La race humaine est ainsi faite que des êtres sains d'esprit seraient prêts à sacrifier leur jeunesse, leur corps, leurs amours, leurs amis, leur bonheur et beaucoup plus encore sur l'autel d'un fantasme appelé éternité.
La plupart des gens ne lisent pas. A ce sujet, il y a une citation excellente, d'un intellectuel dont j'ai oublié le nom : "Au fond, les gens ne lisent pas ; ou, s'ils lisent, ils ne comprennent pas ; ou, s'ils comprennent, ils oublient."
Voilà qui résume admirablement la situation, vous ne trouvez pas ?
le monde grouille d'assassins, c'est-à-dire de personnes qui se permettent d'oublier ceux qu'ils ont prétendu aimer
- A vous entendre, on jurerait que vous avez un compte à régler avec les femmes.
- Et comment ! C'est l'une d'entre elles qui m'a donné la vie, alors que je ne lui avais rien demandé.
"L'amour n'a aucun sens, et c'est pour cette raison qu'il est sacré."
... le sommet du raffinement, c'est de vendre des millions d'exemplaires et ne ne pas être lu.
- Vos yeux se sont-ils habitués à l'obscurité ? Distinguez-vous mon visage à présent ?
- Oui vaguement.
- Tant mieux pour vous. Apprenez, monsieur, que si j'étais beau, je ne vivrais pas reclus ici. En fait, si j'avais été beau, je ne serais jamais devenu écrivain. J'aurais été aventurier, marchand d'esclaves, barman, coureur de dots.
- Ainsi, vous établissez un lien entre votre physique et votre vocation ?
- Ce n'est pas une vocation. Ça m'est venu quand j'ai constaté ma laideur.
- Quand l'avez-vous constatée ?
- Très vite. J'ai toujours été laid.
- Mais vous n'êtes pas laid.
- Vous êtes délicat, vous au moins.
- Enfin, vous êtes gros, mais pas laid.
- Qu'est-ce qu'il vous faut ? Quatre mentons, des yeux de cochon, un nez comme une patate, pas plus de poil sur le crâne que sur les joues, la nuque plissée de bourrelets, les joues qui pendent - et, par égard pour vous, je me limite au visage.
Avoir raison, quand on est journaliste, ne demande qu'un peu d'habileté. Avoir raison, quand on est écrivain, ça n'existe pas.
"L'écriture commence là où s'arrête la parole, et c'est un grand mystère que ce passage de l'indicible au dicible. La parole et l'écrit se relaient et ne se recoupent jamais."
- Il est pourtant passionnant d'entendre un écrivain parler de sa création, dire comment, pourquoi et contre quoi il écrit.
- Si un écrivain parvient à être passionnant à ce sujet, alors il n'y a que deux possibilités : soit il répète tout haut ce qu'il a écrit dans son livre, et c'est un perroquet ; soit il explique des choses intéressantes dont il n'a pas parlé dans son livre, auquel cas ledit livre est raté puisqu'il ne suffit pas.