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Critique de VincenzoMontella1986


Mais non, vous n'avez rien d'autre à faire cet après midi que lire ENTRE DEUX MONDES d'Olivier Norek. Vous voulez savoir pourquoi ? Lisez la suite... Voilà plusieurs mois que je trépigne en attendant de pouvoir découvrir les premiers mots du nouveau livre d'Olivier Norek. Parce que c'est ainsi... ses récits sont aussi addictifs qu'une bonne série TV et on n'en est jamais rassasié. D'abord, parce que son écriture très visuelle fait qu'en quelques phrases les images se mettent en place dans notre esprit, claires, violentes et belles. Mais aussi parce qu'on sait qu'il va nous révéler "un truc de fou", une vérité aussi énorme qu'elle est cachée et que ça, ce n'est pas de la fiction. Et enfin parce, qu'il va s'emparer de nos émotions avec une facilité déconcertante, les faire monter sur un grand huit gigantesque et nous les projeter en pleine poitrine à deux cent à l'heure... Et elle est là aussi notre addiction ! Même si je sais qu'à la dernière page, il me faudra quelques heures... jours... semaines.... pour reprendre mon souffle ! Alors voilà, l'instant jubilatoire est arrivé et commence dès que l'on touche la couverture "peau de pêche" (belle réussite) et embarque ainsi dans le wagonnet de ce grand huit qui grimpe, grimpe encore, et fait monter la tension... Je lis l'avant propos et referme le livre. Enorme torsion dans le ventre. Je respire. Je suis au point culminant du manège, avec une furieuse envie de descendre, mêlé aux premiers picotements de l'adrénaline qui commence à couler dans mes veines. Agrippé à la barre de sécurité, je me prépare pour la plongée qui s'annonce vertigineuse ! C'est parti. Les émotions s'impriment au fur et à mesure des pages... Je ne peux plus m'arrêter de lire. Me voilà, caché dans un hangar en Syrie, puis sur un zodiac traversant la méditerranée de nuit et enfin, déambulant dans les allées étroites de la jungle de Calais. Ce n'est plus un mot, un concept lointain dont parlent les médias, c'est soudain une matérialité que je vois comme si je la visitais en réalité virtuelle. Ces personnages touchants... "ils échouaient ici, comme l'écume des conflits de l'Afrique et du Moyen Orient". Tout est dit de leurs rêves, leurs renoncements, de cette loi de la jungle pour tout quotidien, de notre oubli de leur existence et des contradictions administratives. Et puis je rencontre un "sale flic" et des "sales gosses" comme on les aime et qui m'émeuvent plus que de raison. L'histoire me secoue, me chamboule, me révolte... mais bon, c'est peut être ça que j'aime finalement ? Me laisser emporter par cette plume de fer dans un gant de velours. Et au détour des pages, sentir déferler en moi des sentiments contradictoires de honte entortillé d'une affection irraisonné. Alors évidemment... Vous me direz : " Aller se cogner le nez dans la boue de la jungle de Calais... Bof ! " Et pourtant vous auriez tort, car c'est un voyage sobre et somptueux et le plus sûr moyen de se réhumaniser. Si si vous verrez ! Il est bon de regarder en face les petites taches qui parsèment notre monde aseptisé et un peu trop rassurant pour être tout à fait honnête. Mais vous n'avez rien à craindre, l'auteur a toujours l'âme d'un flic et il vous tient la main en toute bienveillance et vous accompagne jusqu'à l'arrêt complet du train.
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