Utopiales 2010, pour les curieux) dans laquelle on perçoit le monde au travers du point de vue d'une créature extra-terrestre (enfin je suppose extra-terrestre, je ne me souviens plus avec certitude). Ici c'est un robot tueur dont on suivra les pérégrinations. Très réussi.

Quant à la nouvelle de Mauméjean, elle est une bonne surprise qui me donne envie de lire l'auteur (encore un auteur français que je connais de nom mais que je n'avais jamais lu jusqu'à présent).

A noter, l'éditorial d'Olivier Girard qui met l'accent sur une vague odeur de brûlé dans l'économie de l'édition de littérature de genre (sauf la bit-lit, qui visiblement porte une combinaison ignifugée). le constat n'est pas nouveau mais à force d'être répété, il devient effrayant. Espérons que les éditeurs en difficulté trouvent eu aussi leur combinaison ignifugée sans pour autant vendre leur âme aux démons de la médiocrité.

Le prochain numéro sera consacré à ??? aucune idée en fait, pas faute d'avoir cherché l'info pourtant. le Bélial' nous réserve-t-il une surprise ? On a de toute façon hâte d'y être.

INFOS

Publié par le Bélial en octobre 2011.
184 pages.
Couverture d'Aurélien Police.
Je ne parle pas de toutes les rubriques, consulter le sommaire complet pour plus d'informations.
Lien : http://ledragongalactique.bl..

Il arrive, dans l'histoire spatio-temporel des publications périodiques que se coordonnent les éléments adéquats pour faire d'un numéro quelconque, un feu d'artifice jubilatoire. C'est le cas de ce numéro d'octobre 2011 et la présence de Jérôme Noirez au sommaire n'y est pas étranger.
Côté nouvelles, Peter Watts et Xavier Mauméjean signent des textes profonds et dérangeants. Mais c'est surtout la plume de Noirez et le dossier qui lui est consacré qui valent le détour.
Avec un ton pince sans rire, très anglais, il nous conte une petite escapade avec son horripifilleule qui est un joyau d'humour et de tendresse. Humour dont il nous montre toute l'étendue dans le dossier qui lui est dédié.
Depuis 2011, Jérôme Noirez nous a livré l'étonnant « Brainless » et ce dossier Bifrost a eu l'avantage de faire la lumière sur cet auteur qui mérite qu'on le suive de près.