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Critique de berni_29


Code 93 est le premier roman d'Olivier Norek, auteur que j'ai découvert par le biais d'un de ses derniers romans « Entre deux mondes », qui fut pour moi un véritable coup de cœur.
Code 93 est un polar dans la pure veine. Dans une précédente critique, j'égratignais certains auteurs français de polar à la mode, ici bien sûr je tiens d'emblée à dire qu'Olivier Norek ne fait pas partie de ma "fameuse" liste noire...
Ici j'ai fait la rencontre avec un policier, Victor Coste, mais c'est aussi la joie de retrouver l'écriture à la fois sensible et réaliste d'Olivier Norek.
Code 93 un thriller qui démarre sur des chapeaux de roues et où vont s'enchaîner toute une série de meurtres énigmatiques, sans véritable explication, mais surtout présentant chacun des cas fort étranges, voire totalement atypiques.
Il faudrait dresser des liens entre ces différents meurtres. C'est l'objet de l'enquête menée par le capitaine Victor Coste. Mais comment dresser des passerelles entre tant d'éloignements ?
Or, brusquement, les pas de Victor Coste l'amènent à découvrir que les choses étranges ne concernent pas que les cadavres, mais aussi l'organisation interne du métier. Nous sommes dans le 9-3 comme on dit, le département français le plus dangereux et qui paradoxalement est un de ceux où manque le plus de moyens policiers au regard de cette dangerosité.
Victor Coste met le doigt sur une ligne statistique dans laquelle on étoufferait des meurtres de personnes dites sans importance socialement, des "invisibles", dans le seul but de faire baisser le chiffre de la criminalité du département.
C'est là l'une des qualités de ce polar, une approche très fouillée de la sociologie de la criminalité, du métier, de son organisation, de ses travers, des ombres qui se déploient sur les pas d'un homme qui voudrait faire de son métier un engagement qui a du sens... Un homme qui finit par douter au fur et à mesure qu'il avance dans les méandres de son enquête... Et cela le rend encore plus attachant... C'est un homme qui doute en effet, qui montre ses blessures, mais joue les gros bras non pas contre les délinquants, les criminels ou les suspects, mais le plus souvent face à la hiérarchie ou à l'organisation qui dysfonctionne, protéger son équipe, serrer des coudes, jouer collectif.
L'atmosphère devient vite étouffante, dans un univers qu'on devine parfois sans espoir. Certains territoires ressemblent à des terres d'abandon. La misère sociale est présente, celle qui rejette, celle qui broie. Ici nous en prenons conscience, cela devient vite palpable à chaque page.
Mais au fond, par moment, je me suis totalement moqué de l'intrigue qui pourtant est plutôt bien ficelée... Non je me suis pris d'attachement pour Victor Coste, ses états d'âme, ses errances, sa mélancolie, mais qui sait se ressaisir au bon moment. La noirceur du propos semble alors vouloir écarter un rideau où s'engouffre la lumière du roman, celle de Victor Coste et de son équipe, une belle équipe où l'on se surprend à aimer l'humanité dans la police. Olivier Norek sait de quoi il parle puisqu'il en vient...
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