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Philippe Noble (Traducteur)Anne Wyvekens (Traducteur)
EAN : 9782070411276
108 pages
Gallimard (20/09/2000)
3.46/5   14 notes
Résumé :

" Sur sa feuille de papier, l'écrivain n'avait écrit qu'une seule ligne : "Le colonel tombe amoureux de la femme du médecin." La parfaite banalité de cette phrase lui donnait la nausée. "So what, grommela-t-il. Le colonel est amoureux de la femme du médecin." " Aux prises avec ses doutes et ses interrogations, l'écrivain donne vie à quelques personnages qui prennent corps, s'aiment et se haïssent, se blessent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« le chant de l'être et du paraître » fut publié en 1981 aux Pays-Bas.

Un auteur néerlandais est aux prises avec la création d'un roman et avec ses personnages, un médecin, sa femme et un colonel bulgares, aux alentours de 1870 ; et il est aussi en butte aux critiques et théories d'un autre auteur sur son manque de productivité littéraire ... à moins que cet autre auteur ne soit une partie de lui-même.

Dans son roman, le colonel tombe amoureux de la femme du médecin. L'histoire, de facture très classique, se construit au fil des pages. L'amour, la dépendance, la perversité et la fragilité des trois personnages y sont brossés en seulement quelques lignes.

« ... le médecin fit voler en éclats le cours laborieux de ses pensées et dit, avec la grossièreté que Ljuben lui connaissait : « Quand je couche avec elle, j'ai toujours l'impression qu'elle va y rester. »
C'était pendant une promenade. Nuages gris de cendre, sentier couleur d'argile, fleurs en folie, rivière impérieuse, vagues mousseuses, montagnes dans les lointains. le colonel s'arrêta.
Seigneur, pensa Ficev, revoilà cette grande main. »

Mais l'auteur est en proie aux doutes. Il nous fait douter de sa propre réalité, autant, sinon plus, que de celle de ses personnages. Qui inspire qui ? Qui tient la plume ?

Sur un thème très classique, un roman bref d'une tres grande habileté.
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En une petite centaine de pages, Cees Nooteboom nous offre un panorama de réflexions allié à un petit parcours historio-géographique nous menant de Bulgarie, en Allemagne, Turquie, Rome... Tout ça enchâssé dans la rencontre de deux hommes, puis une femme déboule et se crée par là aussi un effet bousculade.
Ecrire c'est plein de choses, implique tout, raconter, découvrir, inventer, donner de soi, projeter, que sais-je encore. Et puis, c'est encore un écrivain auquel se mêle un autre, et d'autres penseurs présents dans leur absence.

En une petite centaine de pages, Cees Nooteboom...
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ECRIRE

Un écrivain raconte une histoire dans laquelle un colonel tombe amoureux de la femme d'un médecin. On attend une tragédie, on se trouve face à un auteur qui écrit son histoire tout en discutant avec un des ses confrères sur la valeur d'un récit. Cela s'enrichit d'un roman que l'on voit se faire sos nos yeux pour terminer de façon complètement inattendue.

Oeuvre courte à la tenue remarquable....Le colonel, hanté de cauchemars morbides, le médecin, pervers glaçé et glaçant, l'épouse décrite comme folle...On pourrait se trouver chez Zweig, McEwan, Choderlos de Laclos...On est chez Nooteboom, magicien des mots, narrateur fin, malin, complexe , explorateur de la création littéraire....Très agréable et furieusement intelligent...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La souffrance, pensait-il, devrait avoir un poids, son poids spécifique, être identifiable comme un minerai qui n'existe nulle part ailleurs, une monnaie stable dans laquelle les cadavres, le sang, les blessures, les maladies, les humiliations seraient pris en compte, et qu'on retrouverait sur les champs de bataille, dans les prisons,sur les lieux d'exécution et dans les hôpitaux, telle un monument à la signification immuable en dépit du temps et du lieu.
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Il créait des histoires en projetant son monde intérieur sur le monde extérieur, sans chercher pour autant à "représenter" directement sa propre personne.
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Autrefois, pourtant, tu as écrit quelques bonnes choses."
"Oui, autrefois. A cette époque je n'y réfléchissais pas encore."
"Tu dois recommencer."
"A quoi faire ?"
"A ne pas y réfléchir. Ecrire, c'est travailler. Quand un peintre passe sa journée à réfléchir sur la peinture, il ne peint plus."
"Cela pourrait donner une autre dimension à sa peinture."
"Mais s'il ne peint pas ou ne le verra pas. Et en plus, cette autre dimension plutôt que pas de dimension du tout parce que pas de tableau, qui veux-tu que ça intéresse ?"
"Lui-même peut-être."
L'autre écrivain essuya la bouche de sa main d'écrivain (à quoi peut vous servir une main, tout de même) et dit : "Faux-fuyants, tout ça, sottises et faux-fuyants."
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INCIPIT
"Voilà, bien sûr, ce que doit faire un écrivain, dit l'écrivain. Planer comme un aigle au-dessus des personnages qu'il veut suivre."
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Il n'existait à ses yeux qu'une seule culture : la culture latine, celle de la lumière. Les Bulgares étaient des barbares, au même titre que les Russes et les Turcs, et les Balkans un enfer, une marmite bouillonnante pleine du sang répandu dans des guerres stupides et inutiles. La seule chose à faire, c'était de transformer le tour en un grand boudin noir que l'on donnerait à dévorer au reste du monde.
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Videos de Cees Nooteboom (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cees Nooteboom
Né en 1933 à La Haye, Cees Nooteboom s'est imposé comme l'un des plus grands écrivains européens contemporains. Romancier, poète, essayiste, il a reçu les plus hautes distinctions littéraires aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche et en Espagne. *Adieu**, composé en partie lors du confinement du printemps 2020, est marqué par l'impossibilité et la mort. Au fil des pages, le lecteur accède aux paysages silencieux de l'auteur, à sa cosmogonie poétique sur laquelle se déploient l'aile d'un ange, l'empreinte d'une absence et celles des silhouettes aimées.
Merci au Nederlands Letterenfonds dutch foundation for literature [Fonds des lettres néerlandaises] et à Margot Dijkgraaf pour la réalisation de cette vidéo.
**L'Oeil du moine** suivi de **Adieu** de Cees Nooteboom : https://www.actes-sud.fr/catalogue/loeil-du-moine-suivi-de-adieu
+ Lire la suite
>Littérature des langues germaniques. Allemand>Autres littératures germaniques>Littérature néerlandaise (126)
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