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Critique de lolomito


Vous avez lu les précédentes aventures du capitaine Costes et vous avez aimé ?
C'est donc que vous aimez le style d'Olivier Norek qui cette fois, à choisit d'abandonner son récurrent personnage au profit d'un sujet d'actualité percutant qui ne devrait laisser personne indifférent.
Alors attachez vos ceintures, on embarque pour la jungle !
Entre deux mondes
Waouh ! Quel titre !
Et dire que j'ai failli passé à côté à cause de ce titre justement et de la couverture qui, de prime abord m'ont évoqué un roman fantastique.
Mais ayant déjà lu Olivier Norek, je me suis dit qu'il fallait que je m'y penche de plus près et je ne le regrette vraiment pas.
Entre deux mondes” donc c'est
Calais. La jungle. Zone intermédiaire entre un pays en guerre et un autre tant espéré.
Un sas à mi chemin entre horreur et espoir et dans lequel ceux qui y habitent subissent des conditions de vie effroyables.

Afin d'échapper aux horreurs de la guerre, des milliers de migrants ont fait le chemin jusqu'à Calais en espérant pouvoir rejoindre l'Angleterre. Ainsi est né le plus grand bidonville d'Europe.
Une ville dans la ville avec ses quartiers et ses “commerces”.
Une zone de non droit où personne n'intervient. La police et les calaisiens regardent ce qui s'y passe depuis les dunes sans jamais oser s'en approcher, laissant libre droit aux violences en tout genre.
Parmi ceux qui y vivent, il y a Adam, ex flic en Syrie, venu rejoindre sa femme et sa fille parties avant lui.
Il y a aussi le petit Kilani, enfant soudanais livré à lui-même car sans famille, tous deux logés au beau milieu des milliers de tentes entassées les unes sur les autres.
Et puis Calais a aussi sa police constituée d'hommes comme les autres, des pères de famille lambda pour qui inculquer des valeurs de solidarité à leurs enfants reste une priorité.
C'est donc ça Calais, une ville partagée entre les calaisiens révoltés qui voient en cette immigration une dévalorisation immobilière et touristique et les calaisiens investis dans des associations humanitaires prêts à tout pour aider des familles en détresse.
Et du point de vue des migrants, il y a aussi deux mondes. Ceux qui fuient réellement la misère et les horreurs de leurs pays, venus chercher un peu de paix et de répit, et puis il y a ceux, animés par la violence qui profitent de la vulnérabilité des autres.
Cette jungle n'est évidemment pas épargnée par les recruteurs de Daesh.

Ce livre a mi chemin entre le polar et le roman social et politique est à lire absolument, jusqu'à la toute dernière page, jusqu'au-delà du prologue, jusqu'à la toute dernière ligne, le tout dernier mot.
Pour un autre regard.
Olivier Norek dépeint une réalité effroyable pourtant bien réelle pour un pays comme le notre.
C'est un livre qui fait réfléchir et qui apporte des informations que les médias taisent.
Exactement comme dans “ les échoués “ de Pascal Manoukian que je vous recommande de lire aussi vivement et qui traite du même thème.
J'ai terminé cette lecture sonnée, abasourdie. Mais comme je vous recommande de le faire, je l'ai lu jusqu'aux remerciements dans lequels Olivier Norek n'oublie personne et pour lesquels il a même rajouté une petite touche d'humour ( spéciale dédicace à Nicolas Lebel 😊 entre autres) afin de détendre l'atmosphère à la fin de ce roman noir. J'ai noté aussi, un peu plus avant, un petit clin d'oeil amical à un blogueur de “ c'est contagieux “ et ça m'a fait sourire.
Alors n'hésitez pas, courez acheter ce livre. Vous ne le regretterez pas.
J'ai passé un excellent moment de lecture.
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