AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ladesiderienne


CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (8/8)

Prix Jean Giono -Jury- 1995

Dans son gant de velours, la main d'Amélie Nothomb trempe sa plume dans le venin et je crois que c'est ce qui fait son charme à mes yeux. Même si parmi les quelques romans de cette auteure que j'ai lus, "Les Catilinaires" n'est pas mon préféré, j'en ai apprécié l'audace indiscutable.

Emile et Juliette, l'heure de la retraite ayant sonnée, décident de s'établir en pleine campagne, pour finir leurs jours dans la plus grande tranquillité et pour continuer à profiter pleinement de leur amour qui dure depuis leur 6 ans. Ils ont enfin trouvé la Maison de leurs rêves. Tout se déroule pour le mieux jusqu'à la visite de leur seul et unique, mais ô combien encombrant voisin et de sa non moins encombrante épouse, Palamède et Bernadette Bernardin.
Les visites de cet inopportun personnage peu disert sont l'occasion au début, pour Emile et Juliette, quand ils parviennent à surmonter leur agacement, de philosopher sur la vie et sur l'être humain. Ancien professeur de latin et de grec, Emile excelle dans la réflexion philosophique. Juliette, quant à elle, est plus sentimentale et pourtant son amour du prochain va être soumis à rude épreuve. Le lecteur va voir comment 65 années de bonne éducation peuvent être réduites à néant en peu de temps.

Ces débats entre nos deux vieux amoureux sont tout simplement jouissifs même si ma patience a eu du mal à faire face à la personnification du vide que représente Mr Bernardin. Amélie Nothomb ne se départit pas de son humour incisif, ce qui fait accepter l'inacceptable, à savoir la solitude de ces deux voisins hors normes. Pour conclure, je dirai simplement "Fallait oser !" et qui pouvait mieux le faire que la dame au chapeau, en nous offrant une fin totalement inattendue. Un 16/20 pour ce roman qui pourrait être une illustration de la phrase de Socrate "Connais-toi toi-même".


« Jusqu’à quand, Catilina, abuseras-tu, enfin, de notre patience ?
Combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur ?
Jusqu’où s’emportera ton audace effrénée ? »

— Cicéron, Première Catilinaire.
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}