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EAN : 9782081277960
256 pages
Flammarion (23/10/2013)
3.44/5   43 notes
Résumé :
« J'aimerais prendre un nouveau cap, oublier ce que signifient couper au bistouri, mesurer, peser et recoudre. »
Équateur, Quito, 2 850 mètres d'altitude. Arturo Fernandez, médecin légiste, subtil et mélancolique observateur, raconte l'histoire de María del Carmen. Seule rescapée d'un accident de voiture, elle a promis à l'inspecteur Heriberto Gonzaga de l'épouser s'il retrouvait les chauffards. Mais peu de temps après, la jeune fille se suicide.

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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 43 notes
Conseil d'ami: Evitez la voiture en Equateur, la conduite automobile semble y être exécrable et les accidents nombreux.

C'est par un choc spectaculaire de tôles froissées et un délit de fuite que commence une hécatombe de morts dans Quito, ville improbable et violente, perchée à 2800m, dans un environnement géographique et climatique extrême. Sur fond de cordillère noire, la cité a une place centrale dans ce récit très sombre, où se succèdent à un rythme soutenu, des cadavres sous toutes formes: accidents, meurtres, suicides...et glissement de terrain.

Donc, au départ, un accident de voitures, une enquête bâclée, et quelques années plus tard, la seule survivante se suicide. La culpabilité du policier, à l'époque en charge du délit de fuite, lui fait reprendre le dossier à zéro. C'est le début d'une série de décès.

Tout une galerie de personnages se rencontrent ou se croisent, au fil de la traque ouverte par une police corrompue et expéditive. Beaucoup sont stoppés net par la grande Faucheuse pour se retrouver disséqués sur la table d'un médecin légiste assez dépressif, "filtre à douleur de la ville".
Jeunes fêtards, chauffeur de taxi, épicier, chauffard, hommes de mains, policier...c'est donc un cortège de damnés qui défile au fil des pages, donnant une vision de grande banalité à la mort et à l'éphémère passage terrestre.
Etre au mauvais moment au mauvais endroit.

Voila un polar très original, nerveux, au ton ironique et décalé, donnant une lecture legèrement chaotique et qui se mérite. La multitude de personnages donne un peu le tournis, comme une histoire qui s'emballe vers on ne sait quoi. Tout en appréciant l'écriture, j'ai eu un peu de mal à suivre le rythme de manège mortel tournant fou.

Et surtout, je suis rentrée (et en vie!) de cette balade équatorienne !

Merci à Babelio et aux Editions Ombres Noires pour cette découverte.
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C'est un banal accident pour Quito. Deux SUV se percutent, deux morts , une rescapée d'un coté, des fuyards de l'autre.
La rescapée, Maria, ne supporte pas l'idée de l'impunité et promet d'épouser le flic qui éclaircira l'affaire . Ce flic c'est Heriberto Gonzaga. Pas un commode et cela ne va pas s'arranger avec la découverte du cadavre de Maria.

Quelle histoire ! Dans une narration surprenante , il y a deux "je": Herberito donc et un légiste, tout s'enchevêtre, c'est le bordel absolu. C'est surement l'image que l'auteur a voulu donner de Quito.
Car comme bien d'autres, ce polar est un prétexte à un plongeon sans retenue dans la capitale équatorienne : On y étudie sa police bien sûr, mais aussi son évolution, un peu de politique et à travers quelques personnages secondaires de ce roman , l'adaptation de la population à son époque.
Le légiste voit défiler les morts , Herberito pète rapidement un câble (qui n'était sans doute pas bien solide :)), les subalternes cherchent à échapper à leur destin comme leurs parents qui pour diverses raisons sont venus s'entasser dans les faubourgs montagneux de Quito.
On est au pays de la justice sauvage , de l'honneur, du trafic entre les prières et les plats bien gras.
Un vrai régal, un dépaysement à chaque page , une lecture incrédule très bien écrite dans une ville sur le fil du rasoir.
A découvrir.
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Ce que j'aime dans la lecture, c'est qu'un livre m'étonne, me bouscule et me sorte un peu de mon train-train quotidien. Eh bien, Mourir la belle affaire a parfaitement rempli sa mission.
Premier roman policier équatorien édité en France, il m'a transportée dans cette ville de Quito qui est le personnage principal de l'histoire. Ville omniprésente dans la narration, elle paraît à la fois fascinante et terrifiante, lumineuse par instants mais terriblement sombre et inquiétante la plupart du temps.
Alfredo Noriega nous convie à une longue ballade à travers les différents quartiers. On découvre les habitants, le climat (surtout via les orages à répétition), les paysages (les montagnes andines partout visibles), la nourriture très appétissante, les différentes atmosphères. Si la mort ne rôdait pas partout, cela donnerait bien envie d'y aller. La mort, autre personnage principal du roman. le titre, terrible, correspond bien à ce que l'on ressent à la lecture : à chaque nouveau décès, les familles pleurent leur mort comme il se doit, mais le reste de la ville continue à vivre dans l'indifférence la plus totale, tant il semble que mourir y est d'une banalité affligeante, la routine en somme. Et c'est ce qui fait toute la noirceur du récit. Noirceur, mais absolument pas lourdeur. Curieusement, j'ai trouvé cette lecture très légère. Peut-être est-ce dû au fait que l'auteur nous ménage quelques petites coupures dans le récit, quelques chapitres exclusivement centrés sur un personnage, laissant provisoirement l'action de côté. le chapitre trois en particulier, consacré à la vie de Devoto Santos, est particulièrement jubilatoire, même si la fin nous replonge brusquement dans la réalité de l'histoire, comme pour nous dire : "allez, la pause est finie, on reprend".
Les différents personnages sont bien campés, la lecture est fluide et très plaisante.
Une bien jolie découverte : merci Babelio, et merci aux éditions Ombres Noires.
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Equateur. Quito. 2850 mètres d'altitude. Suite à un accident de voiture, l'inspecteur Heriberto Gonzaga fait la connaissance de Maria del Carmen, la seule rescapée. La jeune femme promet au policier de l'épouser si celui-ci met la main sur le coupable.
Victime du syndrome du survivant, Maria se suicide quelques semaines plus tard.
Lors de l'autopsie, Heriberto rencontre Arturo Fernandez, un médecin légiste philosophe, fataliste devant le flot de morts liés à l'affaire. Heriberto décide de rouvrir le dossier de l'accident et de retrouver enfin les fautifs.
C'est le premier livre d'Alfredo Noriega traduit en français.
L'auteur alterne entre le point de vue désabusé d'Arturo, le légiste, et une narration omnisciente.
La caractérisation des personnages est trop profonde pour correspondre au roman policier et j'ai été déçu. Par contre, l'ambiance est extrêmement intéressante : cette forteresse inquiétante et bestiale qu'est la ville de Quito m'a tout particulièrement plu.
C'est pour moi une impression en demi-teinte. Je ne relirai pas ce livre, mais je suis impatiente de parcourir un vrai polar équatorien.
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L'Equateur ne sera pas ma prochaine destination de vacances, c'est une certitude après la lecture de ce roman noir tel un café bien serré.
La mort est non seulement habituelle dans les quartiers de Quito, mais elle est aussi banale et personne ne s'émeut des crimes et des morts restés impunis : "L'accident, tout comme la mort de Julio, restera en suspens dans les limbes de la loi où sont englouties la plupart des affaires du même genre dans ce pays. Des milliers de morts impunies, des milliers de blessés qui ne sauront jamais pourquoi ils se sont retrouvés dans l'état où ils se sont retrouvés.".
Le narrateur, Arturo Fernandez, est médecin légiste, autant dire que des morts il en voit passer sous ses scalpels tous les jours, c'est avec mélancolie et une forme de désillusion qu'il observe la foule anonyme de Quito et raconte son quotidien : "Par moments, j'ai l'impression que la ville entière finira entre mes mains; par moments, j'ai l'impression que ce mouvement perpétuel est une preuve supplémentaire de l'irréalité qui enveloppe tout destin, et tout ça pour quoi ? A quoi bon ?".
Ce qui surprend dans ce roman équatorien, c'est l'absence de trame narrative et de construction dans l'intrigue.
Le lecteur, tout comme le narrateur, y croise des personnes, sans rapport les unes avec les autres mais le premier abord est trompeur et au final tous ces destins finiront par se croiser pour former une vérité.
La surprise passée, cette construction ne m'a pas dérangée, bien au contraire, car elle se démarque des constructions habituelles pour ce genre de roman et ce n'est pas plus mal de surprendre ainsi le lecteur.
Elle m'a par contre rappelé tout au long de ma lecture le très beau film "Collision" de Paul Haggis construit sur ce même principe de suivre le destin de plusieurs personnes qui n'ont a priori rien en commun les unes avec les autres et qui finalement sont liées sans le savoir.
Il se dégage aussi de ces lignes une ambiance à l'opposé des clichés que l'on peut avoir de l'Equateur et des pays d'Amérique du Sud plus généralement.
L'intrigue est basée à Quito mais ce n'est pas une image glamour invitant au voyage que l'auteur livre de cette ville, plutôt celle d'une capitale où le danger rôde dans chaque quartier, où la mort est affaire courante, où l'autorité ne s'exerce plus depuis des années et où ce désintéressement est entré dans les us et coutumes.
Outre le danger immédiat venant des habitants, il y a aussi celui du volcan, de la Terre avec ses glissements de terrain qui engloutissent des personnes.
Quito serait donc tel un ogre à manger petits et grands pour n'en recracher que des cadavres, mais elle est aussi un personnage à part entière du roman et connaît des moments de grâce et d'apaisement : "Ses mouvements et ses bruits ont cessé d'être perceptibles; elle est ainsi, elle a la pudeur de s'éloigner, de se retirer s'il le faut.".

"Mourir, la belle affaire", premier roman traduit en français d'Alfredo Noriega, est un roman noir fortement imprégné d'une ambiance sud-américaine qui peut surprendre à la lecture mais ne laisse pas indifférent, une belle découverte littéraire.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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critiques presse (1)
LesEchos
16 décembre 2013
La narration est originale, les deux personnages principaux ne parlent pas à la même personne, et la structure du récit, qui croise les destins des personnages, habile.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Malgré les péchés que cet habitant de Manabi avait pu commettre, aucun d’eux, d'un point de vue strictement théologique, ne put l'empêcher d'aller au paradis. Son épouse et le membres de sa famille firent dire un certain nombre de messes pour lui et allumèrent des cierges à saint François et à saint Dominique Guzman, puisque de son vivant, le chauffeur de taxi était un fervent admirateur des franciscains et des dominicains, mais en aucun cas des jésuites, ce qui en revanche avait été le cas du légiste à une époque ; et, chose rare, il ne vouait pas non plus de culte à la Vierge, contrairement à la majorité des Quiténiens - qu'ils soient croyants, athées ou agnostiques. Porté par de tels élans spirituels, le défunt Santos doit désormais reposer en paix et pourrir ; ou, comme le disent si bien et de façon moins cruelle les Évangiles, il doit désormais retourner à la poussière.
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Il y a des noms comme ça qui apparaissent de la façon la plus insolite ; en Équateur, il y a un Semen de los Dioses ("Semence-des-Dieux") Hernandez, ainsi que quelques Leidi Di Benitez, sans parler des Tres a Cero ("Trois-à-zéro"), pour fêter la victoire du club Barcelona de Guayaquil contre l'équipe Emelec au cours de l'un de ces derbys dont nul ne se souvient plus aujourd'hui, ou encore des Lenin Estalin, Ernesto Fidel, Napoleon, Quénédi et Voltèr, écrits directement comme ça. L'ignorance et les convictions de tous ordres vont souvent de pair.
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Je disparais avec les deux femmes dans la salle d'autopsie. J'ouvre l'un des congélateurs et en sort un homme corpulent, brun, les cheveux lisses, vêtu d'un bleu de travail, "une si bonne personne, docteur", me dit celle qui se présente comme sa femme. Je me retiens de lui répondre que lorsqu'il s'agit des morts, on ne sait jamais s'ils ont été bons ou mauvais ; il ne leur reste que les traits du visage, et encore pas toujours, quelquefois il ne reste qu'un mauvais exemple de ce qu'ils ont été, une distorsion.
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Cette soudaine préoccupation pour l'ordre me rappelle les crises que ma mère avait parfois ; fatiguée de voir qu'aucun d'entre nous ne collaborait aux tâches domestiques, elle entrait avec une extrême précaution dans nos chambres respectives, et jetait tout par terre, puis, elle mettait un disque, s'asseyait et lisait, pendant que, sans broncher, nous ramassions et pliions nos affaires, nettoyions et laissions la maison impeccable.
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Une voiture passe en faisant hurler le moteur. Heriberto regarde le chauffeur ; c'est un vieux dont les mains tremblantes s'accrochent au volant avec une force inouïe. Il est en train de mourir, pense Heriberto. Je suis en train de mourir, pense le vieux. Tous deux, sans le savoir, partagent cette même certitude ; tous deux sentent un creux se former dans leur estomac ; tous deux se disent que la vie est injuste, qu'elle ne mène qu'à la mort.
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